Si la relàclu“ de la Bonite aux îles Sandwich doit avoir quel-
(jue durée, il pourra paraître convenable de mesurer le
Mowna-Boa barométriquement. Les observations tbermomé-
triques laites au sommet de cette montagne isolée, comparées
a celles du rivage de la mer, doniierout, sur le décroissement
de la température atmosphérique et sur la limite des neiges
perpétuelles, des résultats que l ’éloiguement dés continents rendra
particulièrement' précieux.
L’officier qui gravira le Mowna-Boa ue devra pas négliger
de noter, à chacune de ses stations, la direction du vent ".
B arom è tre.
Il y a peu d’années, on se serait fortement récrié contre toute
idée d’une différence permanente entre les hauteurs barométriques
correspoudautes aux diverses régions du globe, au niveau
delà mer. Aujourd'hui de telles différences sont regardées
non-seulement comme possibles, mais encore comme probables.
MM. les officiers de la Bonite doivent donc s’attacher, avec un
soin scrupuleux, à conserver leurs baromètres en bon état, afin
que les observations de toutes les relâches soient parfaitement
comparables. Il ue faudra jamais négliger de tenir note de la
hauteur exacte de la cuvette du baromètre au-dessus du niveau
de la mer.
11 existe de nombreux mémoires sur la variation diurne da
baromètre; ce phénomène a été étudié depuis l’équateur jusqu’aux
régions les plus voisines des pôles; au niveau de la mer,
sur les immenses plateaux de l’Amérique, sur des sommets isolés
de très-hautes montagnes, et néanmoins la cause eu est restée
jusqu’ici ignorée.
Il importe donc de multiplier encore les observations. Dans
nos climats, le voisinage de la mer semble se manifester par
une diminution sensible daus l’amplitude de l’oscillation diurne ;
eu est-il de même entre les tropiques?
' V o ir p lu s b.15, p a g e 4 0 1 , le m o tif de c e tte d e rn iè re rceom in a u d a tio n .
Pluie
Les navigateurs parlent des pluies qui, parfois, tombent su
leurs bâtiments pendant qu’ils traversent les régions équinoxiales
, dans des termes qui devraient faire supposer qu’il pleut
beaucoup plus abondamment en mer qu’à terre. Mais ce sujet
est resté jusqu’ici daus le domaine des simples conjectures; rarement
on s’est donné la peine de procéder à des mesures
exactes. Ces mesures, cependant, ne sont pas difficiles. Nous
voyous, par exemple, que le capitaine Tuckey en avait fait plusieurs
pendant sa malheureuse expédition au fleuve Traire ou
Congo. Nous savons que la Bonite sera pourvue d’un petit udo-
mètre. Il nous semble donc convenable d’inviter son commandant
à le faire placer sur l’arrière du bâtiment, dans une position
où il ne pourra recevoir ui la pluie que recueillent les voiles,
ni celle qui tombe des cordages.
On ajouterait beaucoup à l’intérêt de ces observations, si l’on
déterminait en même temps la température de la pluie, et la
hauteur d’où elle tombe.
Pour avoir, avec quelque exactitude, la température de la
pluie, il faut que la masse d’eau soit considérable relativement
à celle du récipient qui la reçoit. L’udomètre en métal ne satisferait
pas à cette condition. 11 vaut infiniment mieux prendre
un large entonnoir formé avec une étoffe légère, à tissu très-
serré, et recevoir l’eau qui coule par le bas daus uu verre à
minces parois renfermant uu petit thermomètre. Voilà pour la
température. L’élévation des nuages où la pluie se forme ne peut
être déterminée que dans des temps d’orage; alors, le nombre
de secondes qui s’écoulent entre l’éclair et l’arrivée du bruit
multiplié par trois cent trente-sept mètres, vitesse de la propagation
du son, donne la longueur de l’hypoténuse d’un
triangle rectangle dont le côté vertical est précisément la
hauteur cherchée. Cette hauteur pourra être calculée, s i, à
l’aide d’un instrument à réflexion, on évalue l’angle que forme
B onite. — R e la tion du v o y a g e . 25