climat de l’Irlande , des Oi'cades, des îles Shetland, de la Nor-
wége; une autre s’inllécliit graduellement, et (init, en revenant
sur ses pas, par traverser l’Atlantique du Nord au Sud, à quelque
distance des côtes d’Espagne et de Portugal. Après un bien
long circuit , ses eaux vont donc rejoindre le courant équinoxial
d’où elles étaient sorties.
Le long de la côte d’Amérique, la position , la largeur et la
température du Gulph-Stream, ont été assez bien déterminées
sous cbaque latitude, pour qu’on ait pu, sans charlatanisme,
publier un ouvrage avec le titre de Navigation thermométrique
( Thermometrical Navigation), à l’usage des marins qui atterrissent
sur ces parages. 11 s’en faut de beaucoup que la branche
rétrograde soit connue avec la même certitude. Son excès de
température est presque effacé quand elle arrive par le parallèle
de Gibraltar, et ce n’est même qu’à l’aide des moyennes
d’un grand nombre d’observations qu’on peut espérer de le
faire nettement ressortir. Les officiers de la Bonite faciliteront
beaucoup cette recherche , si, depuis le méridien de Cadix jusqu’à
celui de la plus occidentale des Canaries , ils déterminent,
de demi-heure en demi-heure , la température de l’Océan avec
la précision des dixièmes de degré.
Il vient d’être question d’un courant d’eau chaude ; nos navigateurs
rencontreront, au contraire, un courant d’eau froide,
le long des côtes du Chili et du Pérou. Ce courant, à partir du
parallèle de Chiloé, se meut rapidement du Sud au Nord, et porte
jusque sous le parallèle du cap Blanc, les eaux refroidies des
régions voisines du pôle austral. Signalé, pour la première fois,
quant à sa température , par M. de Humboldt , le courant dont
nous venons de parler a été étudié avec un soin tout particulier
pendant le voyage de la Coquille. Les observations fréquentes
de la température de l’Océan, que les officiers de la Bonite ne
manqueront certainement pas de faire entre le cap Horn et
l'équateur, serviront à perfectionner, à étendre ou à compléter
les importants résultats déjà obtenus par leurs devanciers, et en
particulier par M. le capitaine Duperrey.
Le major Rennel a décrit, avec une minutieuse attention, le
courant qui, venant de la côte S. E. de l ’Afrique, longe le banc
des Agullas. Ce courant, d’après les observations de M. John
Davy, aune température de 4 à 5“ centigrades supérieure à celle
des mers voisines. Cet excès de température mérite d’autant plus
de fixer l’attention des navigateurs, qu’on a cru y trouver la
cause immédiate de l’enveloppe de vapeurs appelée la nappe,
et qui se montre toujours au sommet de la montagne de la Ta-
ble quand le vent souffle du S. E.
On ne peut pas espérer qu’un bâtiment tel que la Bonite, qui
paraît avoir pour mission spéciale d’aller porter des agents consulaires
sur les points les plus éloignés du globe, arrêtera jamais
sa marche dans la vue de se livrer à une expérience de
physique. Toutefois, comme des heures et même des journées
entières d’un calme plat doivent entrer dansles prévisions du
navigateur, surtout lorsqu’il est destiné à traverser fréquemment
la ligne, nous croyons que la nouvelle expédition agira sagement
si elle se munit de thermométrographes et d’appareils de
sondage, qui pourront lui permettre de faire descendre ces
instruments en toute sûreté, jusqu’aux plus grandes profondeurs
de l’Océan. Il n’est guère douteux aujourd’hui que les
eaux froides inférieures des régions équinoxiales n’y soient
amenées par des courants sous-marins venant des zones polaires;
mais la solution, même complète, de ce point de théorie,
serait loin d’enlever tout intérêt aux observations que nons
recommandons ici. Qui ne voit, par exemple , que la profondeur
où l’on trouvera le maximum de froid, nous dirons plus,
tel ou tel autre degré de température, doit dépendre, sous chaque
parallèle, d’une manière assez directe de la profondeur
totale de l’Océan, pour qu’il soit permis d’espérer que cette
dernière quantité se déduira tôt ou tard de la valeur des sondes
thermométriques
Jonathan Williams reconnut que l’eau est plus froide sur les
bas-fonds qu’en pleine mer. MM. de Humboldt et John Davy
confirmèrent la découverte de l'observateur américain. Sir Hum-
26.
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