\'OYAGE
constate, a 1 aule d expériences importâmes et variées de mille
manières, que cette inégalité de température a pour cause la
f aible vertu rayonnante d'un ciel serein,
Lu écran placé entre des corps solides quelconques et le
ciel, empêche qu’ils ne se refroidissent, parce que cet écran
intercepte leurs eommimications rayonnantes avec les régions
glacées du firmament. Les nuages agissent de 1a môme manière;
ils tiennent lien d’écran. Mais, si nous appelons/»Mge
toute vapeur qui intercepte quelques rayons solaires venant de
haut en bas, ou quelques rayons calorifiques allant de la terre
vers les espaces célestes, personne ue pourra dire que l’atmosphère
en soit jamais entièrement dépouillée. Il n’y aura de différence
que du plus au moins.
Eb bleu, ces différences, quelque légères qu’elles soient,
pourront être indiquées par les valeurs des refroidissemeute
nocturnes des corps solides, et même avec cette particularité
digne de remarque, que la diaphanéité qu’on mesure ainsi est
la diaphanéité moyenne de l’ensemble du firmament, et non
pas seulement celle de la région circonscrite qu’un astre serait
venu occuper.
Pour faire ces expériences dans des conditions avantageuses,
d faut évidemment choisir les corps qui se refroidissenUe plies
par rayounement. D’après les recherches de Wells, c’est le duvet
de cygne que nous indiquerons. Un thermomètre, dont la
boule devra être entourée de ce duvet, sera placé dans un lieu
d’où l ’on aperçoive à peu près tout l’horizon, sur une table de
bots peint supportée par des pieds déliés. Un second thermomètre
fi boule nue sera suspendu dans l’air à quelque hauteur
au-dessus du sol. Un écran le garantira de tout rayonnement
vers l'espace. Eu Angleterre, Wells a obtenu, entre les indications
de deux thermomètres ainsi placés , jusqu’à des différences
de 8",3 centigrades. 11 serait certainement étrange que
dans les régions équinoxiales, tant vantées pour la pureté de
l’atmosphère, on trouvât toujours de moindres résultats. Nous
n’avons pas besoin , sans doute , de faire ressortir toute l’ulr
lité qu’auraient ces mêmes expériences, si on les répétait sur
une très-haute montagne, telle que leMowna-Roa ou leMowiia-
Raah des îles Sandwich.
La température des couches atmosphérique,s est d’autant
moindre que ces couches sont plus élevées. Il n’y a d’exception
à cette règle, que la nuit,par un temps serein et calme; alors,
jusqu’à certaines hauteurs, on observe une progression croissante
; alors, d’après des expériences de Pictet, à qui Fou doit
la découverte de cette anomalie, un thermomètre suspendu
dans l’air à deux mètres du sol, peut marquer, toute la nuit, 2° à
3“ centigrades de moins qu’un thermomètre également suspendu
dans l’air, mais quinze à vingt mètres plus haut.
Si l’on se rappelle que les corps solides placés à la surface de
la terre, passent, par voie de rayonnement, quand le ciel est
serein, à une température notablement inférieure à celle de
Fair qui les baigne, ou ne doutera guère que cet air ne doive,
à la longue et par voie de contact, participer à ce même refroidissement,
et d’autant plus qu’il se trouve plus près de
terre. Voilà, comme on voit, une explication plausible du fait
curieux signalé par le physicien de Genève. Nos jeunes navigateurs
lui donneront le caractère d’une véritable démonstration,
s’ils répètent l’expérience de Pictet en pleine mer; si,
par un ciel serein et calme, ils comparent de nuit Un thermomètre
placé sur le pont avec uu thermomètre attaché au sommet
du rnât. Ce n’est pas que la couche superficielle de l’Océan
n’éprouve les effets du rayonnement nocturne, tout comme
Fédredon, la laine, l’herbe, etc.; mais dès que sa température
a diminué, cette couche se précipite parce qu elle est
devenue spécifiquement plus dense que les couches liquides
inférieures. On ne saurait donc espérer, dans ce cas , les énormes
refroidissements locaux observés par AVells sur certains
corps placés à la surface cle la terre, ni le refroidissement
anomal de Fair inférieur qui en semble être la conséquence.
Tout porte donc à croire que la pi’ogressioii croissante de
température atmosphérique observée à terre, n’existera pas eu