liait de plusieurs circonstances qui sembiaieni annoncer
la ju’oximilé des terres. Une odeur très-prononcée
de plantes aromatiques arrivait en effet à liord, portée
par la luise du N. O. T)es papillons, entraînés eux-mé-
mes ])ar la violence du vent, vinrent s abattre sur ta
Bonite, qu’entouraient des Ixmdes nombreuses de marsouins,
tandis que de petits pétrels des tempêtes, des
frégates et plusieurs autres oiseaux de mer volaient
à qucbpie distance.
M. Vaillant, craignant quelque erreur dans l’appréciation
de sa position, crut devoir naviguer]avec prudence,
pour éviter de tomber sur la pointe basse du
cap San Thorné, et fit prendre en consé<[uence la bordée
du large pour se tenir pendant la unit assez éloigné
de terre.
î>.3 m a rs ; o u a p e rç o it le c a p F rio .
Pendant les deux jours qui suivirent, le temps, constamment
couvert , ne permit pas même d’apercevoir le
fantôme du soleil; en sorte que l’incertitude sur la position
véritable de la corvette ne faisait qu’augmenter.
Cependant on avait continué à s’avancer vers la côte du
Brésil, el le a3 mars, à septbeures du malin, le cap Bi'io
fut aperçu à neuf ou dix lieues daus le N. O.
Plusieurs navires faisant roule pour Rio-Janeiro se
trouvaient eu vue de la Bonite.
Désormais sûr de sa position, M. Vaillant, justement
impatient d’atteindre le mouillage, donna la roule à
rOnest el lit déployer loules les voiles; mais le calme,
(pi’inlerrompaient à peine (pielques faibles brises du
Sud et du S. E., retardait la marcbe de la Bonite, dont
le sillage, jieudant toute la journée, dépassa rarement
deux ou trois milles par beure; à trois heures de l ’après-
midi, ou était encore parle travers du cap B'rio. A huit
heures du soir le cap Négro n’élail jias encore déjiassé;
et ce ne fut que vers minuit qu’on commença à distinguer
le phare de l’île Baze, dont le feu rouge à éclipses
s’aperçoit d’une distance de vingt à vingt-quatre milles.
La sonde accusait eu ce moment lien le-brasses de fond.
Le commandant crut devoir attendre le jour pour poursuivre
sa roule, el la eorvelle mit eu panne.
9-4 niar.s; a r r iv é e à Uio -Janeiro .
Le matin du jour suivant, par un temps magniliipie,
la Bonile se mit en marclie. J.es hautes montagnes ([ui,
parlant de la Gabia, se prolongent jusqu’au cap Négro,
se dessinaient sur le fond bleu du ciel, et l’on voyait
distinctement les diveises iles donl l’enlrée de la baie
esl parsemée. Malbeiireusement le vent du Nord contrariait
la marcbe de la corvette ; de telle sorte qu’à
midi elle était encore à un mille de l’île Baze, lorsque
le calme vint l’arrêler de nouveau. Celle circonslance,
(pii semblait annoncer nn changement favorable dans
la direction dn veni, fut mise à profit par le comman