S itu a tio u d u c o m m e rc e fra n ç a is .
Le commerce français se lessentait déjà à Valparaiso
de cet heureux letour de l’ordre dans l’administration
et la conduite des affaires. Ce n’est pas qu’il y fût
exempt de tout embarras; car des préventions fâcheuses,
nées de conflits encore récents, existaient
toujours contre nos nationaux , et l’on sait que les préventions
peuvent souvent fausser les arrêts de la justice.
Nous avons besoin, dit M. Vaillant dans un de ses rapports
, de regagner au Chili la sympathie de beaucoup de
gens, notamment de ceux qui sont au pouvoir. Or, c’était
précisément ce résultat qu’on attendait des efforts de
M. Dannery, consul général et chargé d’affaires de
France, attendu prochainement, et de ceux de M. de
Cazotte, consul de France à Valparaiso, qui arrivait
sur la Bonite.
Cette observation justifie ce que j ’ai dit plus haut, du
plaisir avec lequel les négociants français établis en ce
p o r t, saluèrent la venue de la corvette.
L’espoir qu’ils fondaient d’ailleurs sur la sage intervention
des agents officiels du gouvernement du R o i,
se trouvait corroboré par la connaissance acquise du
caractère de la population indigène , toute portée à
saisir l’occasion de se rapprocher de nous, et à céder
à fiufluence qu’exercent naturellement entre
les peuples, la similitude des goûts, la concordance
des intérêts, e l , non moins que tout cela, l’unité de
religion.
D é b a rq u e m e n t d e M . d e C azo tte.
M. de Cazotte, débarqué de la Bonite aussitôt après
son arrivée, n’avait pas voulu dire en ce moment un
dernier adieu à ses compagnons de voyage. Avant de
s’installer à son poste consulaire, il devait se rendre
dans la capitale du C h ili, située, comme on sait, à trente
lieues de Valparaiso, et les dispositions qu’il avait à
prendre tout d’abord occupèrent ses moments, pendant
les premiers jours de la relâche de la corvette. Mais,
le 16 ju in , avant de partir pour Santiago, il revint à
bord de ce bâtiment, où désormais il comptait de
nombreux amis. Un dîner d’adieu réunit encore ceux
que le devoir allait séparer peut-être pour toujours; et
ce ne fut pas sans émotion, qu’au sortir de cette fête
de famille, le consul serra la main aux compagnons
de voyage que plusieurs mois d’intimité lui avaient rendus
chers.
Quelques-uns d’entre eux s’étaient promis du reste
de lui témoigner combien , eux aussi, regrettaient l’interruption
de relations si agréables, en allant faccom-
pagner jusqu’à une certaine distance sur la route de
Santiago.