cle luiit cents tonneaux , consti uit pour eiTecluei' des
Iranspoits considerables ; (pielcpies tonneaux de plus
(HI de moins devaient-ils influer sensiblement sur son
chargement et déi anger son arrimage? Je remarquerai
d’abord, en passant, que ces bâtiments de huit cents
tonneaux n’ont presque jamais pu recevoir cinq cents
tonneaux de vivres, lorsqu’ils étaient affectés an ravitaillement
des stations navales, et cela , parce qu’un bâtiment
de la marine royale n’a pas, comme un navire
du commerce , un armement réduit an plus strict nécessaire;
que son é(piipage est plus nombreux, ses emménagements
différents , ses approvisionnements plus
considérables, et que, par conséquent, la place disponible
pour recevoir un chargement est loin de répondre
au chiffre de son tonnage. 11 faut bien reconnaître
toutefois que ce résultat est dû en partie â la tendance,
trop générale dans les ports militaires, qui porte à ne
voir, dans les navires de l’État, que des bâtiments de
guerre, et â installer en conséquence ceux même dont
la destination spéciale est uniquement de faire des transports.
Les corvettes de charge ont dû particulièrement
subir l’influence de cette prédisposition, à cause de leurs
dimensions se rapprochant de celles des frégates, et cpii
rendent d’autant plus facile une transformation, dans
laquelle l’amoiir-propre du commandant trouve toujours
son compte. Qu’on me pardonne de m’étendre un
peu sur ce sujet; il est tels abus qu’on ne saurait trop
signaler, parce qu’ils sont indépendants de la volonté
du ministre, qu’ils se perpétuent malgré ses intentions,
et que le seul moyen de les détruire esl peut-être de
montrer au grand jour le ridicule des prétentions sur
lesquelles ils reposent. Pourquoi ne le dirais-je pas? Il
existe dans la marine tel liâliment, dont les formes et
les dispositions ont été calculées pour servir uniquement
à transporter des liois de construction , el rpii, à
peine lancé, grâce â la vanité de son commandant, a
snlii une telle transformation, qu’il n’a jamais été possible
de l’employer à cet usage, de sorte qu’au lieu d un
utile bâiiment de servitude, on n’a qu’un mauvais brick
dépourvu de toutes les rpialilés iiautupies; espece balarde
qui ne lient du navire de guerre que par les canons dont
il est inutilement chargé.
Celte dernière observation ne saurait s’applûjuer complètement
aux corvetles de charge. Bien que leur desli-
nation primitive fût d’effectuer des transports de vivres
et d’approvisionnements, elles se prêtent aussi au service
militaire proprement dit. D’ailleurs, depuis qii on
a renoncé à ravitailler les stations lointaines par des
envois périodiques de denrées qui se trouvent partout
en temps de paix, il a bien fallu les utiliser dune antre
manière et les ärmeren consé([uence. C’est ce qui était
arrivé pour la corvette la Bonite, et ce qui la rendait
précisément convenable à la mission dont il s’agit ici.
11 ne faut pas croire , en effet, qu’en prenant un aspect
militaire, propre â inspirer le respect dans les lieux
rpi’elle devait visiter, celte corvette eût perdu tousles