u la même mesure toutes les habitations; encore a-t-il
(allu prendre la précaution de donner aux rues assez de
largein- pour que les habitants, qui sortent de ces demeures
an plus petit tressaillement du so l, n’y puissent
être atteints par les débris de leurs toits écroulés. Quelques
légères secousses furent ressenties pendant le séjour
de la Bonite; ceux qui étaient à bord ne s’en aperçurent
pas, mais elles ne laissèrent pas d ’ètre sensibles poulies
babitanls du pays habitués à se tenir sur leurs
gardes
M oe u rs des h a b ita n ts .
La musique et la danse sont les amusements favoris
des habitants de Valparaiso. Sans parler de la guitare
obligéequ’on trouvedans chaque maison et dont les//-o«j--
frons retentissent le soir dans toutes les rues de la ville ,
on entend presque partout les sons du piano. Ce ue sont
pas toutefois des sons veloutés comme ceux qu’on admire
dans les salons d’Érard et de Pleyel, car la plupart de
ces instruments, devenus criards à force de service, ne
sont importés au Chili qu’après avoir d’abord essuyé le
feu de nos virtuoses , et c’esl lorsque ceux-ci les ont rebutés
qu’ils viennent mourir au Chili de vieillesse et de
rouille".
' M. Daronde.-m , notes.
” M. D arondeau, notes.
Indépendamment de ces concerts de famille , la musique
de la gai-nison attire, à la cbute du jo u r , sur la
place San Francisco , la société du pays. C’esl le rendez-
vous général, auquel ne manque pas de se rendre toul
ce que Valparaiso renferme de jolies femmes. C’est là
qu’elles déploient le luxe de toilette qui paraît être leui-
passion dominante, et toutes les grâces qu’enfante le désir
de plaire. L’étranger se laisse facilement entraîner aux
séductions dont elles s’y montrent prodigues, à la liberté
qu’autorisent les habitudes du pays, et à la teinte
générale de gaieté qui forme le caractère particulier des
populations de l’Amérique espagnole '.
Quelques voyageurs ont tiré de ces observations des
conclusionspeu favorables à la réputation des Chiliennes.
Vancouver, en rappelant les aimables prévenances donl
il fut l’objet dans la capitale du Chili, ne dissimule
pas l’étonnement que lui causèrent la liberté de manières
et la familiarité, toute avenante d ’ailleurs, des
dames du pays; il remarque la différence, choquante
pour un Anglais , qu’il y a entre leur politesse expansive
et la réserve des dames de son pays; et bien qu’il se
bâte d’ajouter que rien ne prouve absolument de leur
part moins de fidélité à leurs devoirs d’épouses, on voit
qu’il lui est resté une impression fâcheuse de cette apparente
légèreté de moeurs , qu’il rejette sur le vice de
' M. F isq iict, jo urn al p articulier.