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nous porleut à les cousido'u-er coinnie des corps organisés et
vivants. Ces corps ont presente (pielqnes différences aux iles
Sandwich et dans le détroit de Malacca. Les premiers étaient
globuleux, transparents, avec nn point jaunâtre au centre ; les
seconds, légèrement ovalaires, avec, une dépression au centre
qui leur donnait un aspect réniforme, étaient aussi entièrement
jaunâtres.
« Dans tous les animaux qui jouissent de la phosphorescence,
cette propriété nous a paru dépendre d’un principe
particulier, d’une matière sécrétée probablement par ces animaux,
mais qui présente des différences dans la manière dont
elle est produite au dehors.
«Les uns, les petits crustacés phosphorescents, peuvent
émettre ce principe à l’extérieur dans certaines circonstances,
surtout quand ils se trouvent irrités d’une manière quelconque;
ils lancent alors de véritables jets, des fusées de matière phosphorescente,
en assez grande quantité pour former autour d'eux
une atmospbère lumineuse dans laquelle ils disparaissent. Nous
avons pu recueillir une certaine quantité de celte matière sur
les parois dn vase qui renfermait un grand nombre de ces
crustacés.
« D’antres paraissent ne pas posséder la fitculté d’émettre
ainsi cette matière au dehors, et ne la développent en eux que
dans certaines circonstances, dans la collision par exemple,
dans les mouvements qu’ils exécutent, ou quand des causes
irritantes agissent sur eux.
«Cbez d’autres, comme dans les céphalopodes et quelques
ptéropodes, ce phénomène paraît s’exercer d’nne manière
presque passive. La matière phosphorescente répandue dans
leur nucléus ou dans d’autres parties de lenr corps, brille
d une manière constante et uniforme tant que l ’animal jouit de
la vie, et avec celle-ci s’éteint la lueur qu’ils répandaient.
«Enfin, dans les corpuscules jaunâtres dont il a été question
plus haut, la matière phosphorescente brille aussi d’nne manière
à peu près uniforme ; mais si on les met en contact avec nn
réactif quelconque, l’éclat qu’elle répand augmente d’abord
pour s’éteindre ensuite insensiblement.
«La matière phosphorescente que nous avons recueillie sur
les parois du vase, était jaunâtre, légèrement visqueuse, et très-
soluble dans l’eau, qu’elle rendait lumineuse au moment où elle
était projetée par l’animal.»
Nous ne pouvons donc mieux terminer notre rapport qu’en
disant :
Les instructions de l ’Académie ont porté fruit au delà de ce
qu’on était en droit d’en attendre, vu la nature de l’expédition
presque toujours sous voiles, et dont les relâches ont été si
courtes et si rares, et malgré les maladies journalières et le
scorbut dont l’équipage, par la même raison sans doute, a été
atteint pendant les derniers mois de la durée de la campagne,
ce qui demandait de droit le premier temps de MM. les officiers
de santé.
Ces résultats ont porté principalement sur les animaux microscopiques
des dernières classes, qui pullulent si abondamment
dans tontes les mers, et dont l’étude encore si peu avancée
va offrir aux zoologistes des problèmes dont la résolution ne
sera pas sans de grandes difficultés.
11 n’ont cependant pas été sans importance pour les autres
parties beaucoup plus avancées et bien plus faciles de la zoologie,
et par un singulier bonbeur, qui tient à l’heureuse, mais
très-onéreuse idée de M. Eydoux, que dans des relâches aussi
courtes, il vaut mieux aller aux marchands, quand 11 y en a
(et où n’y en a-t-il pas aujourd'hui ?), que de perdre son temps
à parcourir la campagne, il est arrivé que d’nn seul coup de
filet, à force de sacrifices pécuniaires, quatre desiderata importants
dans la classe des inainmifères, autant dans celle de.s
oiseaux, etc., ont été satisfaits d’une manière véritableinenl
admirable.
Les dessins auxquels MiM. Eisquet, lieutenant de frégate,
Cbaptal, aspirant de marine, petit-fils d’un bomme dont le nom
ne peut être effacé parmi nous, Lauvergne, commis de la
B o nite. — Ixelation du v o ya ge , 2 9