gneiir, et s’il ne plaît un beau jour au luinislre de la rna-
line de traneberla difficulté [larun ordre ioriuel, l’abus
se perpétneia et (inira par devenir un droit. Ceci rap-
pelle involonlairenient la Fable de la Lice et sa compaiue
;
Laissez-leur prendre un pied eiiez vous ,
Ils en auront bientôt pris quatre.
E u i'o n ib rem c n t île la c o rv e tte .
•lamais commandant n’eut pins belle occasion de jeter
les hauts cris à ce propos , que M. Vaillant, quand arrivèrent
sur la Bonite, les effets de ses passagers. Le nombre,
les dimensions et le poids des colis qui les renfermaient,
paraîtraient choses fabuleuses. Ces Messieurs
avaient pris à la lettre ce propos souvent répété : « Qu’on
« ne se figure pas tout ce qui peut être contenu dans les
« flancs d’un bâtiment de mer. » A Dieu ne plaise que je
veuille leur en faire un reproche. Il est bien naturel â
celui qui va s’établir à deux ou trois mille lieues de son
pays, sans être sûr d’y trouver un lit pour se coucher,
de songer à son bien-être, et de l’assurer autant qu’il
dépend de lui, en se mettant dans le cas de pouvoir
dire comme Bias, quoique dans nn sens plus étendu ;
Onmia mecum porto.
Mais qn’on se représente, si l’on veut, un pauvre commandant
vovant le poni de son navire se couvrir d’une
multitude de ballots, de malles , de caisses , ipie suivent
â la file d’aiilres caisses, d’aulres malles, d autres ballots;
el cela, (piand sa prévoyance, â la veille d’un long
voyage, a déjà remjili toutes les capacités du bâtiment
des approvisionnements de tout genre nécessaires à sa
sûreté, àrenlretien el à la nourriture de son équipage.
Qu’on se le représente oliligé de renvoyer à terre, pour
faire place à des paquets, une partie des vivres deja
reçus, et de sacrifier le bien-être de son équipage a la
nécessité de loger dans le faux pont nn chargement capable
de le remplir en entier.
C’est là un genre de tribulation que seuls peuvent
a[)[)i'écier ceux qui savent combien les officiers de la
marine royale sont jaloux de la tenue de leur bâtiment.
Comment conserver à bord l’ordre et la propreté an
milieu d’un tel encombrement ; comment se soustraire
à l’influence pernicieuse qu’ il doit exercer sur la santé
des matelots, forcément resserrés dans un espace étroit
et malsain ; comment exécuter avec promptitude et
précision une foule de manoeuvres essentielles à la sûreté
du navire, lorsqu’on peut à peine se mouvoir sur
le pont; comment enfin se promettre (piekpie avantage
de marche, avec un bâiiment snrcbargé an point de
voir ses lignes d’eau immergées de plus d’un pied ?Cerles,
voilà bien des considérations dignes de préoccuper un
ca])itaine, el qui ne doivent pas être tout à lait oubliées
de ceux dont les ordres sont nue loi pour lui.
Mais, dira-t-oii peut-être, la. Bonite est nn bâtiment