quentés, il présente l’aspect animé d’nne cité commerçante,
l ’aisance, le luxe, disons aussi la facilité de
moeurs qu’engendre le contact incessant des habitants
avec les étrangers de toutes nations.
N av ires s u r ra d e .
Lorsque/« Bonite y arriva, le jo ju in i 836, de nombreux
bâtiments de commerce s’y trouvaient réunis. On
distinguait parmi eux quatre navires français : Le Bhône,
capitaine Bren, de Marseille;
L.e L'élox-Manuel, capitaine Briel, de Bordeaux;
La Geneviève, capitaine Gigneaux, de Bordeaux;
Et un autre qui louvoyait à l’entrée de la baie pour
attendre sans mouiller le moyen de partir.
L'Isambert, capitaine Ânnet, du port de Bordeaux,
vint deux jours après jeter l’ancre sur la rade.
Aucun bâtiment de la marine royale n’avait depuis
plusieurs mois paru à Valparaiso. Les seuls bâtiments
de guerre qu’on y vît en ce moment étaient l’ancienne
bombarde anglaise le Sidphur et la goélette le Stirling
de la même nation, toutes deux sous les ordres du capitaine
de vaisseau Beecbey, qui était chargé de faire la
reconnaissance hydrographique des côtes du Chili, du
Pérou et de la Californie.
La Bonite à peine mouillée, M. Vaillant vit arriver à
son bord les capitaines des trois navires français ancrés
dans la baie, ainsi que plusieurs négociants de notre
nation établis à Valparaiso. Les uns et les autres se félicitaient
de sa venue, qui devait leur être agréable à divers
titres, ainsi que nous le verrons plus loin.
11 reçut en même temps le premier lieutenant du Sulphur,
qui venait lui porter les compliments du capitaine
Beecbey et ses offres de service.
Le Sulphur et le Stirling n’étaient à Valparaiso que
depuis deux jours. Comme la Bonite, ils venaient de
Montevideo ; comme elle aussi ils avaient essaye de
très-mauvais temps dans le passage du cap Horn; mais,
moins beui'eux qu’elle, ils avaient mis 6a jours à franchir
la même distance.
Bien que le séjour de la corvette dans le principal
port du Chili dût être fort utile sous bien des rapports,
M. Vaillant ne comptait pas le prolonger au delà de dix
jours; temps qu’il croyait suffisant pour refaire son
équipage, renouveler ses vivres et son eau, ainsi que
pour effacer les traces que les fatigues de la traversée
avaient laissées sur son bâtiment. Pour tout cela cependant
il ne fallait pas perdre un moment; aussi dès le
lendemain s’occupa-t-il de ces divers détails.
Le même jour, le salut de la place fut fait et rendu,
aussi bien que les visites officielles d’usage.
Tous les passagers de la Bonite avaient pris terre dès
le 10. Deux d’entre eux, M. de Cazotte, consul de France
à Valparaiso, et M. Blanchard, son chancelier, étaient
arrivés, au terme de leur voyage.