avec eifiisiou ;« Quel bonheur, après tant d’inquiétudes!
Je puis enfin dormir tranquille! Mes yeux échauffés par
(le la navigation ne soient angnieutées de la m anière la jalus in q u iétante
p a r la longueur des nuits. Mais si l’on y jo in t la ren co ntre des
(les et bancs de glace, il ne p eu t plus y avoir, ce m e sem ble, de dis-
eussiou soutenable sur le choix de la saison. En été, le soleil étant
lo rt peu de temps au-dessous de l’h o riz o n , on a plus de chanc('s
à pou v o ir l’ohserver p ou r fixer la position du bâtim ent : ainsi
je donnerai donc toujours la préférence à la saison des longs jo u rs ,
sur celle des longues uuits, p ou r dou bler le cap H orn.
« Les opinions sont aussi partagées su r le degré de confiance que
l’on doit accorder aux indications du b arom ètre p ar ces latitudes
elevées; quant à moi, je n ’hésite p oin t ;'i me ran g er du côté de celles
q ui o nt fol dans ces p récieu x instrum ents. Ma conviction est établie
su r des observations qui ont été faites de jo u r et de nuit, d ’h eu re en
heure, sur uu b arom ètre éprouvé, envoyé de P aris p o u r l’expédition,
et celles que je faisais à chaque instant su r deux excellents barom ètres
que j ai dans ma cham bre.-J’ai reconnu q u ’ils m’o nt toujours an noncé
à 1 avance tous les coups de vent violents auxquels nous avons
ete exposés ; ainsi, p ou r le prem ier coiqi de vent du 8 mai, dès le 6 le
barom ètre était descendu à 5', e t ce gros tenqis n ’a cessé que lorsque
les barom ètres ont com m encé à rem onter. P ou r la tem pête du i 3,
depuis le lo les b arom ètres, en continuant à descendre, annonçaient
une suite de tem ps forcés que nous éprouvions effectivem ent. Le i i au
soir, les b arom ètres étalent à ï p i',2 ; dans la nuit, nous reçûm es effectivem
ent une tem pétueuse bou rrasq u e qui cessa le 12 au m atin; le
barom ètre était aussi rem onté dans la nuit à 27P 5 ',3 , mais il redes cendit
le 12, et le soir il était à 2 7 P 4 ': aussi le 13 essuyâm es-nous ce
très-fort coup de vent d’O uest. D ans la n uit du 13 au 14, les barom ètres
rem o ntèren t à 27P 11‘; dès le m atin le vent était com plètem ent tom bé.
les veilles et la fatigue peuvent se fermer maiiitenanl !
Le salut de tous ces bommes confiés à mes soins n’est
P o u r le m auvais tem ps du 17 et le coup de vent du 18, depuis le 16 le
b arom ètre avait baissé de or 8 ', et le 17 à m idi, il était â 27P 7'; le
ciel était alors assez b eau, m ais il changea presque instantaném ent, et
nous eûm es de très-gros vent accom pagné de fortes ondees de neige
fondue; enfin le 18, le coup du veut éclata. D ans la n u it du 18 au 19,
le b arom ètre rem onta de 27» 5> à 28- i ', 8 , et le 19 au m atin le vent
était com plètem ent tom bé, e t le tem ps était assez beau. P o u r le coup
de vent du 21, le 20 le b arom ètre était à midi à 2 8 ro '; mais il descen
d it le reste du jo u r et la n u it suivante, de sorte que, le 21 au m atin,
il était à 270 6'. Dans .l’après-m idi le coup de vent de N. N. O. s’est
déclaré, mais, p o u r cette fois, le vent s’est m odéré sans ([ue le b aro m
ètre ait rem onté. N ous nous trouvions alors p ar 58o de latitu de, et
au milieu .des glaces. L e 28, les b arom ètres étaient à ■iJ 3', et le 24
et le 25, à sans q u ’il v en tât ne coup de veut. N ous reçûm es
seulem ent des rafales très-abondantes de neige ou de plûie de neige
fondue; mais le v ent, quoique violent, était m odéré, com parativem ent
aux m auvais tem ps que nous avions déjà essuyés. P eu t-être alors sous
cette latitu de élevée (58“ 20), les b arom ètres se tro u v aien t-ils plus
sous l’influence de la pluie et de la neige qui tom baient avec abo n dance,
que sous les latitudes m oyennes, où j ’ai toujours rem arqué
q u’ils n ’éprouvaient d’au tre influence apparente que celle du vent.
D ’ a p r à s cette suite d ’observations, je suis fonde à dire que pen d an t
m a navigation auto u r du cap H o rn , à l’exception des 23, 24 et 25,
les b arom ètres ont annoncé les tem ps que nous avons éprouvés. Je
conseillerai donc aux m arin s, qui dans ces parages au ro n t des b a ro m
ètres q u ’ils au ro n t com parés et don t ils sero n t sûrs , s’ils n ont pas
foi entière dans les indications de ces précieux instrum ents, de ue
pas les rejeter com plètem ent.