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N o u v e lle de la m o r t de M. Mou la c,
La [iremièi-e nouvelle qu’apprirent nos voyageurs fut
celle (Je la mort de M. le capitaine de vaisseau Moulac,
commandant la frégate /a Flore el la subdivision navale
française eu station dans ia mer du Sud. Cet officier
distingué, dont la belle conduite daus les troubles récents
du Pérou avait été si justement louée, n’avait pas
survécu longtemps aux événements qui mirent au gi'and
jour les précieuses qualités dont il était doué. Peut-
être ces événements ue furent-ils pas sans influence sur
la marcbe de la maladie à laquelle il succomba; car
zélé comme il élait et plein de sollicitude pour les intérêts
el la sûreté de ses compatriotes établis au Pérou,
il dut ressentir vivement les inquiétudes que leur inspirait
l’état d’anarcliie de ce pays. M. Moulac élait atteint
d’une maladie du coeur dont les premiers symptômes
s’étaient manifestés avant son départ de France. Les
souffrances qu’elle lui faisait éprouver n’avaient pu l’arrêter,
el la Providence sembla d’abord vouloir récompenser
son courage, car il parut se trouver soulagé après
quelque temps de séjour sur les côtes occidentales de
l’Améiiqiie. Mais ce n’était pas pour lui qu’il avait été
épargné; il avait une grande mission à remplir, mission
de protection et de salut pour plusieurs. Son oeuvre
accomplie, la mort reprit ses droits. Honneui- à sa mémoire,
car sa mémoire bonore son pays et l’iiumanité.
Les dépouilles mortelles de M. Moulac furent transportées,
au milieu d’une population consternée, aux
caveaux du Panlbéon de Lima, destines à la sépulture
des hommes illustres. Ainsi l ’iiomme de bien reçoit sur
la terre étrangère les hommages dus à ses vertus
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A spect (le la b a ie d e V alp araiso .
La baie de Valparaiso a la forme d’un demi-cercle
dont l ’ouverture regarde le Nord. Les collines qui lui
servent d’enceinte, et qui se terminent du côté du large
par la pointe Valparaiso , sont élevées de près de
4oo mètres, et paraissent être une ramification de la
grande chaîne des Andes. C’est sur leurs flancs, découpés
par de nombreux ravins nommés Quebrades, que la
ville est bâtie. Elle occupe le fond de la baie et se divise
en deux parties bien distinctes : la ville proprement
dite, située dans le Sud-Ouest, e lle faubourg de l’Almen-
dral, qui s’étend à l’Est de la ville, dans l’endroit où le
rivage devient plus large entre les collines el la mer.
Valparaiso n’a que deux grandes rues parallèles qui suivent
les inflexions delà côte, et que coupent plusieurs rues
transversales. Au Nord-Est et à l’Est de la ville on aperç
o i t , dans le lointain, quelques-uns des sommets d e là
chaîne des Andes couverts de neiges éternelles ; le plus
^ V oir la N otice nécrologique insérée A n n a l e s m a r i t i m e s ,
partie non ofiicielle de i 836, tome I I , page ^99.