vent une robe sale el tacbée : c ’esl l’ iinage fidèle de
l’existence du peuple de Valparaiso
C h e rté d e to us les o b je ts d e co n som m atio n .
Comment en serait-i! autrement? tout est d’une cberté
excessive dans celle ville où les étrangers affluent. L’or
el l’argent sont les seuls métaux monnayés dont on
puisse y faire usage; à tel point qu’il n’existe même pas
de monnaie de cuivre. On compte là par piastres ,
comme nous comptons par francs, et la dépense est
dans la même proportion. Un mendiant vous demande
un rnediocito (pièce d’argent valant 6 sous 1/2), comme
ses pareils en France demanderaient un liard
Le commerce et l’industrie sont presque généralement
exploités par des étrangers, anglais ou français; c ’est
là qu’est la fortune. Mais quand ils l’ont amassée au prix
d’un exil de plusieurs années, ils ne restent pas dans
le pays ; ils s’empressent de retourner dans leur patrie,
où seulement ils peuvent en jouir véritablement
Les maisons de ces négociants, qui ont tant à gagner
à la présence des bâtiments de guerre de leur nation,
sont d’une grande ressource pour les officiers de ces
bâtiments, et contribuent naturellement à leur rendre
' M. l)aronde.iu , noies.
” Ibid.
' Ibid.
agréable le séjoui' de Valparaiso ; mais ce ne sont pas les
seules à beaucoup près , et l’accueil qu’ ils trouvent dans
le sein des meilleures familles du pays esl si cordial et
si aimable, qu’il leur serait difficile de le quitter sans
regret.
V ig ila n c e d e la p o lic e .
,1’ai déjà remarqué que la police élait liieii (aile a
Valparaiso. Nos voyageurs eurent l’occasion de s’en
apercevoir pendant leur relâcbe. Par une de ces fatalités
qu’il n’est pas toujours donné au plus sage de
prévenir, un jeune officier de la Bonite se trouva amené
à exiger réparation d’une insulte, à laquelle l’ivresse
avait eu peut-être plus de part que la volonté, mais que
le point d’boiineur militaire 11e lui permellait pas de
tolérer. Or, le duel est formellement défendu à Valparaiso,
el très-sévèrement p u n i; disposition fort sage
d’ailleurs dans un lieu où l’affluence incessante d’une
foule d’étrangers peut souvent amener des querelles. II
fallait donc prendre ses dispositions pour éviter de
donner l’éveil à l’autorité, et c’est ce qui fut fait. On
pensait avoir réussi à tromper sa vigilance, en évitant
d’ébruiler les projets d’une rencontre, el en cboisissanl,
pour vider le différend, un endroit éloigné de la ville,
dans lequel les adversaires et leurs témoins se rendirent
par mer en canol.
Cependant à peine arrivés, el tandis (|ue les U'inoins
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