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la pièce d’alai iiie ! la voilà ; hou , 48 ; cpiiiie , à moi la
belle! — Esl-il beiircux , celui-là! il ne me mampiait jibi.s
(pie les jambes à Thomas pour arriver avant lui. — Le
I I ? tiens , le voilà dans le sac; il sortira tout à l’heure :
cbangeons de carions. — Mais, dites donc, comme ils
se Ircmoiisscnt en liant les aulres! c’est le maître d’armes
(pii bi(Mi sûr a donne ce couji de pied-là. J’ai cru
le voir s’aplatir sur ma tète! Sonl-i's liétes de s’amuser
comme ça à se faligner el à se domu'r des coups! comme
si ce n’c'lait pas assez de toute la semaine pour faire
l’exercice! — A b ! il est vrai , parexemjile , <pie le fleuret
n’est [las si lourd à manier (pie la clarinette de cinq
pieds , ou l’écouvillon d’une caronade de trente ; el puis,
au fait, ça les amuse! Moi, j ’aime mieux le loto. •— Moi
aussi. — Moi aussi. Recommençons : altenlion. Je vous
annonce le n° 2 : la petite cocote!-— Roiit-ci, boiit-la! —
Les lunettes dn juge de jiaix ! — Ob ! ob ! dis donc , pas
si vile ; est-ce (pie lu crois (pie je les ai sur le nez, moi,
les lunelles, pour lire mes chiffres au galop , comme un
curé qui marmotte son bréviaire?»
A in s i , d e p r o i io s e n ¡ ñ o p o s , la g a ie t é s’é tab l i t , e t le
ma t e lo t t r o u v e , d a n s u n e in s ig n i i l a n l e p a r t ie d e l o t o ,
r a n u r s cm e n l (pie lan t d e g e n s b la s é s c l i e r c l i e n t v a in e m
e n t d an s les jo u i s s a n c e s d u lu x e e l d e la roiTime.
P e n d a n t (pie c e l l e s c è n e so [ lassc d a n s la l i a l t e r io , d e s
j e u x ¡ i lus l i i 'u y a n l s a n im e n t d ’ un Jioul à l ’a u t r e le ¡ lo n l
d e la c o r v e t t e . S u r le g a i l la rd d ’a v a i i l c ’e s l un a s s au t
d ’a rme s . IJciix v i g o u r e u x c om p è r e s , a rmé s d e s a b r e s do
bois, luttent ensemble d’adresse et d’agilité; un cercle*
nomlireux les environne et applaudit à leurs coups.
L’amour-propre stimulé enfante des prodiges; le maître
d’armes le plus versé dans toutes les ruses de l’art ne
les désavouerait pas, el l’assistance, que ce spectacle
amuse, suit leurs mouvements avec tout l ’intérêt qu’inspiraient
a nos ancêtres les plus brillants carrousels.
IjC b al,
Cependant le commandant a fait monter sur le pont
un orgue à manivelle qui, mis en jeu par la main d’un
matelot, reproduit , sous forme de contredanses, les
plus suaves mélodies des opéras d’Auber el de Rossini.
Le gaillard d’arrière, transformé en salle de bal, esl livré
à l’équipage pour tonte la soirée. Lu peu honteux d’abord,
les matelots osent à peine se rendre à l’appel du
plaisir. Ils avancent timidement vers cette partie du navire
babituellement réservée aux officiers; mais bientôt
cette gêne se dissipe; les plus jeunes arrivent les premiers,
attirés par le son de rinslrument joyeux. La danse
commence, el, dès les premiers pas, la gaieté circule
comme une étincelle électrique. Tous veulent à l ’envi
prendre leur part de ce plaisir, que le marin surtout
aime avec passion.
,l’entends (pielques aimables lectrices se récrier ici :
Quoi, un bal sans dames? quel plaisir peut-on y trouver?
Je conviens volontiers que la partie serait beaucoup
B onite. — R e la tion du l'oyage. g