iîrt
. ;S 1
vrait pour s’éloigner de celte île et gagner dans le Sud.
Avant deu.v heures de l’après-midi le Cerro avait disparu
sous l’horizon ; bientôt après on n’apercevait plus
l’île de Flores , ni aucun point de la côte.
A sept heures et demie du soir, au moment où M. Vaillant
se croyait assez loin de l’île Lohos pour en passer
hors de portée de la vue , il fut fort surpris d’apercevoir
cette île à quelque distance en avant de la Bonite. En
même temps la corvette la Thisbé, qui , au coucher du
soleil, se trouvait à six ou sept milles dans le Nord ,
parut à petite distance du côté opposé et un peu en
avant.
Ce mécompte était dû à l’action des courants, qui,
en quelques heures, avaient entraîné la Bonite vers le
Nord, et qui paraissaient avoir exercé sur la Thisbé la
même influence, au point de la forcei' à s’élever au Sud,
en serrant lèvent, pour éviter de tomber sur Zoéoj.
On sait combien sont variables et rapides parfois ces
mouvements des eaux à l’entrée de la Plata. Quelles
qu’en soient les causes, leur effet est tel , que sur ce
point il paralyse celui du flux et du reflux périodiques
résultant de la loi générale qui règle partout ailleurs les
mouvements de l’Océan.
M. Vaillant s’était aperçu déjà de cette action des courants,
en comparant les indications données par le loch
ordinaire à celles qu’avait fournies le locb de fond dont
il fit simultanément usage; mais il était loin de supposer
(pi’elle pût aller jusqu’à l’écarler complètement de la direction
qu’il ci oyait suivre, il remarque à ce sujet combien
, par une nuit obscure, uu navire qui cbercbe à
passer au vent de Vüe Lobos, peut se trouver exposé à
tomber sur la côte de celle île plate, au moment où il
s’en croit encore éloigné ; et il conclut de celte observation
qu’en pareil cas, si l’on est surpi is par la nuit ou
la brume entre Flores et Lobos, ce qu’il y a de mieux à
faire est de mouiller en attendant le jour, au lieu de
courir le risque d’une erreur que les plus sages prévisions
ne sauraient toujours prévenir.
Parvenu , vers neuf heures, à six milles environ dans
le sud de Lobos, M. Vaillant donna la route au S. E.
pour s’éloigner le plus possible de l’embouchure de la
Plata, en même temps qu’il s’avancerait dans le Sud. Le
souvenir des pamperos qu’il avait essuyés déjà , le solli-
citaitd’en agir ainsi, etd’éviter parce moyen les chances,
si communes dans ces parages, de quelque nouveau
coup de vent de S. O.
29 av ril.
Cependant, le lendemain la brise étant passée au S. E. ,
on changea d’amures afin de se rapprocher des côtes de
la Patagonie; car l’intention du commandant élait de
les suivre parallèlement à distance convenable, pour aller
passer par le détroit de Lemaire, ou du moins entre les
Malouines et l’île des Etats, si les vents contraires de-
B o n ite. — R e la tion d u v o ya ge . 16