se montre dans les trois. Groupes que nous venons de citer. Nous sommes donc
réduits aux caractères tirés de la composition minéralogique des Roches, et de
la disposition de leur ensemble.
L’on voit par ce qui précède comment, en réunissant sous le titre de Terrains
hémilysiens les deux derniers Groupes au-premier, nous avons plutôt indiqué leur
manière d’être, qu’établi définitivement Jetir époque géologique.
La plupart des Terrains de transition du nord de l’Europe montrent, par l’abondance
des Roches fragmentaires et arénacées, et la présence des familles nombreuses
d’êtres organisés qui leur sont propres, qu’ils se déposaient au pied d’anciennes
côtes; taudis que l’absence de ces caractères indique que ceux de là Grèce se
déposaient au contraire dans des mers profondes et éloignées de tout rivage.
Il est probable que toutes ces cimes aiguës de Roches granitoïdes qui s’élèvent
dans l’Archipel, étaient déjà en partie soulevées quand le Terrain de transition de
la Morée s’est déposé ; mais leur disposition actuelle dans le prolongement des
chaînes de la Thessalie et de la Macédoine date d’une époque postérieure; il est
très - remarquable de voir, en effet, le Terrain de' transition de cette contrée
subordonné à l’axe de ces chaînes cristallines, par la constance de sa direction
N. O. - S. E., et même par celle de son inclinaison appuyant au N. E., comme
s’il avait été brisé et redressé suivant des fentes ou failles parallèles, plutôt que
plissé et ondulé. Au reste, cette constance dans l’inclinaison des chaînes parallèles
dans les Terrains anciens, n’est pas un fait seulement particulier à la Grèce; on
le remarque également dans le revers méridional de la chaîne des Ardennes, et
depuis la Loire à Nantes, jusqu’aux limites nord de la Bretagne.
Les caractères généraux dè stratification, que nous venons de signaler, appartiennent
plus particulièrement au Groupe ancien des Schistes argileux et des Micaschistes
, qu’au Groupe calcaréo-talqueux. Celui-ci, en effet, n’est que très-rarement
en stratification concordante avec le premier, et ce seul caractère, qui indique
un redressement postérieur, suffirait, s’il était observé sur une plus grande étendue,
pour le classer dans une formation plus moderne. Peut-être même partagera-t-il
un jour le sort des Terrains analogues de la Tarentaise; mais jusqu’à présent, à
défaut des caractères zoologiques, guidés par leurs seuls caractères de composition
minéralogique et de position, nous devons le conserver dans la classe des
Terrains hémilysiens.
Groupe des Schistes anciens.
Micaschistes. Les Micaschistes, bien qu’occupant des surfaces assez étendues
dans quelques cantons de la Morée, ne se montrent cependant jamais comme
formation indépendante, c’est-à-dire conservant ses caractères sur une grande
TERRAINS PRIMORDIAUX DE LA MORÉE. 9 1
surface, et reposant, comme dans l’Archipel, soit sur des Syénites ou des Granités,
soit sur des Gneiss ou des Protogines. Jamais non plus ils ne montrent cette
structure cristalline, cette abondance de minéraux variés, Grenats, Disthène,
Amphibole, Épidote, Chlorite, etc. , qui distinguent ceux de l’Archipel.
On ne doit les considérer ici que comme une modification des Schistes argileux
qui forment la majeure partie des Roches de ce premier Groupe. Cependant
ils régnent presqfte exclusivement dans certains cantons, avec des caractères assez
tranchés pour faire présumer qu’ils forment une sous-division d’un âgç antérieur
à celui du Groupe que nous décrivons. Telle est, par exemple, cette région élevée
du canton de Saint-Pierre, où les eaux du Taunus, de la plaine d’Astros, du
bassin de Tripolitza et des affluens de,,1a rive gauche de l’Eurotas, prennent
naissance.
Les variétés les plus remarquables consistent, i.° en Micaschiste à éclat soyeux,
avec petits cristaux d’Épidote qu’on rencontre notamment sur la route de Saint-
Pierre à Tripolitza; 2.° en Micaschiste fibreux rouge, à lamelles peu distinctes, dont
on pourrait très-bien, au premier abord, attribuer la couleur à l’action de quelque
feu d’incendie; ceux-ci renferment à leur surface dés amas de Fer carburé terreux;
3. en Micaschistes gris, rougeâtres, ferrugineux et très-quartzeux, ressemblant à
certains Gneiss! Les autres localités où l’on rencontre ces Roches, sont le Ziria,
où elles passent aux Quartzites micacés et à des Schistes argileux très-luisans;
la chaîne Monembasique, où elles paraissent constituer plusieurs sommets élevés,
entre autres le MalévO de Kastanitza sur la route de Mistra à Lénidi, et enfin la
chaîne du Taygète, où elles sont à l’état de Micaschiste argentai à cristaux d’Am-
phibole et de Pyrites de Fer.
Stéaschistes. On observe aussi dans quelques-unes de ces mêmes localités des
Roches magnésiennes, toujours plus cristallines; ce sont diffé^ntes variétés de
Stéaschistes verdâtres, avec noyaux de Quartz et nombreux cristaux d’Ainphibole
verte, plus ou moins développés, selon les assises; des Stéachistes blanchâtres,
nacrés et parsemés de petits grains de Chlorite, d’un vert foncé (Kriovrisi, près
du Saranda-Potamos ). Ces diverses Roches sont toujours subordonnées aux
variétés cristallines de Schistes argileux, principalement des Schistes bleu foncé,
à grands feuillets luisans; aux Schistes fibreux et satinés de couleur plus claire,
souvent éclatante, et aux Schistes glanduleux, qui forment en Morée, comme en
Europe, une variété très-commune, et paraissent remplacer les Schistes maclifères,
lorsqu'ils ne se sont pas développés. Ces Schistes glanduleux offrent plusieurs
variétés, à la partie supérieure du Groupe que nous décrivons; toutes présentent
d’une manière très-prononcée la structure cristalline. La variété la plus commùne
se divise en grandes tables épaisses, d’un bleu foncé, piqueté très-uniformément