La grotte des bains, connue sous le nom de Loutra, que nous avons déjà
citée, ‘n’est autre chose qu’une ancienne carrière de Pierre Poros ; elle est située
à peu de distance de la. rade, à une demi-lieue ouest de la vieille ville, dans les
flancs des collines qui bordent de ce côté la plaine. Elle consiste en une excavation
spacieuse, à l’extrémité de laquelle se trouve un réservoir d’eau salée, qui est en
même temps chargée d’un peu de Sulfate d’Alumine; sa température est de 35° cen-
-tigrades ; les malades,.ÿ viennent, soit pour se faire suer, soit pour s’y baigner; mais
elle est aujourd’hui bien peu fréquentée. On s’y rendait autrefois de toutes les par-,
lies de l’Archipel, particulièrement pour les r h u m a t ism e s f les maladies de la peau,
les affections dartreuses, les paralysies, etc.' Hippocrate cite un malade qui fut guéri
d’une gale horrible par l’usage des eaux de Milo, déjà célèbres à cette époque.
Sources thermales. A Protothalassa, non loin de, Loutra, plusieurs sources
chaudes soçtent en bouillonnant des sables du rivage;-.les unes,dans la mer même,
les autres sur ses bords; elles ont fait monter le thermomètre centigrade à 55°, et
ont une saveur styptique très-prononcée, qui annonce qu’elles contiennent une
certaine quantité de Sulfate d’Alumine et de Fer. Outre les sourcès thermales dont
nous avons parlé plus haut et qui jaillissent du milieu de la Soufrière, on en-trouve
encoré à environ six milles au nord de l’ancienne ville, entre Saint-Constantin et
Kastron ; elles existent le long de la; côte : ce sont deux sources thermales moins
chaudes que les précédentes; eUës n’ont fait monter le thermomètre centigrade qu’à
28 et .¿(¡^degrés; elles sortent en houillonnaht, l’une-dans un-endroit fort escarpé
et au niveau des eaux de la mer, avec lesquelles elle se confond habituellement;
l’autre à un niveau un peu plus élevé et ou là mér ne monte que par les gros temps.
C’est une eau saumâtre et très^-fade, qui passe pour avôir des vertus très-purgatives ,
et les habilans en font souvent usage.
Gn voit par ce qui vient d’être dit combien Milo possède de richesses minérales,
dont l’industrie pourrait tirer parti, et qui deviendraient des objets d’exportation.
En récapitulant ces substances-, on trouve principalement du Fer, des^ Pyrites de
cuivre, des Alunites, du Soufre, du Gypse, du Sulfate de Fer, des JPierres meulièrês,
de la Cimolithe, de la Pierre ponce, des Argiles à potier, des Agates, des Sardoines,
des eaux minérales, etc. •
CIMOLIS (K/jw«ÀJf, anciennement YiipaXos) a été appelée YArgentïère par les
peuples occidentaux, depuis la découverte qui a été faite dans cette île de mines
d’Argent, qui passent pour avoir été exploitées avec-succès; mais ces mines sont
depuis, fort long-temps abandonnées. Les plus riches étaient, ^lit-on, situées vers le
cap qui fait face à la petiterfle Saint-George, Tournefort prétend que de son temps on
y oyait encore lés restes des ateliers et des fourneaux où l’on avait travaillé Je métal.
L’Argentière a environ dix-huit milles détour; ses côtés, en général élevées, sont
hérissées de rochers et présentent beaucoup de circuits|homme Milo, c’est une île
entièrement volcanisée ; les Roches y sont calcinées et altérées .par l’action des
feux souterrains et des fluides élastiques qui lés*ont traversées; comme cette dernière,
elle est aussi composée de Roches anciennes, de Trachytes, de conglomérats
trachytiques et ponceux, de Terrain tertiaire subapennin ; mais le tout en grande
partie modifié par le concours des deux actions. Le seul bourg de l’île ,se trouve
situé sur une, ïnontagne principalement formée de Trachytes porphyroïdes brun-
rougeâtres, à petits cristaux de Feldspath décomposé. Le Terrain tertiaire se reconnaît
sur toute la côte méridionale, surtout à la pointe sud-ouest, point le plus
rapproché de Milo; on y trouve quelques fossiles, des Huîtres, dès Peignes, des
Turritelles, des Dentales, des fragmens de Pinnes, etc. Les conglomérats trachytiques
et ponceux, les Trass, -les Pépérinos régnent dans toute l’île, et ont été pour
la plupart amenés à l’état d’Alunite.
Toutes les variétés de cette Roche blanche, rose, rouge, zonée, nuancée, etc.,
tufaire, pulvérulente et silicifère de Milo se retrouvent à Cimolis; nous ne lés décriront
pas, ce serait répéter ce que nous en avons dit précédemment; on voit
aussi à Cimolis des conglomérats ponceux, passés à l’état de Silex molaire^qu’on
exploite quelquèfois; mais ces pierres meulières Sont moins estimées que celles de
Milo, probablement parce qu’ellesrsont moins siliceuses, ou que la silicification
n’a pas été aussi complète; des Brèches trachytiques très-dures, formées‘,des fragmens
de diverses^ variétés de Trachytes, violets;5 gris; etc., empâtés dans un ciment
compacte; brun, endurci »parTinê modification postérieure à-la formation de la
Roche; elles sont remplies d’infiltrations de Quartz agate et hyalin, lequel tapisse
sbuvent les cavités. On observe encore parmi ces Roches modifiées un Grès feld-
spathique (Arkose), tantôt légèrement-altéré, tantôt passé à un Grès alunifère,
tantôt, enfin, passé à un Silex. La plupart de ces Roches sont également imprégnées
d’urie plus ou moins grande quantité de Muriate de Soude. Enfin, nous avons
remarqué sur la montagne où est situé le bourg, de certains conglomérats ponceux,
qui sont, comme* à Milo; én partie passés à l’état de Silex cariés,‘verdâtres,
résinoïdes, et en partie à celui de. Porphyre vert siliceux,^ c’est-à-dire qu’il s’y est
formé de petits cristaux de Feldspath vitreux; c’est un état de plus parfaite altération
des conglomérats; et où la cristallisation commençait à se' développer. Si l’on admet
que les molécules composant une Roche agglomérée^,¿par-exemple, peuvent,
par suite de leurs affinités respectives, développées par des réactions' chimiques,
se réunir et modifier la Roche au point de lui faire acquérir l’aspect et la constance
de Silex où de Jaspes, etc., l’on ne peut s’empêcher d’admettre aussi que les molécules
oû.les élémens du Feldspath, dTabord divisés^ôu à'î’état compacté, ont pu,