Quant aux Terrains ternaires, la formation subapennine paraît être également
distribuée 'sur tout le littoral de la mer Adriatique,* comme en Morée, en Italie
et en Sicile. La Dalmatie et l’Albanie présentent en outre plusieurs dépôts d’eau
douce à Lignites, avec Marnes à Sélénite, riches en Planorbes, Hélices, Mélanop-
sides et Paludines, comme dans le nord de la mer Egée à l’île d’Iliodroma, sur les
rivages de la mer de Marmara près Rodosto et de la mer Noire aux enviroiis du
Bosphore?En Macédoine, le Terrdin tertiaire paraît s’élever à une assez grande
hauteur; nous l’avons aussi observé sur plusieurs points de°la côte nord de la
Méditerranée, dans toute laChersonèse deThrace, dans les îles de Lemnos, Imbros,
Samothrace, Ténédos et sur les côtes de la Troade.
Suivant M. Hauslab, le reVèïs septentrional des Balkans est flanqué dans toute
son étendue par des collines tertiaires ou de Molasse, et ce sont de semblables
collines qui forment le prolongement de la chaîne méridionale de la Transilvanie,
qui ne se lie point avec les Balkans, comme toutes,les cartes semblent ^indiquer,
mais qui se termine au contraire à la hauteur de Widdin, en sorte qu’il est probable
que lés^éaux du Danube et de la Hongrie, qüi ’coulent aujourd’hui à travers une
grande fracture des monts Yiskul, avaient autrefois leur débouché par la vallée
principale de la Servie, et que les plaines de la Hongrie, de la Servie', de la Valachie,
de la Moldavie, de la Bessarabie et delà Bulgarie, ne formaient, à l’époque où sè
déposaient les Terrains tertiaires, qu’un seul et même grand golfe, borné d’un côté
''par la^coeûne des Balkans et de l’autre par les Alpes Autrichiennes et les monts
Karpathes, tels qu’ils existaient alors.
prement dite, dans le Midi se déposaient des Roches quartzeuses, des Psammites, des Jaspes,
des Marnes, et surtout des Calcaires durs, compactes ou subsaccaroïdes, à couleurs plus ou moins
foncés», à couches minces, très-nombreuses et parfaitement stratifiées.
CHAPITRE II.
Terrains primordiaux des Iles.
Par M. VIRI.ET;,
Nous avons exposé les motifs qui nous ont déterminé à commencer la description
des Terrains de la Grèce par les plus anciens ; nous allons en conséquence nous
occuper d’abord des îles de l’Archipel, parce que, sans en excepter même celles
qui font partie du Système volcanique, elles appartiennent en partie ou en totalité
à la série des Roches les plus anciennes, que M. Brongniart a réunies?en un seul
groupe, sous le nom de Terrains agalysiens; parce que c’est dans les îles seulement
que se trouvent très-développées ces formations qui existent bien aussi en Morée,
mais seulement sur quelques points, et n’y jouent qu’un rôle-tout-à-fait secondaire;
tandis qu’au contraire les Terrains hemilysiens du même auteur y constituent;
pour ainsi dire, a eux seuls, tout ce qui appartient aux formations anciennes.
En traitant-»du Terrain ancien des îles, c’est presque donner leur description
géologique complète; car si l’on en excepte quelques-unes où le Terrain tertiaire
se montre comme par accident, elles ne renferment absolument que des Roches
primordiales; aussi, pour ne plus avoir à revenir sur leur descriptioQi, avant de
parler de celles-qui appartiennent au Système volcanique, nous joindrons ici le
peu que nous aurions à en dire relativement aux autres formations.
Tourmenté par une violente fièvre, qui nous retenait presque continuellement
à bord, luttant®en quelque sorte, contre la mort; mais soutenu par notre zèle pour
les progrès,de la science, nous n’avons,pu étudier l’Archipel aussi scrupuleusement
que nous l’eussions voulu, sous le rapport de la Géologie, dont nous étions spécialement
chargé dans l’expédition. Nos descriptions reposeront donc principalement
sur les notes prises par M. le colonel Bory de Saint-Vincent, qui, avec cette infatigable
activité qui le caractérise, a bien voulu, indépendamment de la Botanique et de
la Zoologie, s’occuper aussi de Géologie, et a recueilli lui-même une partie des
notes et des belles collections que la Commission a rapportées de l’Arcbipcl. Nous
avons été plus heureux dans un voyage postérieur, où néus%vons pu, en meilleure
santé, revoir celles de ces îles que le colonel avait été forcé par le temps de nous
montrer trop légèrement, pu que la Commission n’avait pas visitées. Qucuit à celles
où nul de nous n’a pénétré, ce qui en sera dit se bornera, commet pour ce qui
concerne la Grèce continentale, à des renseignemens empruntée-aux voyageurs
qui, à différentes époques, ont visitA les lieux, bien que la plupart, dans leurs
ü 6