C l ou s» sa«fée, de Ealæo-Kaymmém (n^o-KoeSwiyti) ou Vieille-Brûlée
et deiMégalo-KayiiîméDÎ (Mst«Aû-KîbÛj«juIw;) ou Grande-Brûlée. Cette lie, la plus
occidentale des trois, apparut, suivant Eusèbe, Justin et Plutarque, la'deuxième
année de la centjguarame*- cinquième olympiade, c’est-à-dire cent quatre-vingt-sii
ans avant Jésus-Christ, quarante-sept ans après la séparation de Thérasia^trabon1
donne la relation de son apparition, et dit qffau milieu de l’espace qui est entre
Théra^ét Thérasia, on vit pendant quatre jours des flammes sortir de la ¿ter,
laquelle, semblait bouillonner^ l’entour, et qu’il s’éleva tout kcoup du milleuîde
c’es feux sous-marins une île composée de scories et ayant douze stades (environ
i 5oo pas romains) de circonférence. Sénèque2 nous a également conservé sur
l’apparition de cette île desÜétails curieux, qu’il avait puisés dans les ouvrages du
géographeJPosidonius. On vit d’abord la mer bouillonner et laisser échapper une
fumée noirefet épaisse, “Venant du tond de ses abymes; pub jaillirent par intervalles
des flammes semblables à des éclairs : -bientôt des pierres et des rochers
énormes furent lancés dans les airs, les upî encore intacts, les autres à l’état de
Pierre.poncé. Enfin parut la cime brûlée d’une montagne, qui s’accrut insensiblement
dans toutes ses dimensions, au point de former une île. Sénèque ajoute que de
son temps le phénomène se renouvela au mois de Juillet de l’an 799 de la fondation
de Rome (46 ans après Jésus-Christ), sous le consjulat de Valérius Asiaticus.
Suivant Âsclépiodote, disciple de Posidonius, la mer avait auparavant dans èet
endroit deux cents brasses de profondeur; et s’il fiiut en croire le récit d’Ol'arius
dans la- vie d’Apollonius, cet événement fut accompagné d’une secousse de tremblement
dojterre si forte, quSéfle ébranla entièrement l’île de Crête et que la mer se
retira tout à coup d’environ sept stades. Justin^ dit qu’à égale distance de ThéVa "
et de Thérasia cgi, ressentit (^.grandes secousses de tremblement de terre, qu’au
grand étonnement des marins, les eaux y acquirent un haut degré de.chaleur et
qu’une île apparut au milieu des flots; il se trouva dans file, au moment de son
apparition, des Sources thermales, et le même j oui;-plusieurs villes if Asie entre
autres celle de Rhodes, forent bouleversées. Pausaniasà prétend que pendant que
l’île de Hiéra sortait delà ¡per, une autfo île, située à peu de distance de EemnOs et
nommée Chrysè, y fut engloutie.
Thia. Après des phénomènes volcaniques analogues à ceux qui avaient accom
pagné la naissance de Hiéra, une.ile nouvelle parut à deux stjdes de distance (envi1.
Lib. I , pag. 591, éd. Casauh. Alrebal.
2. Lib. I I , cap. 26a
3. Mb. XXJ&cQp. 4.
4. Lib. V I I I , cap. 33. -
ron 2&0 pas romains) de celle-ci^,et fut nommée Thia (®eicc), Ta Divine. Elle avait,
selon*-Cassiodo/e et Syncelle, trente stades de circuit.- Pline1 fapp~orte cet événement
à l’an, 19 de notre ère.
Suivant Philostràte?, au printemps de l’année 60, il nfquit encore, à la suite de
tremblemens de terre, une autre île. S’il n’y a pas ici érreur de date, cette dernière,
aussi bien que Thia, aura dispâru, à moins que l’une et l’autre ne se soient jointes
plus tard à Hiéra, quia reçu depuis divers accfoîssemens. Au mois d’Août 720, dans
la dixième année du$ègne de Léon nf,lTconoclaste* omaperçut les eaux bouillonne!*
et des nuages de vapeurs et de fumées épaisses s’échapper de la mer, tandis quofl
entendait des müigissemèns souterrains. On dit qu’il y euf pendant plusieurs jours
des éruptions continuelles et que des Roches embrasées, s’élançant du milieu des
flammes, s’élevèrent à une très-grande hauteur et menacèrent d’incendier les îles
Voisines. Une grande quantité de Pierres ponces lut transportée par les vents a la
distance de plus de cent lieues, à travers l’Hellespont, sur les côtes de la Macedoine
et de l’Asie. Peu à peu les phénomènes volcaniques cessèrent et les rochers .que
la mer avait vomis avec tant de fracas, s’unirent pour composer une île, qui se joignit
ensuite à celle deiHiéra. Théophane3 rapporte cet événement à l’année 712, et Nicé-
phôFëA à l’année 727. Le résultat de cet accroissement'est, peut-être, l’écueil dont
la jonction avec Hiéra détermina le petit port de San-Nicolo, qui offre un assez
borf mouillage.
Enfin, en 14^7; Hiéra fut encore notablement accrue vers sa partie'orientale-;
on reconnaît très-facilement à la nature différente des Roches cette nouvelle adjonction
; elle est formée d’Obsidiennes porphyrhides noires ou brunes, smalloides,
analogues à celles que l’on trouve dans la partie septentrionale de la Nouvelle-Kaym-
méni; elle est d’aillèurs moins élevéespie le reste de l’îlg et ne présente encore aucune
espèce de végétation. Cet accroissement s’annonça par de violens tremblemens de
terre, accompagnés d’effroyablés bruits' souterrains : l’événement ap été constaté
par une inscription en vers latins, adressée à un certain Crisgus, duc de Naxie et dé
Santorin, gravée sur marbre et conservée dans une eglise de Shoro. Le père Richard
assure qu’on voyait encore quelquefois^de son temps sortir de la fumee de cette
partie la pljâsrécente de Hiéra, et qu’on remarqua en i 65o, lorsqu’il y eut en dehors
de Santorin des éruptions sous-marines, cette fumée s’échapper avec plus d'abondance;
ce qui ferait supposer, ajoute ce jésuite, qu’il existait une communication
entre ce nouveau foyer5et l’ancien. Suivant Martin Baùmgarten, cité dans Scaliger,
]. Lib. I I , cap. 89.
2. Vita A poil., lib. IV , cap. 2.
4. B r e f. L P, édit. de Paris^ 1648, p. 57.