à l’étude spéculative des sciences ; ¿nais ils avaient porté aussi loin que
nous la connaissance desjsubstances minérales qui pouvaient être objets
d’utilité ou d’agrément, et peut-être avons-nous encore des découvertes
à faire en suivant leurs tracés. Outre ce but d’une utilité directe, lés
minéralogistes ayant, dans l’origine, transporté avec plus «lu moins de
justesse dans notre nomenclature des noms empruntés des anciens, il
devenait important et faciïê dans un voyage qui nous ramenait sur un
grand nombre de lieux d?exploitation, de déterminer la véritable nature
de ces substances dont les anciens ne nous faisaient connaître que le nom,
le gisement et l’usage. Cette reçherche était indispensable pour la: rectification
de notre nomenclature et pour l’intelligence des auteurs anciens.
Nous nous sommes efforcés d’atteindre ce double but, notamment dans
le chapitre où nous traiterons de l’Opbite et du Marbre lacédémonien.
Les connaissances géologiques conduisent àede nombreuses inductions
, dont le champ s’agrandit encore lorsqu’on y réunit les diverses
considérations de géographie physique. Dans une positon géographique
donnée, la nature du sol et sadbrme qui résultent de causes toutes géo-
gnostiques, donnent les principales conditions de l’èxistence des peuples
et du rôle qu’une contrée a joué sur-la scène du monde. Loiipde nous,
sans doute, la pensée systématique de vouloir attribuer à ces causes une
influence exclusive; mais nous croyons devoir lès regarder comme les
plus puissantes et les plus générales.
Envisagée soiis ce poinf de vue, l’étude physique de la Grèce acquiert
un nouÿel intérêt. Ce n’est pas seulement un climat à peu près uniforme,
une même mer baignant leurs rivages-, qui forment de la péninsule
ibérique, de l’Italie, de la Grèce, de la Syrie et d’une partie de l’Asie-
Mineure une région physique distincte ; c’est encore l’uniformité de leur
constitution géognostique, reconnue aujourd’hui depuis Lisbonne jusqu’au
Liban. Les peuples^de ces diverses contrées pouvaient, dans lèurs
migrations à travers cette large bandé, retrouver avec le même ciel les
mêmes qualités du sol, les mêmes formes, les mêmes,, aspects,.les mêmes
productions , et toutes les circonstances physiques qui exercent une si
profonde influence sur les peuples dans l’enfance de la civilisation,. Tout
changeait, au contraire, de nature et diaspect, si l’on se dirigeait ou,
vers le nord ou vers le midi. Là deux régions géognostiques d’une immense
étendue ouvraient encore de l’orient a j^pccident deux nouvelles
voies aux mouvemens des peuples : l’une ensuivant les-sables-de 1 Arabie
et de l’Afrique, l’autre à travers les immenses steppes des plaines tertiaires
du nord de l’Asie et de l’Europè.
La Grèce a une physionomie si prononcée, qu’on ne peut manquer
d’en être frappé à la .vue des cartes les plus imparfaites. L enbrme escarpement
de ses rivages et leur forme dentelée et morcelée, des mers semées
d^îles nombreuses, qui ne sont que les pics d’une région sous-marine plus
profondément accidentée que le continent lui-meme, suffiraient pour la
distinguer de toutes les parties de l’ancien monde ^-dont les rivages
offrent de longues courbes, dessinéélavec une étonnante régularité. En
outre; au lieu des riches et vastes plaines du nord de l’Europe, nous
ne trouvons dans l’intérieur du continent grec qu’une région apre et
morftueuse, semée de quelques petites plaines fertiles. On dirait que les
grandes fractures’qui ont produit les montagnes de 1 Europe, se sont
toutes croisées; ici de manière, à n’y rien^laisserren place et a diviser le
sol envune multitude^ petits&assins fermés ou ne communiquant entre
eux que par des gorgesprofondest
11 esf facile de vofr quelle influence les conditions* physiques-exercèrent
sur ia destinée de la-Grèee* position géographique, qui en faisait,
le lien naturelventre l’Europe et l’Asie; direction* vers la navigation^
le commerce, à raison de ses îles-nombreuse, 4e l’étendue de ses rivages
et de la stérijité de la plus grande partie du sol; division en Etats aussi
nombreux que ses régions natu^lles', telles que l’Achaïe, la Béotie, la
e. Laconie, l’Arcadie, etc., qui se subdivisaient encore en petites cités,
dont l’indépendance se maintènait^par la difficulté des communications,
o De là pour chaque petit État une individualité prononcée, un patrio-
tisnîe énergique ,,jiais rétréci*; de là encore la nécessite du principe
fédératif qui*subsiste aujourd’hui, et contre:4equel l’influence européenne
aura peine sà prévaloir.
Il n’est pas jusqu’aux arts de laGrècè sur lesquels la nature géogüos-
tique Jiù sol n’ait exercé' une influence plus ou moins djrecte. Ori ne
peut en*eifet douter que l’abondance et la beaute des Marbres ne fussent
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