Les plus gros fragmens appartiennent aux Roches aphanitiques et ophioli-
thiqiües, puis aji Jaspe et au Quartz hyalin ; dans les derniers bancs la pâte rouge
devient rare, et l'a Roche perd sa grande cohésion.
15 et 16. Agglomérat à grains plus fins, couches un peu sinueuses, verdâtres
et rouges violettes;^
17 et 18. Couches de.même nature, pâte de Calcaire rouge, compacte, et grains
anguleux de Jaspe vert.
19. Grès siliceux, fin et dur, qui s’enfonce sous les alluvions de la plaine.
L’épaisseur totale de ces Calcaires dépasse 5o mètres.
On peut résumer ainsi cet énorme développemènt de couches, dont la puissance
excède 200 mètres : une première section composée de Calcaires schisteux verts et
violets, liés au Grès vert, auquel ils succèdent ; une seconde, formée de couches
multipliées de Calcaire compacte fin, jaune-paille ou rouge, alternant avec trois
principaux bancs de Calcaire, gris- sublamellaire j enfin, une grande série de Brèches
à pâte rouge et compacte, et fragmens de Quartz hyalin, de Jaspe, d’Ophiolithe, etc.
Les alluvions de la plaine masquent pendant 200 à 3oo mètres les couches qui
succèdent au Grès siliceux, et il faut aller jusqu’à la route de Ligourio pour les
voir paraître au jour.- Ce sont des Argiles grossières, tantôt marneuses, tantôt
sablonneuses.
F. Groupe du Grès rudimentaire. Le groupe F présente ensuite un agglomérat
grossier, d’une» nature fort singulière : il est divisé en couches épaisses set peu distinctes,
formées de fragmens de grosseur variée, depuis les plus petits graviers
jusqu’au volume métrique. Ce sont des Quartz hyalins, très-abondans, des Jaspes,
des Calcaires compactes, en très-gros fragmens, des Grès micacés, verdâtres, et,
enfin, des Micaschistes et des Gneiss? Le ciment est tout-à-fait sablonneux et incohérent,
quoiqu’il renferme toujours une certaine quantité de Calcaire à l’état de tuf,
qui enveloppe, comme d’une croûte, les blo'cs principaux. La couleur 'générale de
la Roche est grise, et elle se décompose avec une telle facilité qu’on n’est pas surpris
de ne la trouver jamais sur les parties élevées de l’Argolide.
A cet agglomérat grossier succèdent des couches minces (F. 2, 3, 4, 5), d’un
Grès siliceux, très-fin, alternant avec des Argiles bleues non effervescentes, qui
s’enfoncent bientôt sous les alluvions de la plaine. (Voyez Pl. III, fig. 3.)
La présence de ces fragmens de Gneiss' et de Micaschistes aurait lieu de nous
surprendre, si nous voulions chercher leur origine dans les montagnes primordiales
les plus voisines, qui sont celles de la Laconie J'inais leurs formes anguleuses
et la configuration du sol ne permettent pas de leur assigner une origine aussi
éloignée. Il est très-probable qu’ils ont été portés à la surface du sol par ces épan-
chemens ophiolithiques qui ont précédé le dépôt du Grès vert, et nous devons les
regarder comme des témoins des convulsions qu’éprouvait le sol de l’Argolide,
avant et pendant le dépôt de la fondation arénacée.
Les alluvions dè la plaine masquent de nouveau les couches argileuses qui succèdent
? ce troisième Grès secondaire F, et nous sommes obligé, pour continuer
la série, de nous transporter à quatre lieues de la, au pied du mont Arachnéej
partout, dans l’intervalle, les couches tendres et flexibles sont restées au fond des
vallées, écrasées sous d’énormes masses de Calcaire compacte, et ce ne fut qu’en
nous élevant du village de Ligourio au sommet de l’ArachnéeS qu’il nous fut
possible d’observer la fin de cette série.
* Le mont Arachnée, élevé de 4000 à 1200 mètres, présente vers le sud un escarpement
abrupte, produit d’une faille immense, accompagné d’un soulèvement dans
la direction de l’est à l’ouest Après avoir quitté Ligourio, on rencontre, sur le flanc
de cet escarpement, la jpisième formation arénacée, puis quelques couches de
Calcaires gris de fumée,, avec nodules de Silex ; et au-dessus, 60 à 80 mètres: de
Marnes schisteuses, grises ou bleuâtres, qui s’élèvent jusqu’à 300 mètres du sommet.
Ces Marnes sans fossiles sont tout-à-fait analogues àicelles de Modon et de Navarin,
et supportent comme elles une masse de Calcaire compacte, de couleur claire, que
nous rapportons à la Craie.
Nous ne pouvons citer avec certitude qu’un petit nombre de localités où l’on
puisse observer ces Terrains arénacés, qu’il est d’ailleurs tres-facile de confondre
avec les agglomérats verts du Groupe entritiquej cependant nous n’hésitons pas à
leur rapporter les Grès verts et les Argiles micacées qui flanquent vers le nord le
pied du grand massif du mont Arachnéej ils s’étendent en plateau dirigé de lest a
l’ouest, des ruines de Cléonse à Saint-Basile etau pied des montagnes de Phanéromeni.
Nous citerons encore une partie des Grès verts de la vallée de Bédéni, entourée
des montagnes de Didyme, de Phanari et de l’Adami, vallée accidentée, dont le sol
est recouvert d’une riche végétation j toutes les collines de la partie orientale de la
plaine d’Argos, des larges vallées de Nauplie à Ligourio et de Naüplie au port
Tolon, et enfin, quelques collines sur le bord occidental de la plaine d’Argos.
La Craie compacte qui constitue la plupart des hauts sommets de l’Argolide,
tels que l’Arachnée, les monts Tricorphi au-dessus de Myçènes, le Didyme, etc.,
n’a. d’autres caractères qui puissent, la .distinguer des Calcaires secondaires inférieurs
que des teintes plus claires, l’absence des couches subordonnées de Calcaire
marneux et une plus grande quantité de veines spathiquesj on n’y a d’ailleurs
observé aucuns fossiles susceptibles de détermination.
Nous terminerons ce chapitre par quelques observations sur „cette haute et large
* chaîne, sans nom générique, qui depuis le cap Malée se dirige en ligne droite
du N.-N.-O. au S.-S.-kE. jusqu’à l’extrémité de l’Argolide, en tombant avec un