cinq jusqu’à dix pieds; ils terminent cette immense série calcaréo-talqueuse que
l’on peut suivre dans cette partie occidentale de la chaîne, le s’ëul point où elle
se- soit montrée à nous dans tout son développement, de la base par où nous avons
commencé à la décrire jusqu’à sa partie supérieure : nous n’avons même jamais
rencontré ailleurs que sur le revers de cette chaîne, les Stéaschistes, les Calschistes
et les Calcaires tigrés que présente la succession des Roches du Système calcaréo-
talqueux. Ce Groupe est souvent recouvert dans la même localité par une autre
série de Calcaires grenus et siliceux, qui repose au-dessus en gisement transgressif.
Nous parlerons dans le chapitre suivant de cette formation, qui n’est pas moins
remarquable que celle-ci par sa cristallinité constante.
La région de collines élevées qui s’étend aux sources de l’Eurotas et. joint le
Système Monembasique à la chaîne du Taygète, montre partout des lambeaux de
ce Groupe; On dirait que des causes violentes, chimiques et mécaniques l’ont
détrtiit et entraîné, ne laissant que quelques témoins de son existence; cependant
c’est dans plusieurs localités de cette région (route de Tripolitza à Sparte, Khan de
Vourlia, etc.), que nous avons observé avec jplus de facilité sa superposition sur
le Groupe précédent.
On voit à n’en pouvoir douter, malgré la grande analogie des Roches schisteuses
des deux Groupes, que leur gisement n’est point concordant,- et que la stratification
du plus récent est beahcoup moins inclinée et en même temps plus irrégulière
quant à sa direction et à son inclinaison.
Des Schistes argileux ternes, associés à des Psammites schistoïdes, sont ici la
Roche dominante, et on remarque en général de bas en haut la série suivante:
i.° Des Schistes argileux communs, gris bleuâtres, se divisant en fragmens irréguliers,
plutôt qu’en feuillets;
2.0 Des Ardoises calcaréo-magnésiennes, de couleùr vert .clair ou violette, se
rapprochant, par leur homogénéité, leur compacité et leur peu de dureté, des
Argiles schisteuses endurcies, qu’on rencontre fréquemment dans les Terrains houil-
lers et secondaires, où elles paraissent avoir été modifiées par des actions ignées ;
3.° Au-dessus de ces Roches et quelquéfois en bancs alternatifs, mais toujours
peu puissans, se-trouvent des Psammites schistoïdes, à grains fins, gris ou verdâtres
(Grau'wackenschiefer);
4-° Des Schistes argileux calcarifères ternes, passant aux Calschistes par l’introduction
de petits feuillets ou nodules calcaires., disséminés irrégulièrement au
milieu des feuillets des Schistes;
5.° Des Calcaires compactes ou grenus. Presque toutes les Roches de ce Système
font effervescence avec les acides, ce qui suffirait pour les distinguer de celles
du Groupe précédent .
Les Calcaires au contact des Schistes argileux sont toujours pénétrés de quelques
petits feuillets schisteux; leuri teintes sont sales, mélangées: elles varient dans
un même banc, et souvent dans un même fragment, du bleu noirâtre au jaune'
d’ocre, pu au rougeâtre; bigarrure qui ne produit que.des teintes sales, au lieu
de cette homogénéité de couleur et de texture que l’on admire dans les couches
supérieures.
La masse calcaire qui forme le sommet des montagnes est en général bleu
foncé» et compacte ; mais elle passe par toutes les nuances de couleur et de texture
au Calcaire grenu, à grains fins blancs ou blanc bleuâtres. On y voit fréquemment
des bancs d’un blanc mat, à éclat gras et cassure conchoïde; d’autres bleu
noirâtres, très-durs, très-fissurés, ayant l’aspect de la lydienne. Au surplus, dans
toute cette, région il ne reste que des lambeaux de la formation calcaire, et ils
ont subi de telles modifications, qu’il est difficile de signaler leurs caractères généraux.
Nous reviendrons plus tard sur ce fait intéressant, qui se lie à l’exisjence
des Gypses, des Dolomies et du Fer oligiste, dans le même Terrain.
Coupe du mont Courcoula. Le groupe isolé du mont Courcoula, entre l’Hélos
et Monembasie, est une des localités où l’on peut le mieux étudier cette formation;
Le Terrain des Schistes argileux ne s’y montre cependant que dans deux endroits;
au sud, où il sort de dessous les couchés horizontales du Terrain tertiaire soulevé
ici à 3oo mètres d’élévation, et dans la gorgé qui coupe de l’est à l’ouest le sommet
de la montagne. Les Calcaires couronnent les crêtes qui s’élèvent au nord et au sud;
le fond de cette gorge est seul occupé par les Roches argileuses ; on y voit les Roches
suivantes.se succéder de bas en haut.
Des Amygdaloïdes, à pâte rougeâtre, à noyaux de Calcaire et quelquefois de
Stéatite, avec des Pétrosilex amphiboleux, et diverses Roches feldspathiques et
magnésiennes, que nous décrirons dans le paragraphe suivant. Il est remarquable
de voir ces Roches, qùi forment le sol des bassins profonds de l’Hélos, d’Apidia
et du Katâvothron, dont la montagne est entourée, s’élever ici à 6 ou 700 mètres
à travers les Roches stratifiées, qu’elles rejettent à droite et à gauche, de manière
à former une véritable vallée de soulèvement.
Des Psammites schistoïdes, avec nombreuses lamelles de Talc verdâtre, et un
banc puissant d’un Grès lustré, se montrent au contact des Roches feldspathiques.
Ce banc de Grès offre une structure tout-à-fait singulière, il est entièrement formé
de Nodules ovoïdes, aplatis, tous de même grosseur et de même forme, qui se
détachent assez facilement, et montrent dans la cassure un Quartz grenu, à éclat
gras et lustré, de couleur gris bleuâtre. Nous l’avons retrouvé dans d’autres localités
éloignées, avec les mêmes caractères.
Au-dessus viennent des Schistes argileux ternes, et les Ardoises calcarifères
II.8 i 4