mais dont les résultats généraux ont été plutôt confirmés qu’infirmés
par les observations nouvelles. Recherchant dans l’Europe les principales
directions de soulèvement et de fracture, il les a liées par l’observation
aux grandes époques géognostiques, et a cherché, à4l’aide de
documens plus ou moins exacts*., à étendre ces résultats aux principales
montagnes du globe. Les principes qu’il déduit sont la disposition des
soulèvemens, suivant des plans de grand cercle; la liaison de chaque
direction dè soulèvement à une période géognostique déterminée; le
parallélisme des chaînes de soulèvement contemporain. Nous croyons
qu’il est peu de généralités géognostiques applicables à la surface entière
du globe ; celles-ci doivent-elles être du nombre ? Elles offrent en tout
cas un grand degré de probabilité pour.. l’Europe et les contrées qui
l’a voisinent, et il n’est pas de questions plus ^importantes pour les
progrès de la science.
Nous en avons fait l’application aux montagnes de la Grècei oh,
indépendamment des trois grandes directions, que nous nommerons systèmes^
olympique ,< pindique et achàïque, nous avons reconnu un
très-grand nombre de directions moins importantes , quant à leur
influence sur le relief de la contrée. An reste, la multiplicité des directions
de soulèvement, loin d’infirmer les résultats de M. de Beaumont,
en sera la confirmation; car, selon les règles-du calcul.des probabilités,
plus le nombre de ces directions se multipliera, liées chahune à uüe
époque géognostique, plus-la contemporanéité des, soulèvemens parallèles
deviendra probable*
A la question.des soulèvemens est liée d’une manière intime celle de
l’époqüe d’apparition des diverses roches ignées*;et »des modifications
qu’elles oi\t produites sur les dépôts déjà consolidés : question sur laquelle
M. de Buch "a porté on des premiers la hardiesse „et la^ justesse
de ses vues,. et qui n’a fait encore que peu de progrès. Nqus«y avons
attache l’importance qu’elle mérite ^.et nous croyons avoir démontré
ces trois faits importans : que l’apparition des Roches entritiquesi(Por-
phyres verts et Amygdaloïdes )<v a procédé le grand, dépôt secondaire
de la Grèce ; que la principale apparition des Roches ophiolitiques
a eu lieu entre l’époque du Calcaire jurassique et celle du Grès tej-t
auquel elle a imprimé, jusque dans le nord de l’Europe, les caractères
qui le distinguent; que celle des Roches trachi^ques a eu lieu entre les
terrains tertiaires anciens et le terrain subapennin, et s est prolongée
jusque d’ans la période actuelle.
Nous ne «croyons pas devoir passer sôus silence la question des cratères
de soulèvement ou des soulèvemens circulaires, considérés
dans un grand nombre de cas comme renfermant les foyers des agens
volcaniques. Sans aucun doute, cette théorie, dont M. de Buch est
l’auteur, ne manque pas de probabilité; mais jusqu’a présent le petit
nombre de faits douteux sur lesquels elle s’appuie, ne permet de-la
considérer que comme une simple hypothèse. C’est une idée heureuse,
mais une idée préconçue, et nous avons cru devoir recueillir avec soin
les îaits propres à l’appuyer ou à la combattre.
La description de l’île de*Santorin, étudiée par M. Yirlet et surtout
par M. le colonel Bory de Saint-Yjncentv, détruira un des argumens sur
lesquels s’appuyaient les partisans de cetté théorie, en même temps que
nous montrerons, par les effets du soulèvement histbrique de Méthana,
comnjtent un nouveau foyer volcanique put s’établir en élevant des
rocfres solides à une hauteur énorme sans rien produire d’analogue à
un cratère de soulèvement.
On pourra suivre les progrès de la géognosie pendant ces dernières
années dans les savans résumés de M. Boné et les rapports de M. Desnoyer
sur les travaux particuliers3 de la Sociétés Nous n’avons voulu
qu’indiquer les principales questions, celles en quelque sorte à l’ordre du
jour, et montrer que le voyageur géognoste n’a pas seulement, comme
le,botaniste ou lc-zoologiste, quelques faits nouveaux à recueillir, mais
qu’il peut être appelé à résoudre plusieurs des questions fondamentales
de lascience.
Indépendamment de ces considérations générales, suffisantes pour
faire apprécier l’importance des; recherches, géologiques dans toutes
les parties/du, globe, mous devons en .ajouter quelques autres, particulières
à la contrée que nous étions chargés d’explorer.
La^Grèce paraît être la région dè l’Europe qui a éprouvé sur une
pltts grande échelle l’action récente des phénomènes volcaniques. De