différence que présentent les massifs du Péloponèse et de la Grèce continentale
avec les sommets isolés de l’Archipel, doit résulter du soulèvement uniforme et
sans dislocation, qui a porté le Terrain tertiaire à ago ou 3oo mètres d’élévation
dans toute la circonférence de la bande continentale, et a ainsi rattaché au-dessus
du niveau de la mer les parties brisées par les soulèvemens .antérieurs ^tandis que
dans les îles l’absence du Terrain tertiaire^ comme l’infériorité du niveau absolu de
leur sommet, pro.uve que le même phénomène n’a pas eu lieu. Si on conçoit les
Terrains tertiaires dincontinent rentrés sous les eaux, la Grèce entière, divisée de
nouveau en îles nombreuses, ne paraîtra plus que la continuation de l’Archipel.
On peut croire que cet exhaussement du Terrain tertiaire se rattache à l’existence
de l’axe que nous avons signalé du cap Nord au cap de Bonne-Espérance, et il
serait intéressant de rechercher si, dans le voisinage du rétrécissement de la vallée
du Danube à l’est de Widdin, le Terrain tertiaire ne s’élève pas au-dessus du niveau
qu’il occupe dans la vallée inférieure du Danube.
Nous diviserons donc les montagnes de la Grèce.;en Systèmes fondés sur leur
direction et leur stratification, désignant chacun d’eux par le nom de la montagne
ou de la chaîne la plus connue qui en fait partie. Nous rapporterons au point N.
nos angles de direction, en sorte qu’ils seront toujours compris entre le N. et l’O.,
ou le N._et l’E. Ne nous écartant de cette règle que lorsque.l’anglé^era très-rapproché;
de la ligne E.-0 ., nous comparerons chacun de nos Systèmes- avec ceux
qu’établit M. Élie de Beaumont, sous le rapport de la direction, en ayant égard à la
différence fies méridiens1, et sous le rapport de^Èépoque du soulèvement, autant
que la constitution géognpstique de la Grèce nous permettra de Je faire,
1.° SYSTÈME OLYMPIQUE. Nous devons placer ce Système* èii jjreuûère
ligne, parce que c’est celui que nous supposons être le'plus ancien dans la Grèce ;
le célèbre mont Olympe, situéîàu centre de sa'principale ligné fié faîtes, lui donnera
son nom."C’est, sans, contredit;*, à raison de la hauteur et de la continuité
de ses montagnes et’de l’étendue de l’arc terrestre qu’il embrassé, un des reliefs
les plus remarquables fiù continent européen. Sa direction, dans la*Grèce, comptée
sur le méridien de Corinthe, nous a paru être à peu près N. 42 à*45Q O., et ne
différer que de 2° à 3° de celle attribuée par M. Élie dç Beaumont au Système du
Morvan et du Bçehmerwald gebirge.
i . L'un de nous (M. Boblaje) avait commencé e calculer une table, pour déterminer l'angle que
fait avec tous les méridiens un grand'cerclé quelconque de- I’horizonidu Mont-Blanc. La cartb
sléréograpbique que Tient de publier M. de Beaumont le dispense de ce travail pénible.
En partant du mont Olympe, et se dirigeant vers le nord-ouest, on peut suivre
celte ligne de faîtes entre l’ancienne Macédoine et la Thessalie par les monts Bou-
rénos (Bermius.) et le Sarakina, jusqu’à la rencontre de la chaîne du Pinde; plus
au nord, on la voit se prolonger pa|les chaînes principales de la Dalmatie et de
l’Illyrie, jusque dans les Alpes de la Haute-Carinthie; mais elle parait y avoir été
modifiée par le Système Pyrénéen ; tandis qu’au midi de l’Olymp^on retrouve
exactement la même direction dans les’ monts Kissovo (Ossp, Mavrovouni
(Pélion); dans la.longue chaîne de l’Eubée; dans les îles^Andros, de Tine,
de Mycone, de Sténosa, d’Amorgos, deStattipalie et peut-être aussi de Scarpenthos.
Enfin, si on voulait poursüivre au-delà de la Méditerranée le prolongement de
ce grand cercle, on le verrait s’étendre d’une manière non moins remarquable sur
toute la côte orientale de la mer Rouge, jusqu’à l’extrémité de l’Arabie Yers Sana.
(L’axe de la mer Rouge fait un angle de quelques degrés avec la chaîné. arabique.)
Indépendamment de cette direction , dont l’amplitude de l’arc dépasse 45 > et
qui forme un des Systèmes les plu^ étendus et les mieux prononcés qu on ait
observés, la Grèce offre encore un grand nombre débridés ou; de fractures
parallèles. Les principales, vers le sud, sonta indiquées “par l’axe de toute 1 Italie, la
direction fie ses rivages et celle de l’Adriatique, les scotes de l’Albanie supérieure,
de la p&lmatieiçt de l’fllyrie, jusqu’à Trieste; la direction dgs" monts Chimaripts, etc.
Au nord-est de l’axe principal, on trouve, faisant le même angle avec le méridien,
les trois pointes de la péninsule Chalcidique ; puis la chaîne du Dgspoto-
Dagh, qui coupe les Balkans vers le mont Doubnitza, et paraît se prolonger pai
l’île de Marmara èn Asie jusqu’à Brousse, où, suivant les observations de M. Hauslab,
plusieurs chaînons coûtent aussi parallèlement à cette direction. ,
La trace de cette direction de soulèvement a été presque entièrement effacée
dans le Péloponèse par les. grandes lignes du Système Pindique; cependant on
peut la retrouver dans plusieurs des chaînons dont ce* dernier se compose, et
surtout dans la stratification des Roches anciennes^, dirigées constamment du Ni O.
au SïlE. dans la Morée ainsi qUe dans les îles, quelle que soit d’ailleurs la direction
des grandes chaînes auxquelles elles appartiennent. Ce Système se ^rapporterait foit
bien, quanti-à sa direction-, au Système du Morvan et du -Boehmerwaldgebirge,
dont M. dë Beaumont place ^apparition entre la formation des Marnes irisées et
celle du Lias. M. Léopold de. Buch avait déjà observé que la Grèce et- ses îles |taient
dans le prolongement de son Système N. 0 : de l’Allemagne.
Nous n’tfvonsÿrien en Grèce qui puisse confirmer ou détruire cette opinion,
car les Terrains secondaires anciens paraissent manquer totalement, en sorte que
nous ne pouvons resserrer dans des limites aussi étroites l’apparition de ce phéno-
poène. Nous voyons seuïgmeiit que son axe central, dans ï’Eubée^et dans les îles