Nous retrouverons bientôt ces trois derniers Systèmes dans l’Argolide, avec des
caractères qui nous permettront d’établir leur position dans la série secondaire.
Les alluvions anciennes de la plaine masquent la suite de cette formation ; cependant,
en continuant de s’avancer vers l’est, on voit encore surgir quelques petites
collines rocheuses, dont l’une doit porter les ruines du tombeau d’Épaminondas;
le Calcaire en est blanc mat, à cassure lisse; c’est la Scaglia des Italiens, et notre
Craie compacte de Navarin et de toute la côfe1 de la Messénie. On ne voit plus
au-delà que les alluvions, récentes du Saranda-Potamos, qui s’étendent jusqu’au
pied de la chaîne du Parthénius. |
Après avoir exposé la série d’observations la plus continue qûe nous ayons eu
occasion de faire, nous allons chercher à y rattacher les faits isolés que nous
avons observés dans les montagnes qui entourent la plaine.
En se dirigeant vers le massif du Mænale, après avoir franchi le premier chaînon
composé de Calcaire bleu, on trouve une succession de vallées ou dépressions
parallèles à la plaine : elles sont occupées^ par des Roches marneuses et
arénacées, qui forment une bande continue à la base des hauts sommets1 du Saint-Elie
de Lévidi (Ostracina), de l’Apano-Crépa (Mænale) et du Résénico, près des belles
sources du village de Valtési; ce sont des Marnes dures, lisses, d’un bleu noirâtre,
alternant des milliers de fois avec un Calcaire grenu, siliceux et micacé, étincelant
quelquefois sous le briquet, et faisant difficilement effervescence avec les acides;
ailleurs ce sont des Psammites et des Calcaires marneux verdâtres.
Les difficultés que présente l’étudé des superpositions dans des terrains aussi
disloqués, nous ont laissé long-temps dans l'incertitude sur la position à assigner
à ce Sy&tème; nous penchions*à le regarder, à raison de sa grande analogie de
composition et de stratification, comme identique à la série, marno-arénacée de
Tripolitza, particulièrement aux couches D , et ayant rempli les dépressions déjà
formées dans le terrain soulevé du Calcaire bleu. Mais d’un autre côté, l’un de
nous, M Virlet, ayant observé sur le bord opposé de la plaine et en d’autres
localités un. système arénacé vert, placé entre les Calcaires bleus et la série lithographique,
on pourrait croire que les Marnes de Valtési leur appartiennent et supportent.
ici les Calcaires lithographiques du Résénico et du versant occidental du
Mænale; quoi qu’il en soit, elles sont supérieures au Calcaire bleu subsaccharoïde.
On doit encore ranger dans la même formation les collines du bord méridional
de la plaine, depuis les ruines de Pallântium jusqu’à celles de Manthurium; on y
trouve les mêmes Marnes noires alternant £ comme à Valtési, avec un Calcaire
noirâtre, grenu et micacé, et supportant des Calcaires compactes, bleus ou noirâtres,
très-différens des Calcaires subsacchàroïdes du Mænale', et se rapprochant
davantage de la nature de ceux qui, à Tripolitza, contiennent des Mélanies. Audessus
régnent des Grès verts q des Calcaires de couleur claire, qui forment les
plus hauts sommets, tels que le Kravari, au-dessus du lac de PaUantmm. Ces
mames Calcaires de couleur claire se montrent sur tout le revers sud et ouest du
Mænale , dans la vallée de Francovrysi, aux ruines d’Aséa, à la montagne de Kan-
dréva, et dans la région sauvage qu’occupent l’Hélisson et ses affluens. La direction
est en généml plus rapprochée de la ligue E.-0 ., et l’inclinaison mpidre que dans
les Calcaires bleus inférieurs. Près des sdurces de Francovrysi on a çompté plus
de vingt alternances de bancs épais de Calcaire compacte fin, rouge violâtre, avec
des Calcaires jaunes ou blancs grisâtres. Il nous semble très-probable que tous ces
Calcaires de couleur claire représentent plutôt la série que nous verrons êjre intercalée
dans les formations arénacées de l’Argolide, que le grand Système l.thojra-,
phique^ qui, selon nqus, manquerait entièrement dans le centre du Péloponèse.
On peut donc concevoir deux opinions différentes sur la position de cette sene
de Marnes et de Calcaires noirâtres de Valtési et de Pallantium : on peut les regarder,
d’après les observations de M. Virlet, comme répondant au Système marno-arénace, |
interposé entre tes Calcaires bleus et la grande série de Calcaires lithographiques ; |
ou, suivant notre opinion, comme identiques au Système D de la coupe de Tripo-
' litza, ainsi qu’aux couches de mêmehature de la coupe de la Palamide pi de beaucoup
d’autrés’ldcali.tés, et comme telles appartenant au grand Système marno-arenace a
Dicérates et à Nérinée^. supérieur à la série lithographique et au Calcaire Meu :
©pinioii qui nous paraît la plus probable.
En terminant ce paragraphe,'nous devons résumer nos opinions sur la posi-
tion des Calcaires bleus à Nummulithes de Tripolitza; il nous paraît bien certain
qu’trne grande Çprmation de Calcaire bleu subsaccharoïde règne dans fout le
centre du Péloponèse, reposant constamment en gisement non concordant sur le
Terrain schisteux ou sur les Marbres taïqueux; que dans beaucoup de cas elle supporte
une série déiCalcàres de couleur claire, ou de Marnes et de Psauimites
micacés verts ; qiie des Rauwackes, deS Calcaires fendillés, des Gypses^ du Fer
digiste ;« s’y rencontrent fréquemment, sans jamás pénétrer dans Jes Calcaires
compactes de couleur cláre; preuves incontestables de l’antériorité des Calcaires
bleus; más les Càcàrçs bleus ou noirâtres, à Nummulithes‘% autres fossiles de
Tripolitza et du Saïta, appartiennent-ils à ces deniers? Il y a sans doute de fortes
probabilités pour le croire; más cependant nous avons déjà dit que dans le gisement
de Boléta ils nous aváent paru liés à la formation du Grès vert, et qu’en general
leur texture était moins cristalline et leur couleur plus noire que celle des grandes
masses de Calcaii«bleu du Mænale, au pied duquel nous les avons.observes. Il
serât donc possible qu’on dAt les joindre à la formation du Grès «ri, et en par-
tioulïér au groupe B (Pl. X , coupe n.” u) des Marnes noires et Calcaires grenus,