moins, que cè.ffût ce, même Marbre de Laconie ^célébré -par tant d’écrivains de la
Grèce et de ritalie, m’ont paru mériter ces recherches). étrangère en partie au
domaine de la Minéralogie.
Le guide du voyageur en. Grèce, Pausanias1, cite avec les plus grands éloges un
Marbre de, Laconie, que l’onextrayait des carrières "de Crocées, sur la route de
Sparte à Gythium; mais il ne nous fait pas connaître sa nature, et nous eussions
été réduit, comme pos devanciers, à de simples conjectures, si l’exactitude de
sa topographie ne nous avait conduit à la découverte desçarrières.
Dans un premier voyage, fait en 1829 avec M. le colonel Bory, nous trouvâmes
sur cette route quelques blocs de Porphyre vert antique, disséminés à la surface du
spl tertiaire, dans lesquels nous reconnûmes aussitôt le magnifique Porphyre 'dont
nôus avions trouvé des fragmens polis dans les temples'de Sparte, de Loukou et de
Corinthe; et dès-lors il nous paijut :probable que c’êtart cètte même Roche que
Pausanias avait désignée fous le nom de Pierre de Crocées (0 gjc KçoKsôjvjfhiOàs)-
Cette présomption se «changea l’année suivante en certitude, lorsque dans une
excursion; iconsacrée en grande partie à la-: recherche des .carrières de Crocées,
nous arrivâmes, en suivant la trace de ces blocs, au pied de collines découpées
dans une partie de leur circonférence par des excavations profondes, qui mettaient
à ‘découvert les bancs de Porphyre Vert antique et qu’entouraient d’énormes amas
de dgbris. (Voyez la vignette qui termine le présent articlg.)
La-' position . topographique convenait parfaitement au récit de Pausanias ; les
caractères de la Roche répondaient bien au petit nombre : de ceux qu’il indiquait;
les exploitations paraissaient avoir été abandonnées tout récemment, et si les statues
des Dioscùres ñe s’élevaient plus,•«comme au temps de Pausanias, sur le sommet
de la carrière| quelques ruinés romaines indiquaient encore la plac'e qu’elles avaient
oecupée.
SI §• 3. Deux faits archéologiques résultaient de cette, découverte : cette magnifique
Roche, dont les Romains avaient enrichi les monumens de la Grèce, de l’Italie
et même de la Gaule; provenait, de la Laconie. Ce fait était démontré par l’identité
des fragmens polis, recueillis dans les ruines ^es monumens antiques, avec ceux
que nous offraient ces carrières; et en second lieu, le Marbre, ou lai Roche de
Laconie, célébrée par tant d’écrivains de l’antiquité sous les noms de KiOos AcckcûvikIs
et de Marmor Lacedoemonium, n’était pas, comme on l’avait cru dans les temps
modérries, un véritable Marbre vert, ni ce.tte magnifique Brèche que l’on a désignée
sous «les noms de Marbre de Laconie et de -Thessalonique, mais bien le Porphyrè
vert antique. En comparant les principaux passages des anciens à la description de
Pausanias et à celle que nqus avons donnée de la Roche clle-même, if ne nous
resterà*plus de doute à cet égard;
Pausanias qui, pour désigner toute espèce de Roches, Marbre dè Paros ou du
Pentélique, Calcaire sablonneux d’fSympie, Calcaire coquillier de Stégare, n’a
qu’un seul mot, Aller, désigne aussi le Porphyre vert antique soiA le nomde A i io s
Kgoicexnts, Pierre-de Ci-Oeécs. 1 *
Il nous apprend (Paus., Lac. c.XXl) qu’on ne l’exploitait pas en bancs continus,
mais en blocs semblables à' ceux des torrens; passage qui, rapproché de celui de
Pline (lib. XXXVI, cap. 7) : „N on omnia Marmora in lapicidinis gignuntur, sed
« mulla et sub lerrâisparsa, pretiosissimi quoedam generis, sicut Lmccdoemonium
t< vîride, cunctisque bilarius, » semble prouver, s’il y a réellement une liaison entre
ces deux phrases, qu’onexploita longtemps les blocs épars dans le terrain meuble,
avant d’entreprendre l’ouverture dès carrières actuelles.
ÙPausanias ajoute que cétte pierre était très-difficile à travailler; mais que ce
travail/lorsqu’il réujlsait, la rendait digne de décorerles temples des dieux; qu’elle
faisait bussi un très-bon effet dans les ba^ns et les autres pièces Seau. <§j
■fc Plui loin il cite une. statue de Jupiter, faitp de efêtte Serre, et placéekTentrée
"du ROurgïde Crocées-'. Cest le seul’exemple que nous aytSps de son emploi, dans
la statuaire, à laquelle dbwétait tout-à-fait impropre par son extrêm^lurelé -et la
bigirrafè de ses couleurs; mais ici.la localité expliquait le choix,<qu’on en avait fait.
a;XJn ides usages les plus fréqùens auxquels- le luxe des Romains la consacra,
fut la décoration des bains et des- pièces d’eau, où elle partit avoir été prodjguée
par eux dans la Grèce et dans l’Italie. On conçoit l'admirable effet que sai^einte
d’un vert de pré sombre, semé de parallélogrammes d’un'-vert plus pâle, devait
produire sous les eaux-; auxquelles elle communiqua« la-rcouleur glauque -et la
transparence des eaux de la fher. Ce fut avec des -Pierres extfaitcüMes carrières de
Crocées qu’Eùryclès, ce riche Spartiate, possesseur.^ Cythère, décorales bains de
Neptune, les plus magnifiques de la ville de Corintb^ (Paus., Corinth., c. III), et
nous en verrons plusieurs-autres exemples; mais avant de quitter Pausanias, le seul
auteur que nous ayons encore cité, il est essentiel de remarquer; dans le but que
nous nous proposons de démontrer l’identité Î u Porphyre vert et du Marbr#laco-
nien, qu’après s’être étendu sur la description des Marbré et des carrières de Crp-
cées, il ne signale aucun autre Marbre comme provenant de la Laconie; ce-quil
n’eùt pas manqué de «lire, vu l’importAnce'qu’il attachait à décrire tout ce qui
tenait aux arts de la sculpture et de l’architecture, s’il en avait connu quelque autre
jouissant d’une certaine célébrit^»'
§.¿4. En parcourant maintenant les divers auteurs qui ont parlé du Marbre de
1 . C’ est ainsi, du moins que Méürsius e t plusieurs a u t r e | o n t entendu c e passage, e t c’est le sens
qui m’a p aru le plus probable.