micacés, qui se montre constamment à la base.du Grès vert dans la Messénie et
dans l’Argolide; résultat qui serait d’accord avec les observations de MM. Buckland
et Labêche ( Transactions o f geoJogical Society, i 83i) , qui ont reconnu dans les
Calcaires bleus a Nummulithes un étage inférieur au green-sand ; mais supérieur
au Calcaire lithographique (light-coloured Limestone).
Dans le cas contraire, si les Calcaires bleus et noirâtres ne faisaient qu’un même
étage, caractérisé par les Nummulithes, et placé à la base de tout le Terrain secondaire
de la Morée, nous serions conduit à un résultat analogue à celui obtenu par
M. Dufrenoy, dans ses savantes Recherches sur la Craie du midi, et en particulier
des Pyrénées. La description qu’il nous en a donnée, et les nombreuses'collections
qu’il a formées, nous montrent une identité complète entre cette formation secondaire
et celle de la Grèce j mais n ayant en Grece pour argument zoologique que
la seule présence de Nummulithes, d’espèces incertaines, pouvons-nous conclure
que cette immense série de dépôts, alternativement calcaires et arenacés, et sans
concordance de gisement, n’appartient qu’à la seule formation ,de la Craie et du
Grès vert- ne serait-il pas possible, au contraire, que des genres,*.tel&-,que les Nummulithes
et les Rudistes, eussent traversé dans le bassin du midi plusieurs formations
secondaires, comme tant de genres Ton* fait dans le bassin du nord?
Cette présomption semble confirmée par un gisement de fossiles caractéristiques
du Grès vert du midi de l’Europe (Diçérates, Nérinées,. etc.), que nous avons
trouvé dans 1 Argolide, a la base de la grande formation arénacée, mais au-dessus
de toute la sérié lithographique et des Calcaires hleus.
Nous terminerons cet article par cette observation importante pour l’étude des
soulèvèmens de la Morée : le second Grès vert (Grès à Diçérates), et la Craie
(Scaglia)^dont nous avons trouvé des lambeaux jusque sur les hauts plateaux de
l’Arcadie, n’existent pas dans la vallée de la Laconie, tandis qu’bn les retrouve sur
les flancs extérieurs des montagnes qui l’entourent 5 fait duquel on pourrait conclure
qug^cette grande dépression, occupée depuis par le dépôt" subapennin, ou
n existait pas alors, où' se trouvait au-dessus du niveau des mers qui s’étendaient
de l’Argolide à la Messénie, par les lieux où s’élevèrent plus tard les hauts plateaux
de l’Arcadie.
Terrain secondaire de VArgolide.
L étude du Terrain secondaire dans le centre de la Morée vient de nous conduire
jusqu’au pied de la grande chaîne, limite occidentale de l’Argolide. Au
premier aperçu, toute cette région montueuse située entre 1 isthme de Corinthe
et les rivages de l’Hermionie, ne présente que des crêtes dentelées ou des platëaux
roçheux et arides, recouverts de Calcaires blancs, compactes, et séparés, par des
vallées profondes', où percent dés agglomérats gris ou verdâtres, des Marnes schisteuses,
des Serpentines et quelques Roches amygdàlaires.
Un èxamën plus attentif fait voir que cette simplicité apparente résulte, de la
difficulté de distinguer divers agglomérats ou Gïès de même couleur,, et composés
à peu près des mêmes élémens et de Calcaires tous a létal compacte, presque
entièrement dépourvus de fossiles et, en outre, modifiés et disloquée par la sortie
des Roches ophiolithiques.
Ces difficultés vaincues, nous pûmes disposer en une longue série la plupart des
Roches secondaires, qùe nous n’avions fait qu’entrevoir dans la coupe précédente;
mais nous manquions encore dé moyens, "de comparer ces terrains à la série secondaire
européenne, lorsque la décpuverte inattendue de quelques fossiles (Diçérates,
Nérinées et Hippurites) vint nous offrir un horizon palæonthologique du plus grand
intérêt, et nous, fit présumer que cet énorme système dé Calcaires et de Roches
arénacées, où-1 rious n’avions vu d’abord que de la Craie et du Grès vert, pouvait!
renfermer, en outre'’, plùsieurs*ermes de la série secondaire.
Calcaires e t Marnes bleues. Le Terrain secondaire inférieur , ou le Calcaire
bleu de Tripolitza, ne perce que dans un petit nombre de points de l’Argolide, et
comme il repose toujours ou surîes agglomérats du Terrain entritique, auxquels
sont associés des Ophiolithes avec Jaspes verts et r.ouges, ou sur le Terrain jle,
Quartzites et de Schistes verts et rouges j la même incertitude se présente ici .que
dans la~ Éaconie : on ne sait si on. doit réunir ces Calcaires bleus aux Terrains
hémilysiens ou aux Terrains secondaires; np.us citerons pour exemples les Calcaires
bleus, quelquefois noirs, durs et'grenus des monts Adhères, en face d’Hydra; ils
reposent sur des Quartzites, des Grauwackes siliceuses et Argiles schisteuses endurcies
(Schistes violets et verts), et supportent le premier agglomérat vert et la
série des Calcaires compactes, fins, avec Jaspes.
Le même phénomène se présente sur le versant septentrional' des monts Adhères,
en face de Poros; les Marnes noires" et micacées sont recouvertes par le
premier agglomérat vert, formé de débris feldspathiques et ophiolithiques; et celui-
ci par la grande série des Calcaires de couleur claire. Ces diverses^ observations sont
dues à M. Virlet.
La cisête rocheuse de l’île d’Hydra, dirigée E. a5 N.-0 .25 S., est composée d’un
Calcaire d’un bleu très-foncé, dur et grenu, que l’on peut encore rapporter au Calcaire
de Tripolitza, quoiqu’il supporte, sans intermédiaire apparent, les Calcaires
jaunes et violets, et les Jaspes sur lesquels la ville est construite.
Telles sont les principales localités de l’Argolide, que nous croyons devoir rapporter
àu Système inférieur du Terrain secondaire; et il est à remarquer que nqtis
n’avons pu y trouver ni les Nummulithes, ni les autres fossiles de la plaine de Tri