tagnes rocheuses, qui s’étendent jusqu’au bord de la mer. On voit à leur base,
notamment près d’un cap que surmonte un petit temple, de la construction la
plus antique et tout rongé par l’action de YAura-maritima, des Micaschistes, ou
du moins des Roches de Quartz et de Mica, passant en quelques points au Quartz
grenu micacé. Ces Roches ont été souvent désignées en France, comme dans
l’Attique, sous le hom de Micaschistes, nom qui leur convient en effet, quand on
ne tient pas compte de la texture, mais seulement de la composition minéralo-
gique. En effet, leur texture est plutôt grenue que schisteuse, les lamelles de Mica
sont ou blanches ou d’un vert terne, jamais doré ou bronzé, et sans cristallisation
régulière. Les grains de Quartz sont isolés, et ne forment pas de petits feuillets
alternatifs avec le Mica, comme dans les véritables Micaschistes; jamais le Mica ne
pénètre dans l’intérieur des grains ou des feuillets du Quartz; en tin mot, c’est la
texture des Psammites ou des Macignos, et non celle des Micaschistes.
A cette Roche succèdent des Schistes talqueux verdâtres, qui se lient intimement
a des Marbres blancs, veinés de vert; au-dessus, ou peut-être parallèlement, régnent
des Marbres cipolins, qui conduisent jusqu’au pied de la chaîne principale. Celle-ci
ne montre de la base au sommet, haut de 277 mètres, qu’un Marbre blanc, identique
à celui du Courcoula et du Marmarovouno; il est blanc de lait, dur,
sonore, à grains tellement fins que sa cassure est presque lisse, et que de nombreuses
esquilles lui donnent souvent un aspect irisé. En outre, des fissures en
partie ouvertes, en partie resoudées, des fragmens de couches qui ont contracté
une courbure..sensible sans se fendre, ou ne se fendant qu’en partie, ne peuvent
laisser douter qu’un nouvel état pâteux n’ait succédé dans cette Roche à son dépôt
et a sa consolidation primitifs. Il serait possible que ces Calcaires, malgré leur
état cristallin et leur liaison a des Roches schisteuses, appartinssent aux Terrains
secondaires.
Attique. Au premier aperçu, les Roches sur lesquelles Athènes est assise,
paraissent différer beaucoup de celles de Salamine ; ce sont d’abord des Schistes
argileux pailletés, bleu foncé ou verdâtres, avec lamelles de Talc qui, par leur peu
de consistance, se rapprochent des Argiles schisteuses, puis des Psammites micacés,
souvent carburés, très-contournés, et au-dessus des Calcaires bleus compactes,
en bancs multipliés, passés en partie à l’état de Brèches ferrugineuses. Cependant
cette série ne diffère réellement de la précédente que par la destruction dans celle-ci
de la matière colorante (Carbone),, et l’introduction du Talc dans les bancs de la
partie inférieure, phénomènes avec lesquels des faits nombreux nous ont depuis
long-temps familiarisés.
La partie sud de l’Attique, vers le cap Colonne (Sunium), est composée de
Schistes argileux gris, satinés, très-luisans, présentant à la partie inférieure, vers le
rivage, une texture fibreuse, plissée, qui ressemble a la partie ligneuse de certains
bois. Au-dessus sont des Stéaschistés gris nacrés, à teintes jaunâtres, calcarifères et
ferrugineux, présentant aussi une espèce de texture granulaire, comme dans le
Taygète; ils renferment quelques bancs très-siliceux, dans lesquels nous avons
reconnu des parties contenant quelque peu de Cuivre carbonaté bleu, et des assises
de Calschistes ferrifères. On trouve aussi à la partie supérieure de ces Schistes,
comme à Lébetsova, quelques lambeaux de Calcaire spathique ferrifère et même
entièrement passé à l’état de Fer carbonaté spathique; modifications sur lesquelles
nous reviendrons à la fin de ce chapitre. Un peu plus au nord on trouve d autres
Schistes argileux d’un vert foncé ; enfin, il est probable que les Calcaires de 1 Attique,
et surtout ceux des fameux monts Pentéliques, qui sont des Calcaires blancs,
grenus, souvent mélangés de quelque peu de Talc verdâtre, qui en fait un véritable
Cipolin, sont correspondans aux Calcaires blancs, verts et fleur de pêcher du
Taygète, et terminent en Attique, comme en Laconie, la série calcaréo-talqueuse,
dont nous n’avons reconnu en quelque sorte que la base aux environs d Athènes
et du cap Sunium.
Groupe entritique.
Nous désignerons avec M. Brongmart, sous le nom de Groupe entritique, une
réunion de Roches en grande partie massives, dans lesquelles dominent le Feldspath
et l’Aphanite, associés à l’Amphibole et à diverses substances magnésiennes.
La présence de la Magnésie, celle du Fer à l’état de Silicate, des couleurs d’un beau
vert ou d’un violet foncé, caractérisent encore l’ensemble de ses Roches. Au milieu
d’elles, le Porphyre vert antique (Prasophyre1 ) se fait remarquer non-seulement
par sa beauté et son emploi dans les monumens de l’antiqmté, mais encore par
l’uniformité de sa texture et de sa composition dans les divers gisemens éloignés où
il a été reconnu, tellement qu’on peut le considérer comme l’un des types du
Groupe entritique.
Nous avons dit que ce Terrain se liait d’une manière si intime au précédent,
qu’il était difficile d’assigner les limites précises de l’un et de l’autre. Cependant
l’un ne nous a paru formé que de Roches de sédiment, de Schistes et Calcaires a
structure cristalline, mais toujours régulièrement stratifié; tandis que 1 autre est
principalement formé de Roches massives et d’origine évidemment plutonique. Il
est donc nécessaire d’expliquer en quoi consiste cette liaison apparente entre deux
Groupes d’origine si différente.
1. On verra à la fin du mémoire qui suivra ce chapitre, les motifs, qui nous ont determines a
remplacer par le nom de Prasophjre les noms d’Opbite et de Porpbyre vert.