font le prolongement de la chaîne de l’O lympe (voye z la description du petit groupe
Délien, pages 5 a et suivantes), ne renferment que des formations anciennes; .tandis
que Milo est en partie recouverte par le Terrain tertiaire subapennin; circonstance
qui indique évidemment une origine différente* $i l ’on suppose une ligne passant
par M ilo , l’A rgentière, les deux Del os et M y co n e , qui offre aussi des Terrains très-
récens ; l ’on -voit que cette ligne est N. environ 4 o degrés E.,, c’est-à-dire parallèle
à notre Système Dardanique (vo y e z chapitre I " , page 35) : or Milo présente des
reliefs parallèles à cette direction; des soulèvemens de Trachytes, Roches à l’apparition
desquelles nous avons attribué la dislocation du Système Dardanique; et enfin
elle offre le Terrain tertiaire subapennin, relevé presque horizontalement, comme
en Morée, à une assez grande hauteur : ainsi cette îlé et celles qui: se trouvent sur
la ligne que nous venons de signaler, mais surtout M ycon e , appartiennent, en
partie du moin s , au Système Dardanique, que nous avons rapporté à celui des
Alpes occidentales, dont l’époque de soulèvement est placée entre les deuxième et
troisième groupes tertiaires, en sorte qu’elles sont d ’une origine fort récente.
Les Roches de l’île de M ilo , dont nous donnerons la description complète à
l’a rticle des Terrains volcaniques, à l’exception de la région du su d, où elles sont
restées jusqu’à ce jou r inaltérées, ont été en grande partie tellement modifiées par
les feux souterrains, les exhalaisons sulfureuses et autres, que la plupartvsont devenues
entièrement méconnaissables. Le mont Saint-Élie, qui domine la partie méridionale
de l’î le , est en Calcaires grenus, reposant sur des Stéaschistes grisâtres,
trés-quartzeux, à petits cristaux de Pyrite de F e r assez rares, et des Micaschistes
gris argentai, à nombreux lits et filons de Quartz. Ce Système schisteux se lie à
des D iorites vertes, compactes et schistoïdes (Grünstein des Allemands), qui passent
à une Pio r ite d’un gris verdâtre, grenue, extrêmement dure et tenace, à structure
fragmentaire, et dans laquelle nous avons reconnu des Pyrites de Cuivre, tapissant
avec de petits cristaux de Quartz quelques-unes des fissures,. L ’on peut très-bien
suivre les Roches schisteuses de la partie sud, où elles sont encore intactes, jusque
dans la partie n o rd , où elles ont été altérées au point d ’être devenues méconnaissables
sans cette circonstance, et reconnaître que ces Tufs si légers et si friables,
âu milieu desquels s’exploitait l’A lun de plume, ne sont autre chose que les Schistes
argileux et autres Roches anciennes altérées par l’action des feux souterrains agissant
encore aujourd’hui. Ces Pierres Meulières, si- recherchées depuis les temps
anciens dans toute la Méditerranée, où elles sont connues sous le nom de Pierre
de M ilù (vo ye z la Pl. X IX de la 2 * série,ifig. î et 2 ) , sont encore le résultat
d’altérations et de modifications opérées 6ur des Roches anciennes très-siliceuses.
Toute la région du nord est en partie recouverte par le Terrain de Calcaire
tertiaire coquillier de la Morée ou subapennin : c’est le seul point des îles où nous
ayons rencontré cette formation ; elle y compose une suite d’assises plus ou moins
épaisses, d’u n Calcaire tufacé, q ui a été exploité dans quelques endroits, comme
on peut le reconnaître par plusieurs carrières souterraines, auxquelles pn donne
aujourd’hui le nom de grottes; i l contient absolument les mêmes fossiles qu’en
Morée , quoiqu’ils y soient généralement plus rares. Entre le débarcadère et la ville
de Kastro et Plak a, située au sommet d’une montagne trachy tique t rè s-é le vé e, et
que les marins français ont surnommée S ix-Fours, à cause de la ressemblance qu’elle
offre avec le b ourg de Six-Fours, situé, aux environs de T o u lo n , sur une montagne
conique très-élevée et aussi volcanique, on observe au-dessus du Terrain
tertiaire, un agglomérat très-remarquable, à peine agrégé par un ciment calcarifère
très-friable; il est en grande partie composé de fragmens plus ou moins, gros d’une
trè s-b e lle Obsidienne noire, vitreuse, mélangés de fragmens du Calcaire tertiaire
coquillier sur lequel i l repose. Cette Roch e joue à Milo absolument le meme rôle
que l’agglomérat à gros fragmens trachytiques qui recouvre le Terrain tertiaire dans
l ’île d’Égine ; il est remarquable en ce qu’il indique évidemment qu’il y a eu dans
Je voisinage une éruption sous-marine d’Obsidienne, qui a eu lieu immédiatement
après le dépôt du Terrain tertiaire et a précédé le soulèvement de ce Terrain sur
lequel cette substance est venue se déposer sous forme d’agglomérat, l i le n offrant
aucune trace n i de cratères n i d’éruptions a sa surface. Cette Obsidienne a ete trèsr
anciennement employée dans les arts, et transportée ju squen Egypte. Nous avons
vu au Musée égyptien une grande quantité de petits brunissoirs, dont les peuples
antiques des bords du Nil se servaient, à ce qu’i l paraît,; pou r p o lir , q ui en étaient
évidemment composés. Nous reviendrons sur ces formations en traitant des régions
volcaniques et yOlcanisées.
XXT SIKINOS (¿7 2 /xJ/wff). Cette île , située entre N10 et Pqlycandros, est assez
élevée, très-montagneuse, et sa constitution géognostique est semblable a celle de
Nio, c’est-à-dire, en grande partie composée de Calcaires et de Roches schisteuses
ou granitoïies; elle passe pou r être plus fertile que Polycandros ; cependant elle
est très-peu habitée et n’a point de port. La direction de son grand axe est, comme
pou r les îles d’Am o rg o , C o s , Niçarie, Hydra, celle du Système de lÉrymanthe
(voye z chapitre I.er, page 3 i ) , dont nous plaçons le soulèvement immédiatement
après le dépôt des Gompholithes de la partie septentrionale de la Morée.
X XII. CANDIE, l’ancienne Crète (77 Ylçtirv), la plus grande des îles de l’A rchipel
g rec , pourrait faire à elle seule le sujet d’u n travail géologique spécial; mais n ayant
pas eu occasion de la visiter, nous nous bornerons à résumer ic i les divers ren-
seignemens et notes que nous avons pu recueillir sur sa constitution géologique.
EUe forme une grande ligne principale de reliefs très-élevés, qui s’étend sur une
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