volcaniques proprement dits, des rapports tels qu’on ne peut les séparer les uns
des autres, et qui prouvent que la cause qui produit les uns, produit aussi les
autres.
Si nous cherchons à comparer maintenant le Système volcanique îgrec avec
ceux des autres contrées, nous trouvons qu’il a les plus4 grands rapports avec
celui de l’Amérique équatoriale, et l’on voit que dans les Cordillières, comme
dans la Grèce, toutes les Roches volcaniques, même les plus récentes, ne se
composent que de Trachytes, et de Trachytes qui ont là plus grande analogie
et une ressemblance telle qu’en comparant, par exemple, les Roches du volcan
de Tunguragua près Quito, ,et du Cotopaxi, avec celles que notis avons rapportées
de Santorin, on pourrait les croire venues des mêmes lieux. D’un côté comme
de l’autre, la plupart des éruptions consistent en projections de matières sèches,
et M. Boussingault pense même que tous les Trachytes, vomis par les différens
volcans des Andes, ont été projetés à froid. Tous contiennent, parmi les fluides
gazeux qui s’en . échappent, une certaine quantité d’Acide hydro-sulfurique, dont
la combustion lente suffit, suivant le savant chimiste que nous venons de citer,
pour donner lieu à la formation du Soufre, qu’on rencontre dans les Azufral dè
Quindiù et de Tolima, le volcan de Pùracé et celui de Tuquière, où il est surfout
abondant, mais où il est-à remarquer que la proportion d’Acide hydro-
sulfùrique est aussi plus considérable. Nous avons très-bien reconnu, par l’odeur
insupportable d’oeufs pourris, des gaz qui s’échappent des volcans de la Grèce,
qu’ils contiennent aussi une certaine proportion de cet Acide, à la combustion
duquel il faudrait rapporter la production journalière du Soufre de Milo,*de
Santorin, de Korantzia, de Katakolo et de quelques sources thermales : seulement
les volcans de la Grèce paraîtraient différer de ceux de l’Amérique, en ce qu’ils
dégagent, probablement aussi comme ceux d’une partie de l’Italie, de l’Acide
hydro-chloriqueainsi que semble l’indiquer le Chlorure de Soude qu’on trouve
dans leur voisinage ; ce gaz paraît être étranger à ceux de l’Amérique équatoriale.
NTTRIÈRES NATURELLES. Nous ne pouvons, en terminant ce chapitre, nous
dispenser de dire encore quelques mots d’un phénomène qu’on devrait peut-être
placer parmi les phénomènes les plus récens, celui de la nitrification, dont tant
de personnes ont déjà cherché à se rendre raison, mais pour lequel il n’a pas
encore été donné d’explication bien satisfaisante. Il se manifeste sur beaucoup de
points en Morée, mais particulièrement dans deux-endroits actuellement en exploitation.
L’une de ces nitrières naturelles est située à Corinthe, au-dessous de la
fontaine qu’oh appelle les Bains de Diane. Les hommes qui l’exploitaient lors de
notre passage, nous ont assuré qu’ils pouvaient gagner jusqu’à un falaris par jour,
un peu plus de cinq francs, à ce travail. L’autre est située aux environs de Ka-
laVryta ; elle est beaucoup plus considérable que la première, et est exploitée
depuis fort long-temps. Les Vénitiens, à l’époque où ils étaient possesseurs de la
Morée, en tiraient de grandes quantités de Salpêtre; les habitans prétendent, qu’au
bout d’un certain temps on peut revenir sur les terres d’où on l’a déjà extrait;
mais nous doutons un peu de ce fait, qui aurait besoin d’une vérification exacte.
La plupart des grottes de cette contrée, où l’on retire les troupeaux., produisent
du Nitre et sont souvent nommées pour cette raison par les habitans ¡¿7iccçc6vrt-
cr7ry]Acciot (grottes où il vient de la poudre).