Terrains calcaires ^que dans les autres formations, cela n e tient pas seulement à la
nature plus soluble des Calcaires, mais bien aussi à leur nature plus cassante et
moins flexible que ne le sont la plupart des autres Rochesi
XVIL SER PHO, l’ancienne Sériphe (# , peut avoir v in g t-u n milles
de tou r ; elle est très-montagneuse, et sa constitution géognostique est à peu près
la même que celle de Thermia. Ses hauteurs, fort rudes et fort escarpées, sont
schisteuses vers la base et calcaires à la partie supérieure; il paraît qu’elle renferme
de nombreux filons de F er oxidé et oligiste, gt surtout une grande quantité de Fer
oxidulé magnétique : les sables et la terre végétale en sont remplis; aussi après une
pluie le v o it - on partout briller a la surface ¡du sol. On cite principalement une
montagne qui en renferme beaucoup; les habitâps vont l’y recueillir avec des clous
de fer p o u r en faire un sable métallique. On prétend qu’il existait dans cette île des
mines d’O r et d’A rgent : si le fait e s t'v ra i, elles ont dû être abandonnées très-
anciennement.
XVIII. SIPHÀNTE1, anciennement Siphnos (77 Zlipvoy), n’a guère que vingt-cinq
milles de tou r ; elle est principalement de constitution schisteuse; i l paraîtrait
cependant, suivant Olivie r, que le Granité s’y montre sur quelques points; mais
la plus grande partie de ce que nous avons vu de l’île est en Micaschistes gristtres et
surtout en Stéaschistes verdâtres; toute la région sud, vers le po r t Pharo, et l’îlot de
Chytriani, en Sont principalement composés, Le s Roches talqueuses s’y montrent
également sur plusieurs points, et on y trouve de belles Pierres ollaires, qui ont
été exploitées dans 1 antiquité. Cette Pierre ollaire, que les' anciens appelaient
Magnes, et qui a été désignée plus tard sous le nom de L a pis sipKnius, se trouvait,
suivant Théophraste, dans la terre, en masses irrégulières ou à peu près rondes,
à environ vingt përches de la mer, c ’est-à-dire, qu’elle aurait formé des amas; mais
il est plus probable que ce sont des Serpentines interposées dans les assises du
Terrain schisteux. On pouvait s’en servir pou r la gravure, ou bien ôn la tournait
en lu i donnant des formes quelconques ; mais quand on l’avait passée au feu et
qu’on l’avait frottée d’h u ile, elle devenait noire et dure. On en faisait alors des
vaisseaux de différente espèce, très-estimés pour la table et les autres usages de la
vie. Pline, qui la mentionne aussi, dit qu’on la taillait au ciseau ou qu’on la tournait
pou r en faire des pots à feu.
La partie supérieure du Terrain est en Calcaires blancs saccharoïdes, qui fournissent
de beaux Marbres : il y en a une variété d’un blanc jaunâtre, à teintes
nacrées et filets ferrifères, semblable à celui qu’on trouve dans l’île de S y ra , près
I. Voyez la carte donnée par M. le colonel Bory de Saint-Vincent, planche V, i.re série.
de la ville. Quelquefois ces Calcaires alternent avec le Micaschiste; ils sont alors
schisteux et beaucoup moins grenus. Cette Ue es t, dit-on, comme celle de Serpho,
riche en F er oligiste et en Aimant ou F er magnétique.
T oume fo rt y signale une grande quantité de P lom b ; on ne nous en a rien dit
d,-m<; le p a y s ; mais i l paraît qu’il y existait réellement des mines d ’O r et d’Argent,
qui la rendirent célèbre dans l’antiquité et en firent l’une des îles les plus riches
de l’Archipel. On a conduit le colonel Bory de Saint-Vincent, sur le bord de la mer,
près de la chapelle de San-Sosii qui est d’un fort difficile accès, dans une ancienne
galerie de mine depuis long-temps abandonnée, qu’on nous assura être l’une de
ces mines sûr lesquelles l’antiquité nous a conservé beaucoup de fables. M. le
colonel Bory y remarqua que les parois étaient presque partout recouvertes d’une
couche de concrétions ferrugineuses d’une excessive dureté; ces concrétions
curieuses sont composées de F er hydroxidé mamelonné assez p u r , quelquefois
rayonnant.
X IX . POLYCANDROS (ü oXukccvSçoç) , l ’ancienne Pholégandros (y f&oXeyotvciçoç),
qu’on appelait, suivant Aratus dans Strabon, une île de F e r , à cause de son sol
rude et pierreux, bien que Élisant partie du Système volcanique g rec , n’en appartient
pas moins, par la nature primitive de ses -Roches, aux formations anciennes
des autres îles ; mais ces Roches ont été tellement modifiées par l ’action des feux
souterrains, qu’on peut la considérer aujourd’h u i comme une île entièrement
volcanisée; sa description doit donc naturellement être placée dans le chapitre qui
traitera des terrains volcaniques.
Cette île , par sonjgrand alongement dans la direction N. O .- S .E ., parallèlement
au Système de l’O lym p e , auquel elle paraît appartenir presque exclusivement,
offre l’u n dès points de l’A rchipel où ce Système se montre de la manière la plus
prononcée.
Après avoir'parlé des îles qui p a r a fe n t se rapporter en partie ou en totalité
au Système Olympique, il n e nous reste plus maintenant, pou r compléter la
description de l ’A rchipel sous le rapport des Terrains anciens;, qu’à dire quelques
mots de M ilo , Sikinos et Candie, qui sont entièrement indépendantes de c e Système.
Quant à Antimilo, l’Argentière et P o lin o , nous pouvons nous dispenser de les citer
ic i; ca r , bien qu’elles appartenaient aussi autrefois, comme Polycandros, au Système
des Roches anciennes, elles ont été tellement soumises à l ’action des feux souterrains,
qu’on peut les regarder maintenant aùssi comme des îles tout-à-fait volcaniques.
X X . MILO, l’ancienne Mélos ( jj MîjAos), n’appartient pas aux mêmes Systèmes
de soulèvement que les îles dont la description précède; toutes celles-ci en effet,
si nous en exceptons Mycone , que nous avons déjà distinguée des autres îles qui