ou Amianthe, qui a été exploité de tous temps dans cette île, nous porte à croire
que-les Roches talqueuséi'is’y montrent , comme sur beaifcoiip d’autres points de
la chaîne, associées à des'Roches^sçrpentineuses. Cette? substance, connue dans
l’antiquité sous le nom de Lin incombustible, servait à faire une toile, qu’on employait
pour brûler les morts'-et en recueillir les cendres. Pour la travailler, on la
mettait ramollir dans l’huile, puis on la filait avec du Lin ordinaire et on la passait
ensuite au feu. L’Amiapthè, quon exploitait encore du temps ¿^e Toumefort principalement
aux environs’de Carysto, était court et brisé;..il ste vendait, suivant
ce;yqyageur, dans le commerce sous le nom très-impropre à!Alun de plume.
L’Eubée n’était pas moins célèbre par ses mines de Cuivre et de Fer, dont les
habitans étaient très-hâbiles à mettre les produits enîoeuvre; ces insulaires passaient
pour*avoiriçl’écouver t l’iisage du premier de ces métaux, et c’est à sa présence que
la ville'de Négrepônt.dut son ancien-nom de Chalcis , parce qu’elle était située dans
les .environs des principales1 mines de Cuiyre,
Quelques Grecs nous ont assuré, qu’au village et près de la montagne d’Okta-
via, il-y avait aussi des mines d’Argent; mais il faut en général se défier de telles
indications, qui se rapportent le plus souvent à des Roches schisteuses à Mica argentai,
que l’ignorance prend presque partout pour une substance précieuse. On y
cite de la Magnésite<£Ompacte (Écume dtemer), qui se trouve, ditson, comme en
Asie mineure, dans un Calcaire compacte à Silex, ainsi que des Pierres Ponces
(Résumé géographiqdè'de la Grèce et de la Turquie d’Europe), ce qui indiquerait
«fuelque point volcanique, que la présence des eaux thermales semblerait confirmer :
ce qu’il y a de certain, c’est que sur plusieurs points de la côte Orientale, à l’entrée
de quelques vallées, et notamment en face de l’île de Scop'ëlos, lès sables contiennent
une grande quantité de Titaniate de Fer, qui, s’il ne vient pas de la décomposition
de Terrains po’rphyriques ou ophiolithiques, pourrait bien résulter de la décomposition
de quelque Terrain de Trachyte ou autre formation volcanique* les Trachytes
de Milo, d’Égine et de Méthana fournissent des sables titanifères pareils.
Enfin, près de Koumi, situé vers le milieu de l’île et près de la côte orientale,
il y a un Terrain à Lignites que les habitans appellent Karvouno, c’est-à-dire Charbon
de terre, et où l’on nous a assuré que se trouvaient beaucoup de poissons
fossiles; les Grecs qui nous donnaient ces renseignemens„allaient même jusqu’à
vouloir nous indiquer à quelles espèces appartenaient Ges poissons,
H. ANDROS (Kvfyos), à la fois la plus septentrionale et l’une, des plus grandes
des îles de l’AFehipel, en est aussi l’une des plus productives; elle est séparée de
Négrepont par le canal de Bocca-Silota, d’environ deux lieues de large, et de Tine
par uisautre canal fort étroit; il est appelé Boçca-Picola_, semé de plusieurs écueils,
et présente à peine un mille delarge.Cette île s’étend, comme la chaîne de l’Olympe,
du nord-ouest au sudnest sun»|e longueur d’environ rifigt-cinq milles■, avec une
largeur moyenne de cinq tenfjS sa circonféren^est-d’au moinsquatre-vingt-dix,
à cause des nombreuses sinuosités qu’offrent lésggôtes. Pline lui donnait quatre-
vingt-treize milles romains de circuit. Etorattosmjpntagneuse, et ses cimes sont
assez élevées pour conserverie la neige qpe partie de,l’année. Sa constitution géologique,
à en juger oar.ses t e l , l’aspect K p nîüWqgnes, et par analogie, est
la même que celles de Tine et deÿégrepont; seulement les Calcaires grenus y sont,
à ce qu’il paraît, beaucoup moins développés que dans ces deux îles.
La partie nord, dont nous sommes passés assez près pour reconnaître la «nature
des Roches, est entièrement s<&isteuse, et nous a paru parfaitement analogue à la
partie correspondante du cap Mantelo, au sud de Négrepdnt, ç’est-à-dijb; composée
de Micaschistes et de Stéaschistes verdâtres, dans lesqüéÿ nousupps: cru.distin-
guer quelques couches de Quartzto, S(i ce ne sonf des bancs calctSres. Il ne parait
pas que ces dernières Roches donnentÿieu, commè'à Tine, à desexploijations de
Marbre. Les anciens y «font mentiçn d’une fontaine qu’ils appelaient le Çf ésent de
Jupiter, et qui avait, dit-on, le gâût du vinj.ce prétendu présent de Jupiter Rêvait
se trouver aux environs de Paléopolis, à deux milles au nord-ouest d’Aroo, près
du temple dcga,échus. Il est probable que c’était une source contftiant beaucoup
d’Acide carbonique, comme on en cite plusieurs en France, et entre autres celle
de Saint-Galmier, département de la Loire, qui passe dans,le pays pour donner
beaucoup de force au vin.
III. TINE ( Trjvoç) 2, l’une des principales îles de l’Archipel, peut avoir ^seize
„.Pl., de longueur du sud$st au nord-ouest; cinq à six de large et environ soiiante
de circonférence. Sa sur&ce, si l’on en excepte quelques petto plaines, est
entièrement montagneuse, et se divise en deux parties ou quartiers, quon appelle
Jpanomériÿ et Katomêria, c’est-à-dire les parties hautes et les parties basses.
L’Apanomérra comprend toute la région méridionale, et le Katomêria, la région
septentrionale. U&è&gne qui en ferait la séparation, serait celle qui, partant de la
ville ou du port de San-Nicolo, irait aboutir au port de Kolymbythra et passerait
au pied de la montagne de Bonrgo, dont le sommet, appelé Pélassos, s’élève de
5-77 mètres au-dess.s du'inveau delà mer; elle est à peu près le point central de
l’ile, dont le sol, en général assez fertile, ne nous a paru composé que de Roches
primordiales.
On trouve d’abord, comme constituant la montagne et les environs de Bourgo,
i . Le mille que nous emplojonstci est le mille géographique, de 6o au degré.
a. Voyez la carte donnée par M, le colonel Bory de Sainl-Yinçent, planche V, i .re série.