terminent souvent sur son rivage par des falaises abruptes, dans lesquelles les
torrens actuels ont creusé leurs lits; effet qui ne peut'avoir'iété produit que par le
soulèvement du continent. Les grandes nappes d’alluvion du rivage entre Corinthe
et Sicyone, et celles de la côte de Messénie&élevées de 3o à 40 mètres au-dessus de
la mer, sont le produit de ce dernier soulèvement et du déblaiement des, vallées
torrentielles.
Le phénomène des relèvemens horizontaux s’est fait sentir non - seulement en
Morée, mais sur presque tous les rivages de la Méditerranée. L’un deriJous (M.^Virlet)
l’a observé dans la Troade et dans les îles de la Thràce; M. Constant Prévost l’a
constaté en Sicile, et M. Rozet a vu dans la régence d’Alger le Terrain tertiaire
s’élever jusqu’à 1000 mètres de hauteur, sans dislocations très-sensibles.
9. SOULÈVEMENS CIRCULAIRES. La Morée et l’Archipel présentent encore
un Système de formes plutôt que de direction, que nous devons mentionner. Ce
sont des soulèvemens-à peu près circulaires. Le plus bel exemple que nous en puissions
citer est le mont Ziria (Cyllène), dont le sommet à peu près arrondi s’élève*
à 2400 mètre?, entouré dans les deux tiers de sa circonférence par une double
vallée circulaire. (Voyez planche VU! de la'2.0 série, fig. 1, et carte III, feuille II.)
Le mont Voïdia présente aussi vers le golfe de Lépante une large base en demi-
cercle. Nous avons déjà signalé le mont Santa-Méri, s’élevant entre les vallées qui-
décrivent autour de sa base une ellipse alongée et qu’entourent des chaînes concentriques.
(Voyez carte ni, feuille L) -
Les gros massifs trachitiques d’Égine, de Méthana, de Bélo-Poulo au Kaïméni,
deMilo, de Polino, des îles Christiana, de Polycandro, etc., dpivent être regardés
comme des formes de même nature et peut-être de même origine; du moins
les soulèvemens circulaires du Voïdia et du Ziria ont'affecté lés Poudjngues du
Terrain tertiaire ancien, et leur époque doit coïncider à peu près avec celle de la
première apparition des Trachytes.
On voit, d’après ce qui vient d’être dit, que la Grèce, tout en donnant lieu à des
observations importantes sur la théorie des soulèvemens, est néanmoins, à raison
de sa constitution géognosüque, une des contrées les moins propres à favoriser les
progrès de cette théorie. Le seul résultat auquel nous ayons pu parvenir, a été
d’établir des rapprochemens entre nos observations et celles qui ont été faites
dans l’Europe occidentale sur un théâtre beaucoup plus-vaste, d’uné étude plus
facile, et ou la présence de tous les étages de la série géologique permettaient des
déterminations plus rigoureuses.
Résumé de nos connaissances géologiques sur la Grèce
continentale.
Après avoir cherché à établir les rapports de formes qui peuvent exister entre
les montagnes de la Grèce et celles du reste de l’Europe, mms devons résumer en
quelques mots-ce que nous connaissons de la géologie du comment de la Grèce,
qui devra servir un jour de lien pour établir des rapports certains entre les diverses
formations de la Morée et des pt-Rvinces orientales de l’Europe. Nous allons voir
que l’on peut déjà préjuger par la nature des Terrains qui occupent !(■« pays
intermédiaires qu’il y a probablement continuité entre les dépôts secondaires des
Alpes Autricbienpes, de l’Italie, de la Dalmatie et ceux de la Morée,
Nous possédons peu de renseignemens sur la constitution géognostique de la
Grèce continentale; cependant nous savons que les chaînesj de l’Olympe et du
Pinde sont, comme leurs prolongemens méridionaux en Morée et dans les îles, en
grande partie composées de Roches anciennes, appartenant à des Granités, à des
Gneiss, à des Micaschistes, à des ScÈsles argileux, à des Stéaschistes, enfin à des
Calcaires grenus qui fournissent les plus belles variétés de Marbres. Toute l’Atuque,
le mont Athos efla Chersïnèse Chalcidiqüe, bstihontagnes de LMabédoine et l’üe
de Tasso, avec ses beaux Marbres statuaires, appartiennent aïtssi aux terrains pn-
mondiaux.
Les Balkans sont formés, suivant M. Hauslab, des Roches anciennes des Alpes -
ce sont, vers la base méridionale, des MicaschisteSTeêoùverts par des cOuehes puissantes
de*Calcaires noirâtres et rougeâtres; puis des Grauvrackes schisteuses*et des
Schistes argileux gris et verdâtres avec des agglôôiérats. Nous savons également,
d’après les travaux de M. Pârtschsur. la Dalmatie, que les Terrains anciens abondent
en cette province, ainsi qu’en Carniole, en Crbatie et surtout en Servie: c est
Calcaire de transition qui y domine, et la chaîne méridionale de la Transilvanie est
composée de Roches schisteusës cristallines, flanquées, dans le Bannat, de Schistes
et de Calcaires de transition; c’est aussi dans ces Terrains anciens quexiste le plus-
grand nombre des filons métallifères de cette 'contrée, tels que l’Argent de Sraber-
niésa, Krupa, Kamengrad, Zvornik; le Mercure de Kressova; la Galène argentifère
de Plarno en Bosnie et de Kourchoumli; les mines d’Argent, de Cuivre et de Plomb
de la presqu’île Chalcicïique ; les mines d’Argent des monts Perin-Dagh en Macédoine ;
et enfin les mines d’Or et d’Argent des fameux monts Pangées en Macédoine, du
Laurinm en Attique, et de beaucoup d’autres localités où il y a eu des exploitations
dans l’antiquité; l’on pourrait encore y ajouter l’Or des dépôts d’alluvion de Tarnik