Le grand dépôt sablonneux de l’Élide est agrégé dans sa partie supérieure de
manière à'former des bancs solides et propres à l’architecture. La Roche ressemble
alôrs à la pierre de Doué et à certains faluns de la Touraine ; c’fest elle qui a servi
à la construction du temple de^Jupiten olympien et de la plupart des jjnonumens
voisins.
Le Terrain tertiaire conserve sa nature sablonneuse sur toute la côte, de l’Élide
et jusqu’à Patras : c’est en partie à 'cette cause que l’on doit attribuer la formation
des grandes plaines alluviales, couvertes aujourd’hui de forêts de pins et coupées
de lagunes, les attérissemens des bouches de l’Alphée et de toute la côte de TÉlide
et de l’Achaïe, ainsi que les grands dépôts d’alluvion qui ont enfoui sotfs vingt à
trente pieds de Sables les ruines d’Olympie.
A Patras et de cette «ville à Vostitsa, le dépôt sableux, alternant souvent avec
des bancs de Poudingues, présentenxne partie des fossiles de Modon, et forme des
collines, mamelonnées souvent semblables à des tumulus, dont plusieurs s’élèvent
à deux ou trois cents mètres 5 celles qui couronnent Patras présentent des.Cardium,
desTurritelles, des Cérithes, des Dentales, des Huîtres, des Buccins,.etc., en assez
grande quantité. Les lambeaux de ce Terrain que nous avons observés sur la côte
septentrionale depuis Yostitsa jusqu’à Ægire, se composent de ceà‘mêmes,c^ëpôts
sableux, avec quelques valves d’Huîtres et dés Poudingues. On nous a assuré .qu’il
existait près d’Akrata, comme sur les «bords du CladquA* aux environs d’Olympie ,
un beau gisement de Limite, que quelques maréchaux exploitent pour leurs travaux
de forge1.
Dans l’isthme de Corinthe on trouve, au-dessus des Marnes bleues, des sables
et graviers très-riches en fossiles ; puis des Calcaires Poros, qui ont servi pour tous
les monumeriS Jes plus anciens de Corinthe, et dont on trouve d’imrajgnses carrières
sur la route de Rechriès et sur celle de Mégâre. Des Poudingues et des Sables
remplacent les Calcaires à l’ouverture des grandes gorges, telles que celle de la route
d’Argos; trois terrasses horizontales, indications d’autant de niveaux de la mer;
sont tracées dansée terrain tertiaire de l’isthme.
Gisement de V Argolide. La formation subapennine se réduit dans toute l’Argolide
à sôn étage supérieur. Nous avons parcouru son rivage depuis la Corinthie jusqu’à
Astros, sans trouver de trates des Marnes bleues ni de¡L Sables qui constituent
toutela partie inférieure de cette formation, en sorte que l’on pourrait croire que
cette régioncfut au-dessus du niveau des mers pendant tout le temps que dura le
dépôt^des couches inférieures, et ne s’y plongea que pour recevoir les dépôts
calcaires, dernier terme de cette formation.
Déjà *nous avons observé à^Modon et à .Navarin qu’il n’y avait pas .continuité
dans là série des dépôts tertiaires, que les Galcaires reposaient immédiatement sur
la Craie compacte, comme le font près de là les Marnes bleues inférieures-: nous
pouvons aj’outer qu’il n’y a pas toujours «'concordance dans la stratification des
divers étages. Ainsi à Clémoutsi dans l’Élideoù les Argiles bleues présentent de
petites couches de Lignites, qui nous avaient ét^ signalées comme de la Houille,
et à Mézapo près le oap Matapan^ les Sables ont une inclinaison différente de celle
des Marnes bleues. L’ensemble de cès faits nous porte à croire que le sol éprouva
un ou plusieurs soulèvemens pendant la durée de la formation subapennine.
Le dépôt de Calcaire tertiaire le plus remarquable de l’Argolide se rencontre
entre Nauplie et Épidaure, dans une vallée encaissée par la haute chaîne de 1 Arach-
née et un chaînon parallèle II consiste en -couches épaisses et régulières d’un
Calcaire jaunâtre ou blanchâtre, à grains très-fins, approchant de la texture compacte
; dans sa partie supérieure il devient un peu cristallin, à cassure inégale et
criblé de petites cavités, comme à Coron et à^Modon. Souvent il passe, dans un
même banc, de l’état compacte à l’état crétac^jjl repose sur la tranche des couches
du Grès vert en stratification horizontale, quoique ses bancs aient été brisés dans
la direction*de l’est à l’ouest. Ce Calcaire Poros, entièrement dépourvu de fossiles;
a été exploité dans l’antiquité et donnait uûe très-belle pierre de taille.
Ndus rapporterons à la même formation les agglomérats a ciment de Tuf blanchâtre
et énormes fragmens calcaires qui environnent la P$lamide près du faubourg
de Nauplie# Peùt4 tre aussi|les Calcaires sablonneux qui prèa de ngtte ville recouvrent,
au niveau de la mer, Îe seul lambeau des Sables coqmlliers subapennins que
l’on trouve en Argolide, doivent-ils être réunis^ cette formation; mais leu#passage
à une Brèche ferrugineuse, de l’époque de laÆrèche osseuse, nous engage à les
ranger dans les formations , qui ont suivi la dislocation du Terrain subapennin. Il
en est de mêpie de tous.»ces dépôts de Calcaire tuface^¡souvent concretionnes < et
ferrugineux, qui enveloppent les collines basses des plaines d’Argo^duportToTon
et d’Épidaure. Tous ces dépôts sont entièrement dépourvus de fossiles, et ils pourraient
être ou produits par des sources minérales sous -marines, à la suite de
l’apparition des Trachytes, ou des dépôts postérieurs, à, la totalité du Terrain
subapennin.
Soulèvemens. Nous avons déjà dit que l’apparition du Tgrrain subapennin semblait
être en Grèce, comme dans tout le bassin de la Méditerranée, .le résulta^ d’un soulèvement
vertical, plutôt que d’un qu de plusieurs systèmes de rides ou de fractures.
Lorsque l’on rencontre des dislocations prononcées, comme dans la Laconie, elles
sont dirigées à peu près suivant la ligne N.-S., sans que les couches soient inclinées,
et annoncent par conséquent de grandes failles, plutôt que des rides.
Le soulèvement de la chaîne principale des Alpes .d’un coté, et de 1 autre celui
d’une partie de l’Atlas, paraissent n’avoir produit d’autre effet dans le bassin de la