europoeum a résisté, comme 'beaucoup d’autres fossiles, à quelques-uns des chan-
gemens survenus pendant là période tertiaire; çhangemens qui du reste n’ont été
très-probablement que partiels, en sorte que telle ou telle espèce a pu s’éteindre
et disparaiirq^jans- une localité, pendant qu’elle'pouvait bien continuer à croître
dans une autre.
Nous ne savons rien de bien positif sur l’âge du dépôt d’eau douce de Comothau,
mais un excellent .mémoire de M. Murchison1 sur un Renard fossile trouvé dans
les couches du Terrain d’eau dou^e d’OEningën, nous a fait voir-que ce Terrain
était supérieur à la Molasse ôu Nagelflue; formation à laquelle on l’avait rapporté
jusqu’alors. En Grèce nos observations tendent à prouver que'lë dépôt d’eau douce
d’Iliodroma est d’une époque un peu plus ancienne, car il a été relevé par le Système
de dislocation Dardanique (voyez chapitre premier, page 35), dont la direction.est,
comme celle de l’île d’Iliodroma, et surtout des fractures si remarquables de Gioura,
de Pipéri, de Xéro et des Dio-delphia, N.-4,opE.; direction'qui est, à un ou deux
degrés près,.celle des Alpes occidentales, au soulèvement desquelles nous avons
rapporté cette"dislocation. Or, comme ce Système est antérieur au dépôt du
Terrain tertiaire subapennin, il en résulte nécessairement que le dépôt d’eau douce
d’Iliodromà, qui en a(été affecté, est plus ancien que cette formation tertiaire, ét
qu’il est probablement parallèle ou contemporain de la grande formation marine
des Gompholithes dé la Morée et du Nagelflue de la Suisse, en sorte qu’il sèrait
plus ancien que celui d’OEningen, qui repose au-dessus.
Le dépôt d’Iliodroma ne s’élève pas à moins de deux cent cinquante à-trois cents
mètres au-dessus du niveau de la mer; iï est d’un côté adossé aux montagnes, et de
l’autre il en couronne le sommet. Par son existence dans le lieu qui nous occupé,
ce Terrain offre beaucoup d’intérêt aux géologues qui se livrent à la.recherche des
modifications de la surface du globe, sa présence ne pouvant s’y expliquer, «ans
admettre que l’île à été détachée du continent par l’engloptissement de l’espace qui
l’en sépare, ou tout au moins l’affaissement de la majeure partie d’une plus^grande
île, qui eût enserré un vaste lac, où aurait pu se foriner le dépôt lacustre, dont
ce qui reste aujourd’hui au-dessus du niveau de la mer ne peut être considéré qùe
comme un lambeau Ainsi, tout en admettant qu’il y a eu relèvement des couchés
du terrain, l’on ne peut disconvenir qu’il n’y ait eu en même temps une dépression
très-considérable du sol.
1. Inséré dans les Transactions of the geological Society of London, second séries, volume III,
part the second.
Terrain d'eau douce de là plaine de Karitæne et du bassin supérieur
de TAlphée.
Cétait ici le lieu d’ajouter quelques mots sur un autre dépôt d’eau drnme à
Lignites que nous avons observé en Morée, à deux lieues à lest de'ÏKaritæne, le
long du cours de l’Alphée, dont le lit aetuel coupe une partie des coüches. Sur
la rive droite on rencontre des monticules fdriqps d’une Argile marneuse blanc-
bleuâtre, absolument semblable aux Argiles, de la partie inféneure^du Terrain ternaire
subapennin , que nous avonsisignalées aux environs du Lycovouno et de
Coron. N’ayant pu découvrir dans ces Argiles aucune trace de fossiles, nous ne
pouvons nous prononcer affirmativement sur leur origine lacustre ou marine ;
mais il est certain qu’elles avaient été disloquées lorsque les lignites se déposèrent.
Ceux-ci se trouvent sur la rive gauche, où l’on ob^rve d’abord à la partie
inférieure une couche d’Argile plastique d’un gris noirâtre, dont la puissance est
masquée par le lit de la rivière; au-dessus vient un banc de huit pouces à un pied
d’épaisseur de LigniteS Bruns ; recouvert far une autre couche d’un mètre d’Argile
plastique, à laquelle ¡¡pceède un banc de galets de deux pieds, recouvert par un
autre banc d’Argile jaunéiet bleuâtre aussi d’un mètre environ. L%tout est couronné
par une épaisïeur de six-à huit pieds de terre alluviale sablonneuàe, renfermant des
géodes de Fer oxidé hydraté. Les Lignites sont accompagnés^de quelques débris dé
coquilles lacustres, qui tànoignent l’origine du Terrain, lequel ¿est déposé
lorsque la plaine de Sinano du Mégalopolis formait un lac compris entre Léondari
et Karitæne. ^ |
Plus tard, une fracture S. E.-N. O., déterminée dans le massif des montagnes qui
séparent les bassins inférieur'et supérieur de l’Alphée, est venue faciliter l’écOule-
ment des eaux du lac, métamorphosé alors en une belle plaine, ainsi qu’il en est
arrivé à celig qui couvrait la Thessalie avant l’ouverture de la fameuse vallée de
Tempé, qui s.épare l’Olympe de l’Ossa. Cet événement ayant eu lieu après le dépôt
du Terrain tertiaire subapennin, on pourrait peut-être regarder le dépôt à Lignites
de l’Alphée comme l’équivalent de cette formation marine, laquelle se déposait le
long des rivages d’alors , tandis que le Terrain d’eau douce à Lignites se format dans
le lâc dont nous retrouvons le témoignage dans la plaine de Karitæne. CeTerrain
est donc plus récent que celui d’Iliodroma, qui correspond à l’époque des^ompho-
lithes de la Morée.
Notes sur lile de Skyros.^
Nous ne terminerons pas ce chapitre sans dire quelques mots de l’üe de Skyros
(Etcufoe), què nous avons aussi visitée après le retour en France de la Commission
scientifique, lors de notre voyage dans les autres ¡Sporades. Cette île, située à l’est
et par le travers de#Eubée, en |ace du cap Kili', est principalement formée de
Roches primaires, Micaschistes, Schistes argileux et Calcaires bleus greriu|; le Fer
sulfuré cubique abonde dans les Schistes, dont ^plusieurs présentent de nombreux
grains ou noyaux de Quartz noir, vitreux, qui leur donnent l’apparence dune Roche