de leur prolongation à travers le continent, de la Grèce, dont il n’existe point de
cartes rigoureusement levées, et à plus forte raison t$ans les régions plus éloignées,
qui pourtant s’y rattachent géologiquement.
Nous avons pu constater dans laMorée que la disposition générale des montagnes
était celle de chaînes recnlignes, et que la Haute-Arcadie elle-mêm^ne formait
un massiî que.par le croisement de tell^chaînes affectant des directions variées.
Cependant les monlagnéf% bàse^èir'culaire du Yoïdia, et surtout du Ziria, la
position irrégulière des grandes masses trachytiques de Méthana, d’Égine et de
certaines î|es ¡de l’Archipel, semblent annoncer que la disposition en massifs isolés
existe, quoique masquée par les lignes de direction des chaînes, et qu’elle serait
due. ici, comme dans tous les lieux où elle a été observée, à des phénomènes
plutonigues d’origine assez récente.
La carte -physique du Péloponèse (voyez 1.” série, pl. II), comme celles de la
plupart des pays fortement accidentés, montrera que toute chaîne ou Système de
montagnes peut se diviser en élément rectiligne; les directions réellement courbes
sont très-rares^et peut-être n’existent-elles jamais dans de grandes dimensions; et
quand nous en avons rencontré, elles nous ont toujours paru le résultat du raccordement
de directions peu différentes.
Pouripouvoir reconnaître la direction exacte d’up soulèxement’^il ne suffit pas
de tracer une droite, d’une extrémité;à l’autre, d’une île où d’uné chaîne géographique
de montagnes; on pourrait n’avoir ainsi qu’une direction moyenne entre
les soulèvèmens divers qui ont affecté la contrée, direction qui; ne s’appliquerait
à aucun d’eux; mais on doit rechercher sur des cartes topographiques Ou sur le
terrain des bases plus certaines ce sont des faîtes prononcés et .soutenus dans
leur direction ét même dans leur hauteur; car un abaissement ou un redressement
considérable d’une partie de la chaîne annphce qu’elle a subi l'influencé d’un
croisement, e.t qu’elle n’a plus l’unité de formation que l’on doit rechercher dans
une base de départ. Si les laites sont peu prononcés, comme dans la plupart des
pays de collines, l’étude de la stratification conduira ,d’une manière encore plus
certaine aux mêmes résultats.. L’alignement de plusieurs de ces chaînons et des
autres, accidens'du sol-, tels que des vallées ou seulément des 'fractures, finit par
déterminer une direction de soulèvement avec d’autant plus de certitude que l’arc
qu’il embrasse a plus d’étendue. 9
Lés difficultés croissent, il est vrai, avec la multiplicité des soulèvemens dans
une même contrée, et Ton peut -être obligé, pour déterminer leur direction, de
recherche^ des localités à ^structure plus simple, où leurs, traces soient restées
ineffacées ; mais une fois que l’on est ainsi parvenu à reconnaître l’existence de ces
directions, on les suit avec facilité jusqu’au milieu du chaos formé par des croi-.
* c o n f ig u r a t io n d e l a g rè g e . 2 7
semens variés, tels que ceux du Péloponèse. Nous pensons même que, dans une
contrée d’une certaine étendu^ on pourra, a l’aide des caractères topographiques
et de la stratification, et sansje sçgours de la connaissance des formations, reconnaître
toujours les diverses directions et, dans un grand nombre de cas^leui
ancienneté*telative.
Un des*faits les plus remarquables dans ^configuration de notre hémisphère,
résulte de la position des caps septentrional et méridionale l’Esope (cap Nord et
capMatapan), etgk la pointe sud de l’Afrique (cap de Bonne-Espérance), sur un
même méridien, qui partage en deux toute la péninsule hellénique ëÿil’immense
continent africain. La connaissance que nous avons de fractures parallèles dans la
Corse et la Sardaigne, dans la Grèce et sur les côtes occidentales de l’Asie, doit
faif%$penser que cette disposition n’est pas l’effet du hasard, ou de causes sans
liaison, mais le produit d’une flexion de l’écorce du globe selon ce méridien.
Ce n’est cependant pas à ce phénomène que nous devons rattacher les principaux
traits du relief de la Grèce, mais aux Systèmes de fractures N. O. et N. N. O.
(Systèmes Pindique et Olympique) et à leur croisement par des directions à peu
près E.-0 .
C’est le Système N.N. O. qui a dessiné^les côtes occidentales et orientales de la
Morée et prdjëté versée sud,les trois grands appendices, terminés par les caps
Gallo, Matapan et Malée. C’èst ce même Système et celui du N. O. qui onfcdessiné
les rivages de l’Adriatique, avec les cotes de l’Eubee et de la Thessalie; tandis que les
directions dans le-sens des parallèles ont formé la vallée du Danube, les Balkans,
les Montagnes achaïques et la profonde coupure du gollè de Corinthe; dans laquelle,
en effaçant complètement la trace des soulèvemens N. N. O. et N. O., elles donnent
la preuve de leur postériorité. De là résulta la forme en quadrilatère oblique du
Péloponèse', son abaissement gradùel du nord au midi, et la profondeur de ses
golfes méridionaux.
la division -morcelée des rivages de la Grèce, et la multitude de hautes îles,
semées dans ses mers, forment encore un des traits caractéristiques de cette contrée;
pour trouver vquelque chose d’analogue, il faut s’élever jusqu’aux parties
septentrionales de l’Europe, où l’on voit dans 1 Irlande, 1 Écosse, et surtout dans
la Suède et la Norwège, la même pénétration réciproque de la terre et des e§ux,
ou la même sinuosité dans la courbe horizontale du niveau des mers. "On doit
attribuer cette disposition dans la Grèce à la dislocation des différentes formations,
jusqu’au Terrain tertiaire exclusivement, suivant des directions variées dont
les axes, à leur point de rencontre, ont formé les sommets des îles-de 1 Archipel,
et à l’apparition dans tout le bassin oriental de la Méditerranée de nombreux foyers
ignés, semés avec l’irrégularité des volcans de l’Océanique. Mais, en outre, la