différence avec les premiers, que les grains, au lieu d’être rouges, sont blancs,
enveloppés d’un réseau rouge, couleur dominante de la Roche. Nous reviendrons
plus loin sur cette texture remarquable. Ces Calcaires sont souvent mélangés d’une
grande quantité de très-petits grains siliceux, tellement que dans les parties décomposées
ils présentent l’aspect d’un Grès rouge, et il faut les regarder à deux fois
pour ne pas s’y méprendre.
Schistes talqueux et Marbres tigrés. A ces Calcaires, qui terminent ce que nous
avons appelé le premier étage de la série calcaréo-talqueuse, et que l’on pourrait
encore exploiter avec avantage, comme ils paraissent l’avoir été dans l’antiquité,
succèdent des Stéaschistes violets, luisans et fibreux ; ils commencent le second
étage, dans lequel nous allons retrouver une partie des Schistes argileux de la
partie inférieure. Ces Stéaschistes sont encore quelque peu calcarifères; mais cette
substance disparaît tout-à-fait pour faire place à une certaine quantité de Fer oligisté
écailleux, qui rend ces Schistes très-lourds etbrillans; dans ces derniers l’on trouve
une variété qui mérite attention, elle renferme de nombreux petits noyaux de Fer
hématite rouge, cristallisés en faisceaux rayonnans, qui donnent à la Roche une
texture toute particulière.
A ces Stéaschistes sont subordonnés quelques bancs d’un Calcaire blanc laiteux,
mélangé de quelques teintes roses de chair ou Verdâtres; ces Calcaires sont mats,
un peu translucides, et deviennent tout-à-fait vert clair et compactes à la partie
supérieure ; ils sont surtout remarquables par leur compacité parfaite, quoiqu’ils
se trouvent#u milieu des Roches les plus cristallines de la formation et dans le
voisinage des Calcaires verts, blancs et lie de vin, qui sont très-grenus. Au-dessus
des Stéaschistes violets et de ces Calcaires mats se représente une nouvelle série
de Schistes argileux verdâtres et quartzeux, d’environ deux cents mètres de puissance
, au-dessus de laquelle viennent des Stéaschistes grisâtres et verdâtres, à texture
globulaire, qui semblent préluder à la série des Calcaires tigrés qui leur succède
bientôt.
Calcaires tigrés. Ces Calcaires tigrés présentent une suite des plus belles variétés
de Marbres, susceptibles.de donner heu à des exploitations; ils passent par toutes
les teintes, depuis le gris-blanc jusqu’au plus beau noir : les grains globulaires qui
donnent à tous ces Calcaires cette singulière texture, sont toujours plus cristallins
que la masse de la Roche elle-même; ils sont toujours entourés d’un léger réseau
blanc, soit que la masse des globules soit grise ou noire; on dirait souvent une
Oolithe à petits grains gris ou noirs, cristallins, enveloppés d’un réseau quelquefois
à peine perceptible de-Calcaire blanc grenu. Il est à remarquer que les grains varient
bien de grosseur dans chaque banc, mais qu’ils sont toujours uniformes dans toute
l’épaisseur d’une même assise.
Nous en avons remarqué une variété où la masse enveloppante, grise, est compacte,
mate, comme les Calcaires dont nous avons précédemment parlé, et où les grains
ne sont pas disséminés régulièrement : dans certains endroits ces grains sont très-
rapprochés et très-nombreux, tandis que dans d’autrés ils sont rares; ce qui na
jamais lieu dans les assises grenues, où les globules sont toujours disséminés uniformément.
La variété noire offre des globules en général plus gros, à lamelles
spathiques, enveloppés d’un réseau blanc très-léger, qui tranche avec le noir de
.jais des globules. A Tsimova, un Calcaire blanc, très-saccharoide, offre aussi cette
texture globtdeuse, mais beaucoup plus en grand; ce sont de larges noyaux gns,
spathiques, peu nombreux, disséminés irrégulièrement au milieu de la masse
blanche : ce Marbre serait d’un très-bel effet, employé dans la décoration.
Tous ces Calcaires sont plus ou moins fétides, blanchissent au chalumeau ét
y fondent même souvent en un verre blanc, à cause de la grande proportion de
Talc qu’ils renferment quelquefois. Le Marbre rouge antique blanchit également,
et laisse apercevoir ensuite des petites lamelles de Talc ; dans les acides ils laissent
tous un dépôt de petits grains brillans de Silice et quelque peu de Charbon.
La première pensée qui se présente naturellement lorsqu’on examine ces Calcaires,
c’est que tous ces globules cristallins, de couleurs et de texture différentes de celles
de la pâte enveloppante, sont des masses de Madrépores, qui ont pris cette teinte
et cette texture différentes.
En effet, il est assez difficile de s’expliquer comment cette double texture grenue
et globulaire aurait pu 6e former autrement : mais si l’on considère cependant la
grande régularité de ces globules dans tout un banc, leur différence de grosseur
d’un banc à un autre, grosseur qui varie depuis la milliaire jusqu’à la pisaire et
même au-dessus; que la même texture sé retrouve également dans les Stéaschistes
calcarifères, et enfin dans des Schistes talqueux, où les petits grains paraissent
appartenir à du Fer oxidé, il devient au contraire difficile de supposer que cette
texture globulaire soit due à la présence de corps organisés.
Il nous paraît plus probable, au contraire, que ces globules sont le résultat d’un
mode de cristallisation particulier ; car ils sont tout-à-fait indépendans les uns des
autres et tout-à-fait ronds : ils diffèrent donc en cela de certaines masses de Madrépores
qui, dans une section perpendiculaire, présentent bien à peu près une texture
analogue, mais qui, dans une section latérale, représentent comme un faisceau de
petits tubes plus ou moins alongés; quelles que soient d’ailleurs les masses de Madrépores,
elles sont toujours disséminées dans les couches qui les renferment, et ne
forment jamais de bancs entiers de manière à leur communiquer une texture partout
aussi régulière que la présentent les Calcaires tigrés dù Taygète.
Les bancs de Calcaires tigrés sont ordinairement assez puissans, ils ont depuis