vertes et violettes; puis, comme dans les collines d’Aracova et des sources de
l'Eurotas, des Calschistes, Roches de passage entre les Schistes et les Calcaires : ce
sont des Schistes argileux bleus, avec feuillets minces et interrompus de Calcaire
saccharoïde, ou des Calcaires jaunes et peu cristallins, avec petits feuillets schisteux.
Cette pénétration réciproque des matières argileuses et calcaires, dont la réunion
s’est opérée presque sans mélange, quoique leur dépôt fiât le produit d’un sédiment
rapide, plutôt que d’une cristallisation régulière, est caractéristique de cet
étage, et nous l’avons observée partout à la base de ce grand dépôt calcaire.
Les Calcaires qui succèdent aux Calschistes sont bigarrés de diverses couleurs,
ternes et souvent ocreuses. Leur texture est faiblement cristalline, et en s’élevant,
la masse principale, qui a plus de 200 mètres d’épaisseur, devient bleu foncé.
Cependant, comme dans les Calcaires cités précédemment, la couleur passe souvent
par nuances insensibles au blanc le plus pur, et cela dans des échantillons
d’un faible volume : il est à remarquer qu’à mesure que la teinte s’éclaircit, la
texture est de plus en plus cristalline, et que, de Marbre bleu et compacte, il devient
en même temps blanc et saccharoïde, comme si la cristallisation et la décoloration
étaient dues, à une même cause.
Ainsi, la crête aiguë et à flancs abruptes qui domine le village et le monastère
de Bézagny, sur la pente occidentale du Courcoula, est formée d’un Marbre blanc
de lait, plutôt que blanc de neige, dur, sonore, et à grains si fins que sa cassure
est unie et esquilleuse. Il paraît avoir été exploité dans l’antiquité, mais sans doute
uniquement pour l’architecture, car l’extrême finesse de son grain et sa dureté le
rendent fragile et peu propre à la statuaire.
En nous transportant vers l’extrémité nord de cette même chaîne, au Marma-
rovouno qui domine Tégée, nous retrouvons ce même Marbre terminant, comme
au Courcoula, la série des Roches du second Groupe; mais ici il est plus grenu,
comme on peut encore en juger par ses nombreux débris de sculpture qu’on
rencontre, non dans les ruines de la ville antique de Tégée, car tout y a disparu,
mais dans celles, de Tripolitza, où on les a en grande partie transportés. Toutes
les colonnes de la principale mosquée et les Marbres qui l’entourent de tous
côtés, entre autres un énorme tronçon de colonne que l’on attribue au temple de
Minerve A léa , proviennent du Marmarovouno,
Les Marbres saccharoïdes de Paros, avec plus de brillant, un édat plus vif et
plus scintillant, convenaient moins à l’architecture religieuse que ces Marbres de
Tégée, qui, malgré leur blancheur, reflètent une lumière plus tranquille et plus
harmonieuse.
En continuant de parcourir le versant occidental du Système Monembasique ».on
rencontre partout les diverses Roches qui appartiennent à ce Groupe : ce sont dans
lès montagnes de Mazaraki, à une heure au nord de Hiéraki, des Marbres blancs
grenus, mouchetés de gris, avec nombreuses lamelles de Mica et filons de Fer oligiste.
Plus au nord, au village de Tzarafona, après avoir laissé dans le fond des vallées
profondes des Schistes argileux luisans en décomposition, recouverts d’un
Calcaire noir de peu d’épaisseur, et qui paraît appartenir au Groupe précédent,
on rencontre, en couches beaucoup moins inclinées, des Schistes talqueux d’un
vert clair, brillans et onctueux, et au-dessus, des Calcaires jaunes, presque aussi
compactes que les Calcaires lithographiques, alternant avec les Ardoises ou Schistes
calcarifères, violets et verts,;qui finissent par les recouvrir.
Près de là, on observe une magnifique Brèche, dont il est difficile de bien saisir
les rapports avec les Roches précédentes : elle consiste en fragmens verts et rouges,
dans une pâte rouge de sang; sa structure est quelquefois entrèlacée, comme celle
du Marbre campan : des cristaux de Quartz hyalin, du Fer hématite, du Fer oligiste,
y sont disséminés. A son contact avec la grande masse de Calcaire bleu
sublamellaire, qui s’élève à 1700 mètres au sommet des montagnes, on observe
que ce dernier est devenu blanchâtre, poreux et âpre, comme les Calcaires dolo-
mitiqués qui, dans la même contrée, avoisinent les Gypses.
Ce Calcaire bleu, un peu sublamellaire, forme tous les sommets des montagnes
d’Agrianos, de Zinzina, du Malévo de Saint-Pierre et de VerVéna, dans lesquels il
passe assez Souvent à l’état de Marbre grenu, comme nous l’avons déjà vu ail Courcoula
et aü Marmarovouno, mais toujours dépourvu de fossiles, n’alternant avec
aucune autre Roche, et reposant immédiatement, en gisement non concordant, sur
les Schistes argileux de la série précédente ; il nous est impossible de décider à quel
Groupe il appartient
Presqu’île du cap Malèe. En revenant vers le sud de la Morée, nous retrouvons
dans la presqu’île du cap Malée le Groupe calcarèo-talqueux mieux caractérisé.
Nous avons vu que diverses variétés de Schistes argileux, presque toutes
cristallines, forment la base de cette presqu’île. Celles qui appartiennent au groupe
que nous examinons, se montrent principalement dans la partie orientale ; on
commence à les rencontrer près du village de Théodoros, route de l’Hélos à
Monembasie, dans le fond du col surbaissé qui unit la plaine fermée du Kata-
vothron à la vallée d’Epidaure - Liméra. Ce sont des Schistes talqueux associés à
des Roches ophiolithiques, comme.ils le sont dans la montagne de Courcoula aux
Roches amygdalaires, feldspathiques et stéatiteuses ; puis des Schistes violets et
t quelques, Calcaires à lamelles de Talc, surmontés de la grande masse des Calcaires
bleus ou noirâtres que nous avons déjà décrits.
Tout le centre de cette presqu’île, au sud-ouest de Monembasie, notamment
le canton, pittoresque et bien arrosé des Périvolia (les jardins), et les environs