dépôt des Gompholites, est limité aux chaînes comprises entre le lac Stymphale et
la plaine de Phlionie. Dans toute cette région les couches inclinées des Gompholites
sont parallèles aux faîtes du Gavrias et du Yezitza, et le Terrain tertiaire subapennin
conserve son horizontalité et son niyeau peu élevé à la rencontre du même
Système. Quelques observations, sur la première apparition des Trachy tes viendront
peut-être à l’appui de cette opinion. Nous plaçons en effet ce phénomène avant le
dépôt du Terrain subapennin, et il est à remarquer que dans l’île d’Égine, comme
à Méthana, le soulèvement qu’il a produit àv redressé les couches calcaires dans la
direction exacte du Système de l’Erymanihe.
L’île de Skyros a donné lieu à la même observation.'Les Trachy tes, en s’y introduisant
au milieu des Schistes (voyezpl.IX de la 2* série, fig. 4)> ont coupé l’île
en deux parties et soulevé le Terrain secondaire dans cette même direction E. N. E.,
qui se prolonge à travers l’Eubée, les sources thermales de Chalcis et la grande
yallée de la Béotie. Nous avons cru devoir exposer ces conjectures, quoique l’apparition
des Trachy tes ne nous ait pas semblé, dans l'Archipel, susceptible d’être
liée dans "sa généralité à aucune direction particulière de soulèvemens.
5.° SYSTÈME ARGOLIQUE. Ce Système sê compose d’une multitude de petits
chaînons à arêtes très-prononcées et élevées,,.mais en général peu étendues; il
sillonne principalement la péninsule Argolique et la côte de. l’Achaïe. Sa direction
est toujours très-rapprochée de la ligné E.-0. La direction dominante nous a paru
E. 4° S. ; c’est celle des monts Géraniens dans l’isthme entre Corinthe et Mégare;
direction, il est vrai, que la topographie de cette ..chaîne devrait peut-être faire
attribuer à l’action du;Système des Alpes (E. 5° à 6° N.) sur le Système antérieur
de l’Achaïe ou des Pyrénées (voyez carte III, feuille II) : c’est la direction de l’île de
Candie, et dans l’ArgoIide celle des monts Adhères depuis le cap Skyli jusqu’à la
baie de Vourlia (E. 4° S.); de la presqu’île de Darà et de la grande île dé Poros au
nord de Trézène, des monts Khéli ou Arachnées, des monts d’Angélo-Kastro au
sud de Corinthe, de plusieurs chaînons et de la côte de Pellène à Ægire, dont l’un
présente un mur vertical (E.-O.) de plus de trois lieues de longueur. Nous pourrions
la prolonger encore dans l’Achaïe et dans l’Élide, où l’examen de notre carte
fera connaître assez bign les nombreux accidens qui s’y rattachent Nous la retrouvons,
enfin, dans.une cassure très-remarquable qui s’étend dans la Messénie du
col du San-Nicolo au pied méridional du mont Lycodimo; (direction E.8°S.);
mais ici il est essentiel de remarquer que cette cassure, que l’un de nous avait déjà
rapportée, en i83o, au Système des grandes Alpes (voyez Annales.des sciences
'naturelles, tome XXII, io3i X paîaît être en effet postérieure à toute la formation
subapennine; elle aurait rompu au col du San-Nicolo une ligne de cavités
.creusées par les Lithodomes dans le .Terrain tertiaire et dans la Craie, de manière
que cette ligne s’est abaissée d’un côté', vers le sud, à Modon ; de l’autre, vers le nord,
à Navarin. Malgré une légèréidifférénce dans la direction E. 8 a. au lieu de E. 4 N.,
l’époque de cette fracture se rapprocherait donc de celle des grandes Alpes, dont
elle ne serait qu’un lointain contre-coup ; fait unique et peut-être anomal, relativement
à ce que nous a v o n s observé, dans les directions rapprochées de la ligne E.-O.
Dans la Grèce continentale, le Système de l’Hémus ou des Balkans se rapproche
aussi de la ligne E.-O., mais en faisant au contraire un angle de 5° à 6° vers le nord,
comme la chaîne principale des Alpes. Ce Système est remarquable par les deux
grandes dépressions qui semblent être la coxftquence de son soulèvement. Au
nord, est celle dans laquelle coule la Save et le Danube, et au sud, celle que dessine
le golfe de Nicée, la mer de Marmara, les côtes nord de la mer Égée et la succession
des lacs Betchik, Langaza et Iénidjé, qui détache presque du continent la presqu’île
Chalcidique. Dans la Thessalie plusieurs chaînes remarquables paraissent
encore affecter la même direction; dans la Morée nous ne pouvons y rapporter
que quelques accidens du sol, tels que la ligne brisée des monts Géraniens, de
l’isthme, et.surtout le mont Saïta, près le lac Phonia; mais ce sont de ces rappro-
chemens dont on doit d’autant plus se méfier que nous ne trouvons dans le Terrain
subapennin de la Grèce aucune des grandes dislocations que le soulèvement récent
des grandes Alpes aurait du y produire.
On voit d’après ce qui précède, et surtout d’après l ’examen attentif de nos cartes,
qu’il pourrait bien exister dans la Grèce trois lignes de fractures peu éloignées de
la direction E.-O. L’une^’elles, sans aucun doute, devrait être le résultat du grand
phénomène qui a produit les Alpes. Cependant dans toute la circonférence du
Péloponèse no.us ne trouvons qu’un petit nombre de localités où le Terrain tertiaire
subapennin ait; éprouvé quelques légers dérangemens suivant cette direction. L’effet
de ce grand phénomène se serait-ildonc borne si près de sa ligne principale d’action
à un soulèvement horizontal du sol, et les grandes fractures E.-O. de la côte de
l’Achaïe, et de la Mégaride, appartiendraient-elles à une époque antérieure? Les
résultats que nous ayons pu constater sont le soulèvement des Poudingues jusqu’à
la hauteur de dix-huit cents mètres sur tout le Versant achaïque dans la direction
E.-0 ., et la position horizontale du. Terrain subapennin au pied des plus grand?
escarpèmens de ce même Système.
6.° SYSTÈME DU TÉNARE. Les montagnes deice prolongement du Taygète,
appelé Magne, qui se terminent au cap Matapan ou Ténare, peuvenuêtre regardées
comme le relief le plus remarquable de cè système. Sa direction générale est N. 4° à 5°
vers l’ouest. On observe dans la Laconie plusieurs fractures avec grandes failles