des villages de Lyra et de Saint-Nicolas, appartiennent aux Schistes talqueux violets
et verts, parmi lesquels se montrent quelques coùches d’Ardoises fragiles. Au milieu
de celîès-ci on rencontre une variété de Schistes cristallins, à éclat nacré et soyeux,
bigarrés de vert et de violet, qu’on est surpris de trouver au milieu de Roches de
sédiment aussi compactes; enfin, ce singulier Grès lustré, qui se trouve à la montagne
de Courcoula, se montre encore ici avec la même couleur grise et les mêmes
nodules aplatis.
Au-dessus de ces Roches schisteuses s’élèvent-de puissantes assises de Caldaires
noirâtres, qui couronnent le sommet de la plupart des montagnes jusqu’au cap
Malée. Cependant il en est plusieurs qui n’en portent plus que des débris, ou même
en sont entièrement dépouilléès; dans les premières nous citerons le pic au sud de
Lyra, comme offrant la preuve de cette destruction du Calcaire. Cette Roche, qui
n’occupe que le faîte du plateau, paraît en gisement concordant avec les Schistes
argilêux: elle est noire, compacte, très-fétide, et tellement cariée que les aspérités
se brisent en craquant sous les pieds; on dirait des scories âpres et poreuses. Les
parties blanches, qui forment dans la Roche dés veines entrelacées, ont mieux
résisté à la destruction que les parties noires, et dessinent à la surface des réseaux
ou des pointes saillantes. Cette localité n’est pas la seule où l’on trouve de semblables
Rauwackes; nous en avons rencontré plusieurs fois dans les montagnes
arides et désertes qui s’étendent de Monembasie à Lénidi. Le Calcaire bleu, toujours
dépourvu de fossiles et de toute couche étrangère, est la seule Roche qui paraisse
au jour dans toute cette région.
Des Calcaires liés évidemment aux Roches schisteuses se voient encore sur la.
côte orientale, près d’une tour appelée Guardia Koulendiani; ce sont des Marbrés
blancs, quelquefois brunâtres, recouvrant en gisement parfaitement concordant
diverses variétés de Schistes talqueux verts et violets, et traversés les uns et lés
autres par des filons multipliés de Fer oligiste. -
Il serait impossible, dans l’état actuel de nos connaissances sur cette partie de
la Grèce, de savoir si l’on doit réunir à ce groupe les Calcajrés en général de.
couleur claire et d’une structure plus ou moins compacte qui régnent sur la côte;
orientale et forment les grands escarpemens du cap Malée ; ils reposent sur la
tranche dés Schistes argileux anciens (Stéaschistes luisans, Schistes glanduleux,-
Micaschistes), en stratification peu inclinée, et l’on a vu, dans un seul point il
est vrai (montagne de Vatika), le Grès vert ancien (Psammite verte), qui paraissait
sortir de dessousfleurs masses. i -
Arcadie et Areolide. Nous avons vu la série des Micaschistes et des Schistes
argileux anciens gercer? dans le nord de la Morée au Ziria; la série talqueuse s’y
montre également,,!et l’on ÿ voit succéder à des Schistes argileux verdâtres, satinés,
très-feuilletés, d’autres Schistes argileux ternes, qui passent à des Grauwackes
schisteuses verdâtres; au-dessus on trouve, au milieu d’autres bancs de Schistes
argileux ternes, des assises de Grauwackes très-quartzeuses, à structure irrégu-
Hère, qui forment le col de Kastagnà, et régnent dan, toute la partie orientale
du lac Phonia.
Des Calcaires bleus et noirs, compactes, renfermant des Nummulithes (Saïta, Ziria)
et des Radiolithes (Oréxis), recouvrent tout ce Système et entourent en quelque sorte
le pointement circulaire de Roehçs anciennes, qui constituent la montagne du Ziria
(Haute-Arcadie). Ces Calcaires bleus et noies, aux environs de Lafka, village situé
dans la partie occidentale de la plaine de Zaraca (Stymphale), ont subi la même
altération que les Calcaires bleus et noirs de la chaîne Monembasique et de la presqu’île
du cap Malée ; circonstance qui augmente nos présomptions sur l’origine
récente des Calcaires de la Laconie, et nous les fait regarder, suivant que nous
l’avons déjà fait pressentir, comme appartenant, ainsi que ceux du Ziria, aux/Ter-
rains secondaires. Les mêmes séries de Roches percent encore dans le nord de la
Morée, à la base du mont Khebnos, et au fond de quelques vallées profondes,
comme celle de Kloukigæs (Styx).
Le Système talqueux se montre encore dans la partie orientale de l’Argolide, aux
environs de Poros, où percent les Schistes argileux, et dans la ename des monts
Adhérès, depuis le Métoki d’Hydra jusqu’au cap Skili. Les montagnes de cette chaîne
sont formées de Schistes argileux verdâtres et violets, luisans et satinés, associés à
des Schistes argileux ternes. Parmi les Schistes violets on en distingue pne variété
particulière : elle est mélangée de parties vertes de Talc ou de Chlorite"a éclat gras,
entrelacées avec les parties schisteuses violettes, formant un mélange de couleurs
d’un assez bel effet ùet qui a quelque analogie avec certains Schistes du Terrain de
Porphyre vert
Les Schistes argileux verdâtres, pailletés, contiennent des bancs de Quartzites gris
bleuâtres, et au-dessus se trouvent des Psammites et des Grauwackes micacées
verdâtres, à structure irrégulière; ce sont des Nodules aplatis et entrelacés sans
adhérence, comme certaines Argiles schisteuses des Terrains ljouillers, qu’on appelle
dans quelques mines Escaillages: ces espèces de Nodules comprimés, de formes
très-irrégulières, présentent à la cassure un Quantité bleuâtre, comme les Grès
lustrés, à noyaux ovulaires du Courcoula et des environs de Lyra. Les Schistes
argileux et les Grauwackes alternent avec des bancs peu épais d’un Calcaire noir ou
gris de fumée, très-durs, très-tenaces, schisteux et subsaccharoïdes^ils finissent par
couronner tout le Système, et les bancs acquièrent trois ou quatre pieds de puissance.
• Salamine. L’île de Salamine présente les diverses Roches dp ce Groupe avec
lés caractères les mieux prononcés. La partie méridionale est hérissée 3e mon