grandes catastrophes diluviennes et ignées spnt liées à ses premières
traditions; nous pouvions espérer d’en étudier les effets ou du moins
d’en reconnaître la trace.
Qu’y avait-il de réel dans ces déluges de la Samothrace, dè Deuca-
lion et d’Ogygès? quelles pouvaient en avoir été les causes*? L’histoire
fabuleuse de la flottante Délos, de l’apparition si subite d’Ànaphé,
nous cachait-elle la tradition de quelques phénomènes volcaniques?
Quels effets avait produits l’apparition historique des îles de Théra
et de Thérasia sur un foyer encore en action, qui paraît s’élever et
s’abaisser successivement, sans grandes commotions et sans .fractures,
comme le volcan sous-marin de l’île Julia?
Méthana surtout, où une montagiïe de sept stades s’éleva dans la \ 59.c
Olympiade (dans le même temps peut-être oii Syeion et Rhodes étalent
renversées et toute la Lycie et la Carie éhranlèës par les tremblemens
de terre ), phénomène dont Strâbqn et Ovide nous ont laissé des
descriptions remarquables , ; devait •‘attirer notre attention ; cotait peut-
être le seul grand soulèvement31 avec fracture,; accompagné de phénomènes
volcaniques, dont l’histoire retraçât le souvenir, et nous devions
y chercher des élémens pour la solution de cette importante question
de l’ouverture des bouches volcaniques avec ou sans cratère de*soulè-
vement.
Les phénomènes volcaniques n’étaient pas les seuls qui dussent appeler
notre attention. Les couches les» plus superficielles et les premiers
monumens de l’industrie: humaine donnaient naissance à- une foule de
questions du plus grand intérêt. Malheureusement elles étaient de nature
à exiger pour leur solution un plus long séjour et la géognosie pqur
unique but de nos travaux. Le moment approche ou les Grecs, rendus
à la civilisation, pourront eusL-mêmes se livrer aux recherches, pénibles
et continues qu’elles exigent ht qu’un voyageur ne pegit entreprendre.
Us trouveront sans aucun doute dans ces alluvîons épaisses qui recouvrent
les vallées de là Grèce, et dont les débris de» céramiquéet les* os sein
ens humains répandus avec profusion'sont les fossiles caractéristiques,
le moyen îde distinguer les diverses races qui ont habité leur sol, et la
trace des révolutions récentes et locales qu’il paraît avoir éprouvéë’s ;
recherches dans lesquelles l’archéologie et la géognosie se prêteront
des lumières mutuelles.
Les cavernes de la Morée, dont une grande partie sert encore aujourd’hui
à fecoulement de fleuves souterrains, nous ont donné une explication
simjfle et naturelle, si elle n’est generale, du phenomene des
grottes à ossemens, pour lesquelles on a imaginé tant de systèmes
bizarres. Quoique le peu de recherches que nous y ayons entreprises
aient été infructueuses, nous sommes convaincus qu’on y trôuveraréu-
nies, sans être confondues, les races perdues ou diluviennes, les races
éteintes’aujourd’hui dans la Grèce, et enfin celles qui lâ peuplent et
s’y ensevelissent encore de nos jours.
L’étude des ruines voisines du litforal confirmera divers résultats que
nous, n’avons fait qu’entrevoir (voyez le Mémoire sur les phénomènes
récens). Ainsi depuis“ long-temps des sillons tracés à la surface des
Roches calcaires avaient été remarqués dans plusieurs parties de l’Europe
, et expliqués par diverses hypbthèses peu satisfaisantes. Nous les
avons retrouvé partout sur les ménumëns antiques du littoral et sur les
rochers qui lés supportent, èt nous avons pu démontrer qu’ils n’étaient
dus* qu’à des causesencore agissantes. Le lien n’est pas rompu entre les
causes .des phénomènes antérieurs et celles qui s’exercent aujourd’hui,
comme’îon’ l’a répété si souvent en «confondant les grands phénoinènes
qui signalaient l’origine de chaque? période géognostique et les causes
moins puissantes Mont l’action^se prolongeait*pendant toute sa durée;
ce n’est qu’aux effets de ces dernières causes que nous pouvons comparer
les phénomènes qui se passent sous nos yeux, et la Grèce nous offrira
plusieurs preuvestede ‘leur complète analogie.1
La Grècie devait encore offrir un intérêt particulier sous- le point de
vue de l’histoire de la minéralogie et même sous le point de vue économique'.
L’état peu avauLcé delà civilisation «’opposait chez les anciens
i . Nofft pondons 'citer dès a’-présoit les prêches à fragmens de poteries dont le ciment est aussi
dur et àïlssi cristallin que fceluf des'Roches anciennes ; les terrasses Successives qui découpent les
rivage^de la Morée^et àgaîôncent de .légers ^spulèxem%ns du sol dans une époque'"' très-récente j
l'affaissement des rivages de la Morée ^ depuis les temps historiques, quic semBle^émontré par
divers- passages des auteurs anciens, ^et la position des ruines d’un très-graupf nombre de villes
maritimesî£( Vôÿez Phénomènes'récèns. ) *