rochers de Falkonera, Karavi, Bélo-Poulo, etc., cette bande se trouverait exactement
dans la direction Ach^ique : prolongée par le Péloponèse, elle irait aussi rencontrer
les boues thermales sulfureuses de KatakolcC II suivrait de cette direction générale
que semblent pfiis particulièrement affecter les Trachytes dans le sud de 1$ Grèce,
qu’en regardant les phénomènes volcaniques comme la seule cause du soulèvement
des montagnes, ^apparition des Trachytes devrait être reportée au Système Achaïque,
c’est-à-dire à une époque antérieure ait dépôt des Gompholithes de la Morée
et à la-formation de l’Argile plastique; ce qui serait tout-à-fait contraire à nos observations,
lesquels nous çtnt fait voir à Égine, à Poros, à Méthana, etc., des Trachytes
plus récens que ce Système de^disiocation ; Santorin et les différen®'phénomènes
ignés que nous avons cités, bien que paraissant en rapport avec cette direction,
sont cependant de l’époque actuelle. Mais si, au lieu de considérer l’apparition des
Trachytes comme la cause des divers soulèvement qui ont affecté le sol tertiaire
dte la Morée, oii regarde, au contraire, cette apparition Comme la conséquence
dë' ces soulèvemens ou dislocations, il paraîtra alor&,naturel que les Trachytes se
trouvent en rapport avec un Système de dislocation antérieur à leur apparition;
car ce Système, ayant été beaucoup plias prononcé dans cette partie de la Grèce
que ceux qui l’ont suivi, devait présenter.beaucoup plus de points de moindre
résistance qui permissent aux Trachytes de percer avec-plus de facilité^
Il résulte de cette observation que de grandes difficultés se présentent dans la
détermination de l’âge ou de l’époqiïe d’épanchement des Roches ignées; qu’il ne
suffit pas de les trouver en rapport avec tel ou tel Système de dislocation pour
pouvoir leur assigner un âge relatif, ce serait s’exposer à de graves erreurs ; mai»
qu’il faut encore y joindre des faits de superposition.
Nous venons de voir par tout ce qui précède que les Trachytes n’Qjpt pas cessé de
se montrer depuis le dépôt des Gompholithes; ce que.l’on peut donc dire de plus
positif sur leur âge, c’est qu’en Grèce ils sont à la fois contemporains des formations
tertiaires les plus récentes et de l’époque actuelle,
PRESQU'ÎLE DF. MÉTFf ANA Cette presqu’île, située à l’extrémité de l’Épidaurie
et de la plaine de Trézène, se compose d’un massif de montagnes atteignant à la
hauteur de 741 mètres. Cet énorme mamelon, de forme à peu près circulaire, d’un
aspect sombre et couronné de crêtes inégales ^appartient en presque-totalité à la formation
des Trachytes. Il tient par sa partie méridionale' à un plus petit massif de
Calcaires compactes gris clairs et gris bleuâtres, à HippÛrites et autres fossiles que
nou^avons dit appartenir au Système crayeux; il se lie à la presqu’île de Dara par
un petit isthme formé des mêmes Calcaires.
Pour se rendre de cet endroit au village de Mégalo-Korio, situé à* un quart de
lieue des ruines de l’ancienne Méthana, on tourne à peu près pendant une demi-
heure le mâssif calcaire, en passant près d’une caverne assez spacieuse, appelée
Péristéria (caverne aux pigedns), dont le fond est rempli d’une eau <yn peu salée,
quoiqu'elle soit beaucoup au-dessus du niveau de la mer. Cette caverne paraît être
le résultat d’une dépression opérée dans le Terrain calcaire. Un" quart d heure
plus loin*que la gvotte, on arrive à la séparation des deux Terrains, et l’on quitte
les Calcaires, que l’on appelle dans cet endroit Asprolithari, à cause de leur teinte
blanchâtre, pour les distinguer dei&Trachytes toujours d’un noirâtre foncé. Nous
reconnûmes d’abord qu’une colline située à la gauche, dqnt la peine douce incline
vers la route et relève vers la mer, était formée .par une véritable coulée; tandis
que tous les autres Trachytes qui composent cette presqu’île sont massifs et fragmentaires.
Cette coulée forme un banc continu deçjnq à six pieds de puissance;
le. Trachyte qui la compose est'd’un brun rougeâtre un peu poreux, ayant quelque-
foisri’aspect d’une Brèche, à -cause des nombreux fragmens qu’il a empâtés; cette
coulée parait avoir été précédée d’éjections de Trachytes solides, dont les moreéàiix
forment un premier banc incohérent au-dessous; elle est poreuse..vers les surfaces
inférieure et supérieure, où elle est tout,-à-fait scoriacée', a la manière des Laves
ordinaires; circonstance qui indique suffisamment son mode de formation. Elle a
recouvert «dès Calcaires et des Grès très-quartzeux, à ciment argileux de la formation
du Grès vert inférieur; ceux-ci se désagrègent facilement et ont acquis une
structure presque fragmentaire; plus loin les- Calcaires sont simplement en contact
avec les Trachytes, sans qu’ils paraissent en avoir éprouvé de modification sensible.
Il ne reste plus de traces du cratère ou de la fente par ou la coulée dont il vient
d’être question ait pu s’épancher; elle forme maintenant une colliné isolée, probablement
antérieure aux dernières révolutions qui ont affecté le Groupe trachytique
de Méthana, et elle a cela de remarquable, que c’est peut-être le seul fait du même
genre qui existe dans tout ce massif de Trachyte à structure fragmentaire. Cependant
il paraîtrait, d’après des renseignemens que nous a fournis M. de Vaudrimey,
qu’il y a une autre coulée bien marquée aux environs de Kaymméni-Pétra, laquelle
semblerait dater de l’époque actuelle. r
La première apparition des Trachytes à précédé, à Méthana comme a Égine, le
dépôt du Terrain tertiaire subapennin; ils ont donné lieu dans 1 une et 1 autre localité
à des conglomérats trachytique# qui accompagnèrent la formation. Le massif
de Méthana, si élevé et5"si remarquable par ses formes abruptes, nest au reste
point le résultat d’un settl soulèvement, mais de plusieurs, ce qçi indiquent assez
les différentes espèces de Trachytes dont il se compose. Diverses traditions nous
apprennent d’ailleurs que ce* lieux ont été depuis les temps historiques le théâtre
de plus d’une catastrophe et qu’ils ont reçu des accroissemens notables. Ainsi