relations, ne parlent point de ce qui a rapport à la Géologie, ou ne disent en
passant que quelques motà vagues, qui nous ont cependant suffi, à nous qui avions
vu les lieux voisins, pour Juger par analogie de la nature du Terrain là où nous
n’avons pu étendre nos recherchés. Ainsi les travaux de Tournefort, d’Olivier et
de Fontanier, les manuscrits de Yilloison, déposés à la Bibliothèque royale, et les
notes puisées dans les collections rapportées par M.°le comte Albert Parolini de
BaSsano, YYebb, Holland, Hawkins, Woods, nous ont fourni quelques renseigne-
m en s utiles, mais peu ùombreux.
Les îles de l’Archipel paraissent être le résultat de la combinaison des différens
Systèmes de montagnes qui constituent le continent de la Grèce, et dont il vient
d’être question dans le^chapitre précédent. Nous suivrons, autant que la chose sera
possible, pôur leur description, l’ordre que nous avons établi en parlant de ces
Systèmes : ainsi - nous commencerons par décrire celles qui appartiennent incontestablement
au Système Olympique; puis nous parlerons de celles qui, sans direction
bien déterminée,”s’y rattachent également Les premières, qui se trouvent
dans lé^pfolongement même de la ligne de l’Objùüpe, sont: Négrepont, Andros,
Tine ,*Mycone et les deux Délos, Sténosa, Amorgos, Saint-Jean de Cherni et Scar-
panthos.~Les §gcondes peuvent être rangées en trois lignes parallèles ; ce sont,
en commençant par la ligne la plus orientale : Naxie, Skynosa et des écueils voisins,
Amocgo-Poulo, Namphio et les écueils qui en dépendent; dans la ligne du
nùlieu, Iaoura, SyraParos, Antiparos, Nio et Santorin; enfin, dans la ligne la
jfius occidentale, Zéa, Thermia, Serpho, Siphante et Polycandro. Les îles de Milo,
d’Antimilo, de l’Argentière, de Polino, de Sykino et de Candie, qui appartiennent
à d’autres Systèmes, termineront ce chapitre.
Quant aux îles qui composent le Système volcanique grec, et qu#sont, i.° dans
le golfe d’Athènes : Égine et Poros, avec la presqu’île de Méthana; 2.0 dans l’Archipel
proprement dit : les écueils de Bclo-Poulo ou Kaïméni, de Falkonéra et Caravi;
les îles d’Antimil©, de Milo, de l’Argentière, de Polino, de Polycandrù,’de Sikino,
de Santorin avec s£s Kaïménis, et enfin, plus au sud, les rochers de Christiania, nous
n’en parlerons dans ce chapitre qu’en tant qu’une partie de leur sol appartiendrait
aussi au Système des Roches anciennes dont nous allons traiter ; leur description
complète viendra à l’article des Terrains volcaniques.
I. NÉGREPONT ( jiyçnroç),l’antique Eubée, est la plus grande des îles de la
Grèce, après Candie; elle a environ 90 milles géographiques de longueur, depuis
le éanal de Trîkéri jusqu’à celui dé Bocca-Silota, dans la direction du nord-ouest
au sud-est, c’est-à-dire, la même que celle de la chaîne de l’Olympe, dont elle
forme, comme nous l’avons déjà vu, une partie du prolongement méridional; sa
longueur moyenne, au contraire, est tout au plus de 9 a milles, et de 24 a 25
seulement dans la pluagfande largeur, dji cap Lithada (Cénée) a 1 extrémité orientale
du canal de Trikéri, et du cap Daron à celui de Rili. La configuration de cette île
présente quelque analogie avec celle de l’Italie’;' elle forme aussi comme une sorte
de botte, dont le cap Lithada serait la pointe. Sa circonférence est de 36o milles,
et sa surface totale de i 35o milles carrés, environ i 5o lieues. Elle n’est séparée du
confinent et des’cq|es de la I^vadie que par le canal de Talanta et celui de Négrepont,
tellement resserrés vers leur point de réunion, qu’il n’y reste guère que
l’espace nécessaire pour le passage d’un navire. Ce détroit, auquel on donnait? le
nomd’Euripe, était anciennement, comme aujourd’hui, traversé par le pont qui
réunit l’île au continent; il est célèbre, encore de nos jours, par le phénomène
bien singulier du flux et reflux qui s’y fait sentir,-et dont on n’a pu encore
bien expliquer les irrégularités. L’on sait seulement que^ penfiaçft les six premiers
jours de la lune, puis du quatorzième au vingtième:, et pendant les trois derniers,
les marées y sont régulières; tandis que pendant tous les Autres, c est-a-dire du
septième au quatorzième, et du vingtième au vingt-cinquième, elles y soit tellement
irrégûlières, que le nombre s’en élève quelquefois jusqu’à onze, douze?treize
et même quatorze dans l’espace de vingt-quatre heures.
Négrepont est partout hérissée de montagnes, dont les plus, considérables sont :
au nord, le mont Lithada et le Placovouno (les anciens monts Téléthrius); dans
la partie centrale, les monts Dipso, Candili et Delphi; envers le sud, le mont
Saint-Élie (l’ancien Ocha) : ces montagnes sont assez hautes pour conserver de la
neige pendant une partie de l’année, et laissent dans le milieu du pays plusieurs
plaines vastes et fertiles, dbnt la principale est celle de Lélanthe, près de l’ancienne
Chalcis, où se arouvent des eaux thermales très-chaudes, qui jouissent d’une certaine
réputation.. Cette île, comme la chaîne à laquelle elle appartient, est’essentiellement
composée de Roches granitoïdes, de Gneiss, de Micaschistes et de Calcaires grenus,
formant presque tous les sommets des montagnes; elle possédait plusieurs carrières
de Marbres ;, les principales étaient situées dans le voisinage de la ville de
Carysto, au pied du mont Ocha, point culminant de l’île. Elles fournissaient des
Marbres d’un vert grisâtre, entremêlé de teintes de différentes couleurs, fort estimés
des anciens et propçes?à faire des colonnes. C’est un Calcaire stéatiteux ou Cipolin,
i l Cipollino anlico des Italiens. Strabon, Pline et plusieurà autres auteurs de l’antiquité,
en parlant des Marbres de Carysto, disenriqu’ils avaient été employés à* la
décoration d’un, grand nombre de temples.
Le fameux promontoire Capharée, aujourd’hui cap d’Oro, et celui de Mantélo
dans le canal de Bocca-Silota, en face de l’île d’Andros, où nous avons touché,
sont composés de Stéaschistes verdures, reposant sur des Micaschistes. L’Asbeste