cipale des veipes ou du milieu de la partie pénétrée par lé Fer ; il a perdu son aspect
grenu à grains fins, pour passer à l’état de Chaux carbonatée fernfère, et même
sur quelques points au Fer carbonaté en cristaux laminaires.
L’épaisseur du banc ferrifère est de plus de 2 mètres; les filoçs se dirigent à
découvert vers un rivage escarpé, éloigné de 4 à 5oo mètres du lieu de l’observation,
et tout fait présumer qu’on les verrait régner sur toute la hauteur de la
falaise. Il est difficile de rencontrer un ihinérai plus riche, et des circonstances
plus favorables pour son exploitation ; malheureusement dans tout ce canton 1 industrie,
les moteurs et le combustible manquent également,
Sur les bords du golfe de Boees, près le village de Laki, la mer lave un sable
presque entièrement formé de Fer oligiste micacé, dont on n’est pas long-temps
• à trouver l’origine. La côte est formée par les Schistes anciens, traversés de grands
filons de Quartz translucide* qui servent de gangue au Fer oligiste.
Le^Fer oligtste^se montre encore plus ou moins abondamment sur un grand
nombre de points de la Morée* vers les deux extrémités les plus méridionales de
l’Europe , au port Saint-Île orge , à quelques centaines de métrés du cap Malée^et a
Porto-Caillo, près le cap T’entre ,-‘dans les montagnes qui dominent Scutari (Magne);
dans plusieurs points de la chaîné Monembasique;'près du lac Phonia; au village
de Castagna; dans le Taÿgète,'etc.;.et enfin dans les îles de Syra, de Syphante et
de Serpho, où l’on rencontre aussi l’Oxidule ou Aimant naturel.
Fer oxidé. LeS autres minerais de Fer ne sont pas, à beaucoup près, aussi abon-
dans en Morée que le Fer oligiste; le Fer hydroxidg résinoïde forme des ¡amas à
la limite entre les Schistes et les Calcaires qui les recouvrent, notamment dans la
presqu’île du cap Maléè, où il présente des tubercules d’un beau noir et d’un aspect
velouté, connus depuis longtemps dans les Porphyres des Vosges. Nous avons
décrit avec soin le fameux gisement si riche de l’île de Myeone, qui appartient au
Fer hydroxidé résinoïde, et oxidé hydraté ordinaire.
L’Hématite brune occupe le même gisement qué le Fei* hydroxidé résinoïde de
la presqu’île du cap Malée.
Le Fer hydroxidé commun est extrêmement rare en Morée; nous ne pourrions
pas citer une localité où il fût assez'abondant pour être susceptible d’exploitation.
Fer sulfuré. Le Fer sulfuré, ordinairement si commun dans les Schistes anciens,
se montre si rarement en Morée, qu’on peut regarder son absence comme un fait
négatif, qu’il importe de constater; dans les îles on le rencontre en plusieurs localités,
notamment à Syra, à Milo et à Troie, ou il présente de nombreux cristaux
d’un très-beau jaune doré, disséminés au' milieu d’une Roche talqueuse verdâtre,
que les habitans ne manquent pas de yo u s indiquer comme de l’Or ou tout au
moins du Cuivre.
t e r r a in s p r im o r d ia u x d e LA MORÉE. 1 2 5
Fer carbonaté. Nous avons fcit connaître l’abondance du Fer carbonaté spathique
dans l’île de Syra, où il existe en filons très-puissans; on en trouve aihtsi des filons
à Thermia, et en Morée dais les deux chaînes Laconiennes du Taygète et des
Malévos, En général, il semble, comme nous l’avons dit précédemment, que les
émanations ferrâgineuses, ep traversant les Calcaires, au lieu d’y cristalliser sous
forme de Fer oligiste, comme dans les autres Roches, se sont combinées avec la
Chaux pour en former des carbonates Roubles de Fer et de Chaux, ou se sont
emparées seulement de l’acide carbonique du Calcaire pour former un carbonate
de Fer; c’est ainsi que l’on peut se rendre raison de la conversion, par exemple,
des Calcaires blancs de la presqu’île du cap Malée en Calcaire ferrifère, et même
en Fer carbonaté apathique, dont-nous avons parlé au sujet des filons de Fer oligiste
qui les traversent. Près de Lébetsova la partie supérieure des collines situées à l’ouït
est formée par des lambeaux d’un Terrain calcaire, quiaura sans doute été modifie
k l’époque de l’apparition du Fer oligiste : ce sont Ms hancs^de Fer cçrbonate
spathique .d’un jaune brun et de Calcaire ferriftre.ÿuntÿ ce Calcaire appartient a
la formation schisteuse^ncienne, carie passage de. l’un ^l’autre existe encore par
des couches schisteuses renfermantHu TaïS argentai. Noué ayons reconnu ausst
des Calcaires ferriferes analogies dans les envions du cap Suniuraf
La grande quantité de Sçoriés que l’on rencontre sur.le sol de la Laconie, confirme
ce que les écrivains de l’antiquité nous‘appren^em ¿es exploitations de Fers
de cette province: le Fer de la Laconie, qui jouissait^d’une grande réputauon,
était employé pour les limes, les vrilles, les coins et les instruisis de lapidaire
(Étiennede Byzance, d’apeèsfès auteurs anciens). Près de Lébetsova et des carrières
de Prasophyre de Crocées (route de Sparte à Gythium), lg Seori^ occupent un
si grand espace, et sont tellemen#altérées par le temps, qu’on pourrait se croire
au milieu de Scories volcaniques.
A Sparte même, au S.-0 . du théâtre, et près des ruines d’un temple, on trouve
beaucoup de Scories semblables à celles qui proviennent des fourneaux d’affinage;
elles y sont mélangées avec des fragmens de Fer oligiste, ce qui nous démontre
que c’était, du moins pour cette province, le Minerai exploité par les anciens. H
est probable cependknt que ces dernières .traces d’exploitation appartiennent a
l’époque de l’occupation des Français vers le treizième siècle, ou des Vénitiens
un peu plus tard ; car le heu où elles se voient, situé hors de l’enceinte moderne,
se serait trouvé au milieu de la ville antique et de ses principaux monumens, et
il n’est pas croyable qu’on eût dhoisi. ce.lieu pour y établir des forges.
Les Scories du Saranda-Potamos annoncent que.des forges existaient aussi sur
les bords de ce torrent, aux limites de la Laconie et de la Tégéatide; celles-ci
nous ont para d’une plus haute antiquité, car les débris des diverses espèces for