nombre .de points secondaires, et formant entre eux un réseau de triangles con-
t in a et régulier. Des signaux en pierre sèche en forme de cènes tronqués massifs,
de 2 mètres de base sur 3 mètres environ de hauteur, furent établis sur tous les
points choisis. Les angles'.ont été observés avec des théodolites de 8 pouces de
Gambey, donnant directement 2Qn décimales et par l'estime .10!' (ce s théodolites,
appartenant au dépôt de la guerre, font partie des inslrumens employés pou r la
triangulation du deuxième ordre de la carte de France ). On s’est borné à s ix , huit
o.u dix répétitions pour .les angles de l’enchaînement de triangles; les autres, relatifs
Paillon Boblaye, afin que lés levés et les reconnaissances militaires s’appuient sur des points et
sur des basés déterminés d’une manière régulière; car ces matériaux ne peuvent entrer comme
cíemeos' dans une carié d’ensemble qu’autant qu’ils sont susceptibles de se rattacher a un cadre exact.
D’aprcs ce principe, on '¿¡ocupen d’abord de bien déterminer les grandes dissions du territoire,
c’est-à-dire la direction des chaînes principales,, celle des principaux cours d’ean, les lignes de
partagé ou les limites, des différens bassins, en commençant par ceux du premier ordre et en
finissant par. les bassins des divers nfflnens. Celte manière de procéder,, la seule méthodique,
semble d’autant plus, convenable, que quelques parties isolées du littoral de l’ancienne Grèce ont
été fixées régulièrement, mais que l’intériéur du pays n'a été jusqu’à ce jour l'objet d’aucune ob-.
servàtion exacte. Lesmasses principales-d'one carte physique de la Morée ainsi établies, la répartition
des levés partiels deviendra une chose facile, et l'on s’appliquera alors à multiplier sur tons
les points les reconnaissances qui formeront le.complément du travail.
- Ces reconnaissances, devant embrasser une étendue de territoire considérable, ont besoin d’être
conduites avec iinegrande célérité : en conséquence il est Indispensable que vous employiez à leur
exécution le plus d'officiers ¿’état-major possible. A cet’effet, ¡I conviendra de les organiser en
brigades et de les mcllrë sons les ordres de l’officier chargé de ce qui concerne le figuré du terrain,
ainsi que les officiers détachés dans lea régimèns et les aides-majors : ces derniers surtout seront
d’nn grand secours, puisque le nombre en a été complété dans l'intention de metlre à profiMeum
connaissances spéciales. .
Lors de l’évam.lion de la Morée par les troupes .françaises , M. Paillon Boblaye et les officiers,
que ions croirez nécessaires pour l’aclièvemçnl des opérations graphiques resteront dans le pays ;
ces officiers feront alors partie de la commission savante et se trouveront à la disposition de
M Bory de Saint-Vincent, qui est chargé 'des recherches.relatives aux sciences physiques. Vous
auriez soin, avant voire départ, de recommander particulièrement-eés officiers aux autorités locales
et de vous assurer qu’on leur accorderait .au besoin protection et assistance.
Les plans, levés, reconnaissances, etc., exécutés par les officiers d’état-major, seront envoyés au
dépôt général de la guerre. Chaque mois il .sera adressé au directeur de cet établissement, par le
chef des opérations topographiques, un rapport détaillé sur la marche et les progrès des travaux.
Je ne doute pas, Monsieur le Marquis, que vous, n’apportiez un soin particulier à l’exécution
des mesures.prcscrites par la présente instruction ; vous apprécierez, sûrement mieux qu’un autre
les. motifs qui-doivent engager à profiter d’une occasion si favorable p?ur reconnaître le territoire
de la Morée avec exactitude. Je crois également inutile ^de vous rappeler combien il importe que
ces travaux topographiques soient poussés avec activité : je compte à cet égard autant sur le zèle
des officiers d’état-major qui se trouvent sous vos ordres, que sur les dispositions que vous jugeriez
^.onyenable de prendre.
aux points secondaires, n’ont ordinairement été pris qu’une fois: Les triangles,
dont la moyenne des côtés est d’environ 20000 mètres, sont à peu! près' tous
très-bien conditionnés. E n jetant un cou p d’oe il sur la carte irigonométrique (vo y .
la 1.” série de l’A tlas, Pl. I.ie) , o n .v e r ra,q u ’ils approchent beaucoup de la-forme
équilatérale; l’erreur sur la somme de leurs troisanglès est d’ailleurs toujours très-
faible, et va rarement à x5" sexagésimales. |
«Le nombre des stations géodésiques s’élève à cent trentë-quaire, dont quelques-
unes sont dans les îles des golfes Sarronique et de N auplie, telles que Speizia, Hydra,
Ægine, etc: Le nombre total des points déterminés est.de mille environ., ce qui
fait au moins un point par lieue carrée. A chaque station on a pris des distances
zénithales des stations correspondantes, ainsi que des points secondaire^les plus
remarquables; et comme les signaux offraient un très-bon pointé, i l s’en suit que
le nivellement qui résulte de ces distances zénithales, est trè s-e xa ct.-On croit
pou voir avancer que l’erreur sur les hauteurs dépasse rarement un mètre; ce qui
le prou ve, c’est que, partant d’un point sur le bord de la mer près de Nauplie,
traversant toute la Morée, en passant par des sommets dont quelques-;uns approchent
de 2000 mètres, on arrive au cap Katakolo, à om,4-5 ; à Maralhonisi, à o ,80,
et à Corinthe, à om,9 4 - 1 * '' --
« Les calculs qui avaient été faits d’abord en partant d’une base provisoire, afin
de pouvoir donner promptement des points pou r les levés topographiques, ont„
été refaits plus tard, en partant de la base définitive. On s’est servi 'des formules
usitées au dépôt de la guerre dans les calculs géodésiques Relatifs à la carte de
France; pou r les points de réseau de triangles, les calculs ont été faits à sept
décirifales, à l’exception de ceux des différences de niveau, qui se font toujours à
cinq (ce qui est bien suffisant). Dans les calculs relatifs aux points secondaires on
s’est borné à cinq décimales; on a eu égard à l’aplatissement de la terre, dans le
calcul des positions géographiques. »
Mesure d ’une base. «Les opérations géodésiques de la Morée entraînaient néces-
1. Ce dernier résultat prouve qu’il n’y a pas de- différence de niveau sensible entre la mer du
golfe de Corinthe ou Lépanle et la mer du golfe de Nauplie. .Or, le golfe d’Ægine ou d’Athènes
étant très-rapproché de celui de Nauplie, ces deux golfes étant très-ouverts et communiquant entre
eux, -oâ doit conclure qu’ils sont de niveau et que, par suite, les mers des golfes de Gprinthe et
. d’Ægine sont de même niveau. L’opinion, que la mer se trouve plus élevée dans le golfe de Corinthe
que dans' celui d’Ægine, est assez répandue. Cela vient, sans doute, de ce que le point de partage
de la partie la plus basse de l’isthme, dont on estime la hauteur à 60 mètres environ, étant
beaucoup plus rapproché du golfe d'Ægin& que de celui de Corinthe, .la pente est tres-douce du
côté, de ce dernier golfe, tandis qu’elle est forte^lu côté du premier. Ainsi, en venant de Loutraki
pour aller à Kalamaki ou à Kékhriès, 011 arrive à ce point de partage sans presque s’apercevoir
que l’on monte, et l’on a ensuite à descendre un petit coteau assez raide.