et par leur nouveauté. L e général directeur du dépôt déploya, lorsqu'il fut question
de les faire établir, toute l'énergie de son fo r t vouloir. On aura peine à croire que
les matériaux de ces d e u i beaux ouvrages n é fussent point encore coordonnés n i
même entièrement réunis en Septembre ! 8 3 1. Peu de jours auparavant, M.Peytier
étant de retour en France, muni de -cil qu’avait fait jusqq’alors la brigade, M. de
Vaudrimey rapportant en même temps son magnifique travail sur l’A rgolide et les
capitaines Boblaye et Servier se trouvant rentrés au dépôt, le coloùel Lapie reçut
l ’o rdre de_diriger la grande carte en six feuilles (vo ye z Pl. II de la t ." s én é ); carte
qui corita là vie à trois jeunes officiers d’état-major de la p l i s grande espérance,
dont íes' travaux ont profondément altéré la santé de la plupart de c e u x . qui con-
. coururent à sa perfection, et.qui doit, aussi bien que le pourrait faire une bataille,
signaler ses auteurs à la bienveillance du- Gouvernement, non.moins qg’à la considération
de l’Europe savante. E n s’associant par ceu e carte à la gloire que s’est
acquise la ComiSîssion scientifique d e Morée,' le p é r a l Pelet voulait qu’on nu
gravât les six feuilles sur cu ivre; ¿ a i s l’apparition en serait devenue beaucoup plus
lente. On se procura des lithographes assidus, qui, reproduisant sur la pierre chaque
feu illi* à mesure que le dessin en était fou rni, o n t trouvé le moyen d’exécuter-nos
planches I I , IV et V dans le courant d’une année révolue.- Ainsi tant de travaux,
commencés à la fin de l'hiver de l 8 3 i , ont éfé livrés au pu b lic avec nos livraisons
d a n s ^ courant de 1’aíuiée 1 83 2. . .
Comme il est des esprits difficiles qui pourraient bien méconnaître là .supériorité
de notre grande carte en six feuilles ,-parce, qu’ils y .découvriraient quelques imperfections,
j e crois devoir aller au-devant d;e leur critique, en signalant moi-même
les délita s q ui s’y sont glissés. L e lithographe a peut-être donné un ton trop^égal
à l ’e n s em b le , de l’ouvrage; les deux grands systèmes 'de l ’Ol.énos et d u Taygète, qui
conservent d e la n e ig e d u r a n t neuf à dix mois de l ’année, n’y sont sans doute point
z fortement exprimés relativement au reste des montagnes; les Malevos dé Saint-
Pierre q ui sont ensuite les sommets les plus marqnans, ne se distinguent guère du
reste des enchainemens plus humbles que par les.côtes dé hauteurs q u i l feütpém-
blement chercher à travers des hachures trop égales, A u contraire, certains accidens
de terrains, qu’on a voulu asservir à u n diapason de teintes , dont il est impossible
de bien garder les ton s, ne sont pas assez sentis. Ainsi les hauteurs de Scala, qui
séparent la plaine-de Sténidàros de- la vallée inférieure du. Pamjsus, n’étant pas
suffisamment marquées, n e rendent pas aussi frappante qu’elle l ’est l ’existence d’un
la c supérieur, antiquement desséché pa r une trouée que fil le fleuve dans sa parue
. méridionale. T o u t le terrain compris entre la plaine de Hisi, c’est-à-dire d’A iidrousa
jusqu’aux montagnes, est demeuré blanc, comme s’il était là continuation du pays
plat, parce qu’on a craint d’y causer de la confusion en exprimant la multitude de
- oéoar.APuii:. , , ***•
hauteurs souvent assez considérables en forme de taupinières ou de lum u li qui
l’accidentent d’une manière très-singulière et telle que, vues du.sommet des monts
voisin s , on croirait y reconnaître les vagues d’une mer solidifiées p e n d i t une
furieuse tempête. L a vallée du Ladon est négligemment exprimée I sans en exagerer
les coudes .brusques,, dpnt on n’avait point,,à la vérité,, de plans exacts, on eût p u
en faire sentir l ’a-peu-près pou r ceux qui ne retrouveront jamais ce fleuve .sinueux
dans l’arc tout d’une venue q ui le représente ; des routes soigneusement indiquées
dans notre itinéraire ont été négligées, notamment sur la rive droite d e k N e d a ,
où les hachures du côté septentrional de la vallée semblent toucher ,1e ^ ¡u r é ^ e a u ,
tandis qu’il y existe u n espace uni de quatre-vingts à cent mètres à peu près; il, est
vrai, peu sensible à l ’échelle, mais qui constitue ic i l’u n de ces détails que .le topo-'
graphe doit faire cependant sentir, dût-il l ’exagérer un peu , ,afin que le voyageur,
qui n’a pas toujours le com jm d a n s l’oeil et la règle à-da main, se.,reconnaisse aux
accidens du terrain, lorsquûl consulte sa carte chemin faisant 'Par suite.-de cette,
attention trop minutieuse à n’exprimer que c e ^ u ë .l’éqhelle.comportait rigoiireur
sement, d’autres choses importantes, en ce qu’elles,frappent d’abord la vu e , ont été
omises trop légèrement.,ou dénaturées; le fond de, certaines v a l lé e s q u i df&aient
présenter, à droite et à gauch* de leurs cours d’eau, des. espaces de terrains unis,
est encaissé mal à propos ; et notamment lorsqu’on se sera rendu-de Sidéro-Castro
à Pavlitsa par la route que j’ai suivie, on sera tou t surpris dé n e pas reconnaître
sur la carte cette petite plaine du bassin de K r io v r isy , où la première assemblée des
Moréotés, se préparant à la guerre de l’indépendance, eut lieu en plein champ, sous
les auspices des primats de l’A ch a ie , de l’A rcadie et de lÉlide*. On pourrait faire
encore beaucoup de remarques de ce genre,, ce qui n’empêchera point que IsMorée
en s t feuilles, exécutée avec une incroyable rapidité au dépôt de la guerre, ne soit
encore préférable, p a r l’exactitude, l e nombre et la vérité des détails, aux neu f
dixièmes.de. tou t ce qu’on a publié su r .la géographie du reste de l’E u rope, sans
exception.
Quant à la carte de la planche V I , elle ne pouvait être rédigée, dessinée et gravée,
qUe-les planches I et II n'eussent v u le jo u r , et M. Boblaye en a .été-chargé. Les
lectures qu’a dû faire ce savant officier pou r la pou voir rédiger »son t immenses, et
lu i ont pris durant deux ans tou t le .temps qu’il,n e consacrait pas à,la carte en six
feuilles, ou bien à sa part de rédattion g éolog ique; - part considérable et que
fait distinguer la manière claire et même élégante dont elle est traitée. De ces
profondes recherches était résulté .sur la géographie ancienne du pays un excellent
mémoire, que je comptais faire, paraître ic i; mais l’espace ayant manqué pour l'y
comprendre et sa nature étant plus archéologique que du domaine des -sciences
physiques, ce travail sera publié séparément. Je puis affirmer, d’après la connais