Les uns sont de Calcaire spathique blanchâtre, et souvent assez nombreux pour
donner à la masse une apparence subsaccaroïde; ils-sont contemporains ou presque
contemporains de la Roche. Les autres sont d’un jaune ferrugineux, à texture
grossière, très-celluleuse; ils paraissent beaucoup plus modernes que les premiers,
quils coupent, et semblent n’avoir réagrégé la masse de ces Calcaires,
qu’après qu’ils eurent été amenés, par quelque phénomène igné, à un état presque
voisin,de la Rauwache. Ce Calcaire, en masse non stratifiée* n’est recouvert
par aucune autre formation, et constitue en entier une petite presqu’Ue, située
a l extrémité de l’isthme de^egmatite décomposée dont il vient d’ètre question,
et sur laquelle il repose sans autre intermédiaire que la couche _que nous venons
dç signaler; il forme encore un peu aùiflelà lîlot qui ferme et protjge de ce côté
le port de Panormos, dont la partie occidentale et méridionale est limitée par des
collines composées d’un Grès grossier. L’une de ces*éollines est enveloppée, à sa
par lie supérieure, par une formation, de Fer oxidé, très-remarquable, qui nous
frappa if abord, parce qu’elle noué présentait l’aspect d’une vraie .coulée de Lave.
Ce Grès est divisé en.une suite ùombreuse d’assises, d’un à trois pieds au plus
de ,puissanqe; il est d’un gris jaunâtre dans les parties qui n’ont pas été modifiées
par le contact du Fer, telles que sur les collines occidentales, où est située l’église
d’Aîsds; tandis que là, où il a été.ÿpnnis à l’influence de ce métal, il est devenu
rougtsiieferrugineux, surtout aux points de contact. Il est d’aüfeirs assez grossier,
appartient, par la nature de ses jlémens, aux Arkoses, et se compose en grande
partie des débns du Granité et des Pegmatites environnâné, avec quelques fragmens
rares de Schistes anciens, ne dépassant guère la grosseur d’un pois ou d’une noisette;
mais renfermant aussi, quoique virement, ÿ s fragmens beaucoup plus gros. Malgré
nos recherchas, nous n’avonssdécouvert parmi Tes nombreuses assises de Grès
aucune trace de corps organisés qui auraient pu jjpus aider à fixer son âge relatif;
cependant il nous a paru de formation assez récente et tout au moins tertiaire. Il
incline de i 5 à 20 degrés au sud.
La colline, qui est en partie recouverte par le dépôt de Fer oxidé, est connue
des habitans sous le nom de Mavrospilia (cavernes nqires) ; elle est dirigée, comme
les couches du Grès, de l’est à l’ouest, et borne le port au sud. Le Fer Tenveloppe
d une couche fort mmee,’descend également sur les deux revers, seulement jusqu’à
une certaine distance du sommet, comme l’aurait fait une coulée qui se serait arrêtée
tout à coup. Cette manière d’être si singulière a dû naturellement fixer notre attention,
et nous faire examiner s’il n’était pas possible que ce dépôt de Fer fût dû
à un épanchement qui aurait eu lieu à la manière des coulées volcaniques. Rien
cependant ne nous permet de pouvoir rendre raison d’un tel phénomène, car on
sait que les Oxides de Fer sont tout-à-fait infusibles à la plus haute température
de nos hauts-fourneaux, sans l’addition de flux' fondans ; et-le Sulfate de Baryte,
qui, comme nous allons le dire, appartient à cette formation de Fer, naurait
pas pu servir seul à faciliter la fusion. Rien ne peut donc expliquer comment le
Fer oxidé, qui enveloppe la montagne de Mavrospilia, serait arrivé jusqu a la
surface à un état pâteux et de fluidité suffisante pour s’épancher ensuite, jusqu’à
une certaine distance, sur le sol incliné de la montagne. Mais, si le phénomène
paraît difficile à expliquer à l’aide des connaissances chimiques actuelles, ce n’est
pas une raison pour rejeter le fait comme absolument impossible ; la nature possède
bien des moyens qui nous sont encore inconnu^, et surtout bien autrement
puissans que tout ce que nous pouvons produire.
Quoi qu’il en soit, il est bien certain que’ce dépôt s’est formé à la même époque
que plusieurs filons de Baryte sulfatée et de Fer oxide hydraté et résinoïde qui
traversent toute la formation de?Grès, et se prolongent au-delà jusque dans le Granité,
où nous lesUvons retrouvés dans les mamelons situés au*pied de Palæo-Kastro :
le plus considérable de ces filons court tout le long de la crête de la colline de
Mavrospilia, et paraît être celui par lequel s’est formé le dépôt principal ; quelque
origine qu’on suppose à ce dépôt de Fer, soit qu’on le regarde commél’effet d’un
épanchement, soit qu’on y voie le résultat de sources minérales, ce qui dans l’état
des choses serait bien difficile à expliquer; le fait n’en.est pas moins très-extràordi-
naire; car la crête ^uniformément enveloppée, est loin d’être de niveau dans' toute
sa longueur; et comme le terrain ne paraît nullement avoir été accidenté depuis le
dépôt du Fer, il n’est pas naturel de considérer ce dépôt comme résultant de nappes
produites seulement par des eaux minérales, qui, d’après les lois de la pesanteur,
n’auraient embrassé que les parties le^plus basses et auraient laissé les parties
saillantes à découvert; tandis que toute la crête a été recouverte sans la moindre
interruption par la croûte de Fer*- C’est de la crête seulement, qui, comme nous
venons de le dire, forme une ligne un peu sinueuse, que le Fer aùrait ptrSe
répandre sur les deux côtés à la fois, ainsi que cela a eu lieu, puisque les autres
filons n’existent que sur l’un des versans de la colline.
Le filon de la crête le plus considérable est composé de deux parties bien distinctes :
celle du milieu, d’un demi-pied à un pied de puissance, consiste en Baryte sulfatée,
cristallisée en grosses tables biselées rectangulaires, comprise entre deux espèces de
salbandes de Fer oxidé, plus ou moins épaisses, formant les parties latérales du filon,
qui atteint ainsi jusqu’à deux pieds de puissance; le Fer de la surface se lie d’une
manière continue avec celui du filon, en sorte qu’on ne peut douter que ce ne soit
le même dépôt qui se prolonge du filon jusque sur les flancs de la montagne.
Deux ou trois autres filons semblables , mais moins puissans, courent parallèlement
à celui-ci, et à peu de distance, sur le revers méridional de la colline, celui