inférieure. Le spl de la grotte présente des Stalagmites à formes bizarres et variées;
mais‘le toit, formé d’un banc de Gompholithe de douze pieds de puissance, est
sans Stalactites. Au-dessus s’étendent' d’autres bancs, qui passent à un Grès milliaire
et avellainaire, avec quelques‘ zones calcaires ri’un gris jaunâtre, à*texture sub-
saccharoïde.
Toute la presqu’île de Kranidi, du port de cette ville à celui de Kastri, est
formée par le Terrain de Gompholithes, qui repose sur les Grès verts inférieurs,
les Jaspes et les Serpentines; aux environs de Kranidi le Poudingue est très-dur,
a cimeiït rare et 'cristallin; il donne, comme à Mycènes, de superbes matériaux
pour l’architecture.-
Cette formation se prolonge vers le N.-O. jusqu’à ïa plaine d’Argos, où on la
retrouve formant de petites collines, appuyées aux montagnes élevées de Mycènes.
Les couches de la Craie compacte sont à peu près verticales/ tandis que le relèvement
des bancs de Poudingue dans la'direction du N.-*E. n’est en général que
de 8 à io°, quoique dans quelques localités il dépasse 3o°, notamment près du
monument dit le tombeau d’Agamemnon. Une partie des murs de Mycènes, la
porte aûx Lions, excepté la pierre sur laquelle ils sont sculptés, et le tombeau,
sont construits avec ces Poudingues. A la partie inférieure de la formation nous
avons remarqué, au milieu de'Marnes jaunes ët sablonneuses, un banc de Calcaire
gris jaunâtre, à éclat nacré, à texture subsaccharoïde et parfaitement homogène;
on dirait une Dolomieou certains Calcaires ferrifères. Plusieurs bancs sont tout-à-
faiMncohérens, et formés en partie de fragmens anguleux dans une Argile, rougeâtre,
tels sont ceux dans lesquels est creusé le caveau du tombeau d’Agameinnon.
En allant de Mycènes à Némée et à Saint-George, après avoir passé le cokdu
Mégalovouni, qui est en Calcaire compacte et en Grès vert, on retrouve bientôt
quelques lambeaux de cette formation, qui ensuite règne presque exclusivement
sur le revers septentrional. Les montagnes qui entourent la plaine de Némée, notamment
le mont Phouca (.Apesas), dont le sommet est Mlle en forme de table,
les grottes où l’on prétend que se retirait le lion vaincu par Hercule, et les montagnes
.qui entourent la plaine de Saint-George ou de Phlionle, en sont composée?
ou plutôt recouvertes. Il en est de même du Ziria, que les bancs de Poudingue
flanquent au nord et au sud, en s’élevant à la hauteur de i 5oo mètres, et formant,
d’un Côté, le Mavronoros et les hauts plateaux'.qui dominent lavcôte d’Ægire; et de
l’autre, la chaîne du Gavriàs ët du Vézitza,' qui sépare les plaines de Stymphale et
de Phlionte. Dans toute cette dernière chàînè, les couche! relèvent vers le N.-N.-O.,
et leur direction est parallèle à la ligne des faîtes «Ou au Système de l’Érymanthe;
circonstance qui nous a seule décidés à fixer l’époque de ce soulèvement entre la
formation des Gompholithes et celle du Terrain subapennin.
A partir du Mavronoros jusqu’au Voïdia, tout le yersant nord de la chaîne
Achaïque appartient à la formation des Gompholithes , a travers laquelle on- voit
percer des sommets de Calcaires compactes à Silex. Les rochers appelés Mavroli-
thàri, qui forment un premier défilé quand on se ren4 Corinthe a,-Patras, en
suivant la côte, sont formés de Gompholithes, redressés eu couches presque verticales.
Après avoir dépassé la vallée dé'Kloukmais ou du S ty x , cette formation
se rapproche de nouveau du rivage et forme un autre défilé, qui présente des
escarpemens très-abruptes et néanmoins très-boisés. C’est une-des contrées les
plus pittoresques de la Morée, et on peut observer ici, comme au mont Pholoë,
combien le soUcomposé de Poudingue est favorable à la végétation des pins, des
sapins et des autres arbres forestiers.
Après cet escarpement, la côte s’élargit et présente un-vaste amphithéâtre, où
des collines de formation subapennine, composées de Sables jaunâtres, micacés
et coquilliers, viennent«s’adosser contre les tranches des. Poudingues. Dans la montagne
cette dernière formation se retrouve jusqu’auprès de Kalavrita, ainsi que sur
le mont Voïdia et sur les contreforts "de l’Olénos, où elle s’élève à plus de 1800
mètres. Si de là nous passons sur le revers méridional de la chaîne, nous.-voyons
les Gompholithes s’étendre en plateaux élevés à la,base de l’Érymanthe, et former
les plateaux de Lala, région connue des anciens^sous le nom de Pholoë. Leur
disposition dans cette dernière-région est fort remarquable; ils sont a peu près
horizontaux, quoiqu’ils aient.été soulevés sur une étendue,,considérable, a 8oo
mètres’Vl’éléyation. Ils forment trois plateaux étagés, séparés par des talus de 4° a
6o mètres-; dont la direction est exactement celle du Système que nous avons
désigné sous le nom d’Achaïque, des^torrens profonds a lit de sable, dont les
berges verticales sont toutes criblées de cavernes/- sillonnent ces. plateaux.
Age de cette formation. Nous n’avons point trouvé de fossiles dans to^te cettè
formation, pas même dans les couches sablonneuses et marneuses ou leur-conser-
vation eût été probable,- s’il y en avait existé; Nous manquons donc entièrement de
caractères zoologiques pour la détermination de son âge, mais les caractères
géognostiques nous le font connaître dans des limites assez étroites; nous avons
dit qu’elle reposait partout sur la tranche du Système crayeux , qu’elle était
formée de ses débris, et que le Terrain tertiaire subapennin, toujours horizontal,
s’appuyait à la base de ses couches redressées, sans qu’il ,y eût nulle part
indice de liaison, soit avec les formations supérieures, soit avec celles qui sont
inférieures. L’âge des Gompholithes de Morée est donc compris entre celui de la
Craie et celui de la formation subapennine.
Des dépôts analogues ont été observas, en Suisse, ce sont les Nagelflue, qui
s’élèvent à plus de îooo mètres sur le versant septentrional et appartiennent, d après