reuses au Vénédko, situées à la base des flancs acores du défilé de Kaki-Skaïa, qui
traverse le versant méridional du Klokovo ( Taphius), à l’oü'ést de Lépante, comme
së liant à la formation des Tracliytes, et se trouvait comprises avec les précédentes
dans une ligne parallèle au Système de dislocation Achaique. Ces sources ^auxquelles
se rattache plus' d’un,souvenir mythologique, paraîtraient-avoir un peu perdu de
l’odeur méphitique et de la'haute température qu’elles avaient autrefois ; car c’était
de la grande fétidité1 de ces sources, dont la température s’approchait de celle de
l’eau bouillante, que Myrtile de Lesbos prétendait qu’était venu le nom d’Ozoles,
que dans l’antiquité on donnait aux Locriens de cette contrée; tandis qu’aujourd’hui
la température des sources ne s’élève pas à 4ô° centigrades-, et l’odeur d’Hydrogène
sulfuré qu’elles dégagent n’est pas beaucoup plus forte q.ue celle de la source dite
Vroma à Mélhana. Ces sources étaient encore regardées, par les anciens comme les
tombeaux de Nessus et des autres Centaurés qui avaient été enterrés sur la montagne,
qui prit de là le nom de Taphius, de Ÿocpàtj tombeaux; et c’était la corruption
de leurs cadavres qui, suivant les traditions mythologiques, avait infecté les sources
thermales qui jaillissent à sa base.
Sur la côte orientale de la Morée, à environ dix lieues au sud-ouest,de Patras,
au port de Kounoupéli, situé à trois quarts de lieue d’Ali-Tchélébi, existe encore
une source thermale très-salée, qui sort à la base d’une colline^conique,
isolée, de Calcaire compacte, gris-blanc de la Craie, au sommet de laquelle nous
avons reconnu quelques ruines antiques. Cette source, autre Képhalovrysi, fournit
aussi” une quantité d’eau qui serait suffisante pour mouvoir un moulin : • elle se
déverse immédiatement dans la mer; sa température est de 36° centigrades, et son
degré de salure est beaucoup plus considérable que celui de la mer et d’un goût
différent; elle paraît presque' saturée de Sel.
A-l’ouest de Pyrgos, sur hÇpresqu’île de Katakolo, au-dessus du port de ce nom
et vers le promontoire Ich th ÿ s , il existait naguère encore des sources thermales
sulfureuses, àvec dégagemens de vapeurs de Soufre; mais lorsque nous avons visité
les lieux, vers la fin de iS5o, elles étaient taries: elles "sortaient dans une espèce
de petit bassin alongé, situé à la partie élevée et survie versant occidental dé la
presqu’île, qui appartient aussi à la formation crayeuse. L’endroit nous a été indiqué
d’aSsez loin, par une forte odeur sulfureüse qui s’en dégage toujours. Toute
la terre végétale qui forme le fond du bassin, est imprégnée de concrétions de
«Soufre 'qui se dépose aussi en plaques à la surface. M; Pouqueville parle Üe ces eaux
sulfureuses et il les place à peu de distance du village de Skaro-Khori; qu’il traduit,
on ne sait trop pourquoi, par village de la Tourbe, eé-qu’il met.sau sud
du châteauide Pondiko-Kâstron. Ce voyageur paraît avoir été induit* en erreur, car
le village de Skouro-Khori, et non Skâro, est au nord-est de cette ancienne forteresse,
et l’histoire des thermes qu’on lui a racontée est un conte fait à plaisir; il
n’y â pas là moindrestrace de ruines, même modernes, près de l’emplacement des
sources que nous venons de décrire, lesquelles formaient, avec la terre végétale du
voisinagé; des boues, « dont les habitans font usage pour frotter les bestiaux et les
« guérir du farcin et des autres maladies de peau, et s’y .baignaient eux-mêmes
« pour se traiter des affections' cutanées. 8
Il existait encore près de Phigalée, sur les bords delaNéda, des sources thermales,
et les auteurs anciens citent près d’Héraclée en Élide des sources sulfureures : il est
très-probable qu’elles se trouvaient sur l’emplacement qu’occupe aujourd’hui le
village de Vrôma' qui veut dire puanteur, situé au nord-nord-est d’Olympie. Il y a
dans la chaîne du Taygète, au nord de Poliani, un autre village qui porte le nom
de Vromovrysi; nom qui dérive évidemment de quelque source fétide située dans
ses environs. Nous avons encore reconnu un Vromovrysi près de Skoutari dans
le Magne, et qui semble contenir des matières animales. M. Sacchetti, pharmacien
à Hydra, nous a assuré avoir reconnu en Argolide, près de Kastri, une source
Contenant une grande quantité de Sulfate de Potasse. Si le fait est exact, il est
intéressant, en ce qu’on ne rencontre aux environs aucun terrain à base de Feldspath,
et il serait curieux de rechercher si ce Sulfate de Potasse, en traversant les
Ophiolitlies qu’on y .trouve au contraire abondamment répandues, en réagissant
sur l’Alumine qu’elles conÿennent, ne produit pas de l’Alunite par les moyens
inverses de ceux qui le produisent avec les Trachytes-. Pausanias cite aux environs
de Modon une source qui contenait de la Poix minérale : malgré nos recherches.,
nous n’avons pu la découvrir,.
Enfin , on trouve sur beaucoup de points de la Morée des sources saiimâtres
et un peu salées; telles'sont, par exemple, celles que nous avons reconnues aux
environs de Marathonisi, deLénidi, etc. Il existe encore à Armyros ÇAçpvços,
salé), sur la côte occidentale du Magne, à deux lieues au sud de.Kalamata, une
très-belle source salée, qui sort, comme toutes les précédentes, du Terrain crayeux,
et fait tourner immédiatement un moulin.
Il est assez remarquable de voir que .toutes les sources thermales et minérales
de la Grèce sont ou salées ou sulfureuses; circonstances qui s’accordent parfaitement
avec la nature des phénomènes volcaniques que nous avons vus se manifester
sur différens points de la Morée et des îles, où nous avons reconnu qu’avec
les émanations gazeuses et d’Hydrogène sulfuré, il s’échappait partout une. certaine
quantité de Chlorure de Soude, qui imprégpait les Roches du voisinage ; telles sont
la,¿plupart de celles de Milo, de Cimolis, de Polyno, de Christiania, de Santorin
et même d’Égine, de Méthana.et de l’Isthme: ces circonstances seinblent donc
établir, entre le phénomène des eaux thermales et minérales, et des phénomènes Hf . 4o