les Dolomies .citées pour être des Roches de transmutation ne sont pas plutôt des
Roches simplement modifiées, le phénomène n’est rien moins que prouvé.
La chimie seule est appelée à résoudre aujourdhui la question importante des
Dolomies; et jusqu’à ce qu’elle ait incontestablement démontré que ces Dolomies
des Alpes, par exemple, ne sont pas, comme les Marbres de Carrare, des Pyrénées
et de la Grèce, une simple modification de texture des Roches originaires, due
a quelque phénomène igné ou athmosphérien, on nous permettra de douter de
la possibilité de la transmutation des Calcaires en Dolomies.
Toutes les Roches ophiolithiques du voisinage des émanations du Korantzia
présentent les aspects les plus bizarres : de bronzées, noirâtres et compactes qu’elles
étaient, elles sont devenues réticulées et offrent des-couleurs tantôt mélangées de
parties d’un vert de cuivre, tantôt de parties jaunâtres ferrugineuses ou blanchâtres;
elles conservent de petits noyaux, qui deviennent luisans comme des Perfidies; elles
sont en outre souvent imprégnées de Gypse. Les Jaspes ont été corrodés, altérés, et
n’offrent souvent plus que des masses cariées.
A l’épqque des pluies, tous les produits journaliers de ce laboratoire naturel
sont balayés et entraînés par le torrent, et c’est à cette circonstance,/autant qu’au
hasard, que nous devons la découverte de ce gisement intéressant; car étant débarqué
à Kalamaki en venant d’Égine, et nous promenant le long de la plage, en attendant
qu’on ait été nous chercher des chevaux pour nous rendre à Corinthe, nous observâmes,
a 1 embouchure du torrent de Korantzia, de ces fragmens de Serpentines si
bizarrement réticulées, avec quelques fragmens de Soufre et de Gypse, dont nous
voulûmes naturellement découvrir le gisement; ce furent ces mêmes^débris qui nous
servirent de guide, et bientôt la forte odeur styptique et. sulfureuse, qu’on sent à
l’approche du lieu des éruptions, vint nous en indiquer la source.
Nous pensons que ces émanations de fluides élastiques ne se sont manifestées
qu’à une époque, assez récente : les anciensj qui nous ont signalé jusqu’aux moindre^
phénomènes ignés venus à leur connaissance, n’auraient pas manqué de nous parler
de ceux-ci, s’ils eussent existé dans l’antiquité. Tout semble en effet disposé exprès
dans cet endroit retiré et sauvage pour frapper des esprits superstitieux; d’un côté,
des dégagemens continuels de gaz méphitiques, qui empestent l’air aux environs ;
de l’autre,r,un ravin sombre et profondément déchiré, d’un aspect triste et désolé,
toutes circonstances qui eussent été plus que suffisantes pour frapper l’imagination
des anciens, et leur faire y attacher ¿comme à tout ce qui leur paraissait merveilleux,
des idées religieuses;rils n’eussent pas manqué d’en faire au moins l’une des entrées
du noir Averne, et de construire dans les environs quelque temple dédié aux .dieux
infernaux,¡Loin de là, ces phénomènes ne paraissent avoir été connus jusqu’ici que
des Grecs du voisinage; cependant M. Mustoxidy nous* a dit depuis, qu’il avait trouvé
dans une notice statistique manuscrite de la Moréè, déposée dans une des bibliothèques
de Venise et Faite du temps de l’occupation dès Vénitiens, l’indication fort
vague d’u n gisement de Sdüfre^qu’on signalait .dans les monts Géraniens comme
pouvant donner fieu à une exploitation. Ce gisement pourrait bien être celui que
nous venons dé décrire.
Du temps de Strabon', il s’élevait de ce mont Taphius, dont il va tout à l’heure
êtré question, des éhsanations fétides, probablement analogues à celles de l’isthme;
enfin, Pausanias cite un lieu appelé Botha, qui devait se trouver dans lé voisinage
de Karitæna,*d’où il sortait des feux souterrains.
SOURCES THERMALES ET MINÉRALES. Après avoir parlé des différentes
éruptions gazeuses des îlesæt de la Morée, il convenait d’ajouter , pour complétër
la série des phénomènes volcaniques de cette contrée, quelques mots sur les sources
thermales et minérales qui s’y rencontrent : nous rappellerons d’abord celles que
nous avons fait connaître dans les îles, à Négrepont, à Milo, à Thermia, etc. En
Morée, outre celles de JVIéthana, il en existe dans l’Isthme, qui sont situées,
comme les éruptions gazeuses du Korantzia, à la base méridionale des monts Géraniens
, mais du côté du golfe de Corinthe : elles se trouvent à trois lieues au
nord-est %de la ville, au bord de la mer, près d’iin village qui a été nommé, pour
cette raison, Loutraki. Elles consistent en plusieurs sources, qui sortent à la base
du mont Agrillo, du milieu des Calcaires compactes gris clairs de l’étage- moyen
de la Craie;la principale, véritable Képhalovrysi, sort avec une vitesse;extrême et
fournit une quantité d’eàu qui* serait plus que suffisante pour faire mouvoir une
petite usine : sa température est de 3i° centigrades; sa saveur est fade comme celle
de l’eau distillée, et elle a une légère odeur sulfureuse. Gell, dans son Itinéraire
de Moree, signale encore dans l’Isthme, près des rétines et du port de Cenchrées,
a l’orient de Corinthe, d’autres sources chaudes-au sud de ces ruines il y a, dit-
il, une tour sur un rocher, près de laquelle se trouvent les bains chauds de Vénus.
Nous avons bien reconnu le monticule et la tour qui le domine, mais on
n’a pu nous indiquer les sources chaudes qui formaient les bains de la déesse :
elles doivent cependant y exister, et «c’est probablement par mauvaise volonté,
ou peut-être par ignorance, que le douanier du port de Këkhriès nous. a dit le
contraire.
Il existait anciennement sur la route de Corinthe à Patras, à une demi-lieue
à l’ouest de Kamari, et à’.quelque distance au sud du village de Vlogoka, dans >
un fieu qui a conservé le nom de Loulro, des sources thermales , où les Romains
avaient fait construire des bains ; mais il paraît qu’elles ont disparu à la suite de
quelque tremblement de terre» Nous avons aussi cité les sources thermales sulfu